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– Tu as tellement changé, mon ange, souffla sa grande tante en couvrant de baisers le visage de Simm.

Elle agrippait avec ferveur les épaules de l'enfant qui souriait avec un bonheur sans nom. Avan adressa un regard dédaigneux à son frère avant de s'élancer à son tour dans les bras de sa grande tante.

Il n'avait pas eu l'occasion de la voir depuis près d'un an.

 Il n'avait pas le droit de la visiter seul, son père n'avait pas la force de se rendre jusqu'à chez elle et son oncle la détestait. Son frère et lui avaient pris la décision d'écrire aux deux vieilles femmes plusieurs fois par mois. Leur échange épistolaire durait à présent depuis des années.

– Vous restez combien de temps ? questionna le petit garçon qui ne tenait plus en place.

– Nous ne sommes que de passage, petit, sourit la compagne de sa tante.

Elle sortait de la maison où elle était entrée avant qu'Avan ne les rejoigne. Elle tenait un paquet qui semblait lourd.

Les deux garçons se jetèrent sur elle et un léger rire s'échappa de ses lèvres rouges. Elle n'osait pas les embrasser de peur de les salir, ni leur rendre leur étreinte de peur de faire tomber ce qu'elle tenait dans les mains.

– Où allez-vous ? demanda Simm en s'agrippant à son bras et en le tirant vers le bas.

Le paquet qu'elle tenait fermement faillit lui échapper. Elle le rattrapa de justesse. 

– Pas dans un endroit très réjouissant. Nous allons malheureusement enterrer l'un de nos très vieux amis.

– Il est mort ?

Avan lui adressa un regard en coin avant de lever les yeux au ciel.

– On enterre pas de gens vivants, imbécile. 

– Parle mieux à ton frère, sale tête, souffla Ailsa en lui donnant un léger coup derrière le crâne.

Il ne l'avait pas entendu arriver. Il s'était faufilé jusqu'à eux en silence. Il salua les vieilles femmes d'un geste chaleureux. 

– Je suis contente de te voir, mon cher Ailsa.

– Moi aussi, Madame. 

– Tu me fais le coup à chaque fois, appelle-moi Auriane !

Ailsa lui fit un clin d'œil et se rapprocha un peu plus d'Avan. 

Sa grande tante les observa un instant puis croisa les bras sur sa poitrine. 

Après de longues secondes elle secoua la tête et, contrariée par quelque chose, fronça les sourcils. Cette attitude lui rappelait sa mère. Cela était particulièrement drôle pour Avan car elles se ressemblaient intensément et pourtant n'avaient pas de lien de sang. 

– Où sont mes neveux ? Et vos cousines ? lâcha-t-elle finalement, agacée de ne pas être accueillie par le reste de sa famille. 

Simm haussa les épaules. Avan n'en savait pas plus que lui et ne s'en souciait que très peu. 

Ailsa passa une main dans le dos de son ami et pressa son nez contre sa nuque. Avan était partagé entre l'envie de se tourner vers Ailsa et celle de regarder ce qui se trouvait dans le paquet que venait de tendre la compagne de sa tante à Simm. 

– Nous y allons nous, souffla Ailsa en appuyant son nez un peu plus fort contre lui. Si tu veux nous rejoindre, une fois qu'elles seront parties, nous allons à la gare. 

AVANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant