CHAPITRE 53

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CHAPITRE 53

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CHAPITRE 53

HEAVEN

Et ma rose soupire de soulagement et se secoue de bonheur, envoyant valser les goutteles de sueur qui roulent sur ses pétales carmin.

J'ai la gorge sèche. Mes yeux me brûlent. Mes joues sont trempées. À l'autre bout du fil, seule la respiration d'Emy me fait office de fond sonore. Je me mords la lèvre.

J'ai peur de ce qu'elle va me dire. Elle va être dégoutée de moi, pas vrai ? Après tout, depuis que je la connais, je n'ai jamais été sincère avec elle. Je ne suis qu'une menteuse et une manipulatrice. Je ne mérite pas son amitié. Je ne mérite pas de vivre.

Après un silence qui me paraît interminable, elle se racle la gorge. Elle se redresse, et le bruit du frottement de ses vêtements gratte contre mon oreille. Elle pousse un soupir.

— Quand on t'a rencontré, Lewis et moi, on a tout de suite compris que quelque chose n'allait pas. Tu étais souvent dans tes pensées, tu semblais toujours avoir quelque chose à prouver, tu n'étais pas... toi-même.

Elle fait une pause et je pince les lèvres.

— On s'inquiétait beaucoup pour toi, mais on n'avait pas le courage de te demander ce qu'il n'allait pas. On s'est dit que ce serait mieux d'attendre que tu viennes par toi-même.

Elle prend une profonde inspiration, là où moi, je n'arrive plus à respirer.

— Un jour, j'ai remarqué qu'un gars passait son temps à te regarder. Tout le temps. Mais tu ne semblais jamais le remarquer. Et il était toujours, toujours là, partout où tu étais. Ça aurait pu paraître bizarre, mais... c'est comme s'il veillait sur toi.

Je ferme les yeux.

— Ce gars, tu sais très bien qui sait.

— Andreas Thomas...

— Voilà. C'est pour ça qu'il y a quelques semaines, à la bibliothèque, c'est lui que nous avons choisi pour ton gage. On s'est dit qu'il y avait quelque chose à provoquer, et que si ce n'était ni lui, ni toi qui l'engageais, et bien, nous devrions le faire.

Elle reste silencieuse quelques secondes et reprend doucement.

— Le jour où tu as fait un malaise, en français, Monsieur Harris et moi t'avons emmené à l'infirmerie, tu te souviens ? L'infirmière n'était pas là, alors nous étions embêtés. C'est là qu'Andreas est arrivé lui aussi à l'infirmerie, et en te voyant, il a dit qu'il resterait à ton chevet en attendant le retour de l'infirmière et que le prof n'avait pas à s'en faire parce que vous étiez des amis de longue date.

Je déglutis. Je n'arrive pas à y croire. Depuis le début, il était là. Depuis le début, tout le monde savait. Tout le monde, sauf moi. Soudain, mon portable vibre en recevant une notification et je mets Emy sur haut-parleur.

ERASEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant