CHAPITRE 58

355 57 63
                                    

CHAPITRE 58

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

CHAPITRE 58

HEAVEN

Quatre ans plus tôt...

Une masse non identifiée vient s'écraser sur mon corps endormi. Je grogne, contrainte de voir mon rêve sous les cocotiers me filer entre les doigts.

— Tu es lourd, Dredre.

Ma voix rauque est chargée de sommeil et je tente de me tourner sur le côté de mon lit, mais il n'est pas du même avis. Surexcité, Andreas se colle de tout son long à moi, comme un pansement sur un mollet chevelu. Il glousse contre mon oreille.

Ses lèvres sont douces et sucrées quand il les pose avec une délicatesse infime sur les miennes. Son odeur emplie instantanément mes narines et ses boucles dorées chatouillent ma joue. Il continue sa lignée de baisés le long de ma mâchoire.

— Il est l'heure de se lever, ma princesse...

Allongée sur le dos, je gémis de désaccord et enserre mes bras autour de sa nuque. Ses coudes sont enfoncés dans le matelas de part et d'autre de mon corps et il se redresse un peu pour m'offrir un petit sourire timide, du genre de ceux qui me font craquer.

— Tu veux me faire prisonnier ?

J'acquiesce et dégage de ma vision une de mes mèches rousses.

— Ouep. Je suis une princesse solitaire dans son château et tu es le chevalier qui là pour me sauver. Tu n'as plus le droit de t'en aller désormais.

Il a un sursaut et se dégage si vite que je me retrouve je ne sais comment les fesses à terre sur le tapis de ma chambre.

— Beurk ! Que c'est niais ! Je vais vomir des pâquerettes.

Il éclate de rire en ouvrant en grand les rideaux de ma chambre, et la clarté du soleil blanc hivernal m'éblouis. Il se tourne vers moi et ajoute avec un clin d'œil :

— En plus, tu pues de la bouche.

Je me dresse d'un bond et lui balance un coussin en forme de cœur à la figure, qu'il ne prend d'ailleurs même pas la peine d'esquiver.

— Excuse-moi de ne pas dormir avec une brosse à dents dans la bouche, Monsieur-aux-oreilles-décollées !

Il me regarde. Je le regarde. Nous nous regardons et nous éclatons de rire. Un peu comme le chatouillement de deux grelots. Voilà une adorable mélodie. La plus parfaite des harmonies.

Je souris de toutes mes dents et lui confie d'une voix comblée :

— Je t'aime, Dredre.

Un nuage rouge vient pigmenter ses pommettes et il sourit nerveusement en détournant le regard.

— Oui... je sais.

Mon cœur s'emballe. Je sais qu'il m'aime en retour et je sais aussi pourquoi il ne me l'a encore jamais dit clairement. Mais cela me convient, parce qu'il me le montre chaque seconde dans ses actes de tous les jours. Alors c'est comme ça. Je m'y suis faite avec le temps : mon Dredre ne me dira jamais qu'il m'aime.

ERASEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant