Dérapage Incontrôlé

Chapitre 11 ✨

Célestin avait passé l'une des meilleures nuits de sa vie, alors même qu'il avait dormi sur le sol avec comme seul matelas un petit tapis de sport et qu'il n'avait pu se reposer que trois petites heures, jusqu'à ce que l'agitation dans le salon ne le réveille complètement.

Ses rêves avaient été peuplés de Solal, et du souvenir du baiser qu'ils avaient échangé la veille au soir. À chaque fois que Célestin y repensait, ses lèvres le brûlaient, comme si elles réclamaient le contact de celles de son amis sur elles. Sa peau frissonnait dès qu'il songeait aux grandes mains bronzées du bouclé sur lui.

Ce baiser avait été une sacrée chose pour Célestin. Une sacrée expérience. Il n'aurait jamais pensé embrasser son meilleur ami, ni même se permettre de le rêver. Il ne s'était jamais permis d'imaginer qu'il y ait plus que de la simple amitié entre eux.

Mais Célestin s'était senti transporté par ce baiser, par ce moment intime qu'il avait vécu avec Solal. Une bulle de coton l'avait depuis cet instant, depuis que ses lèvres avaient trouvé leurs jumelles, entouré et ne l'avait pas quitté depuis. Ses pas lui semblaient plus légers, comme si il était en apesanteur, ses respirations plus profondes et ses pensées étaient gaies.

Célestin ne s'était jamais senti ainsi de sa vie. Quelque chose dont il n'avait pas connaissance le rendait plus heureux, comme si soudainement, il vivait.

Et si c'était ainsi qu'on se sentait lorsqu'on vivait, quand on se sentait vivant, c'était fabuleux. La cage qui compressait la poitrine de Célestin s'était enfin envolée. Il se sentait libre...

Était-ce normal qu'un simple baiser nous fasse nous sentir ainsi ? Nous fasse nous hors de notre corps ? Comme si toutes les étoiles s'alignaient finalement car le chemin que nous avons pris semble naturelle ? Est-ce qu'un simple baiser pouvait nous faire croire que vous étiez enfin à la place où et quand vous devriez être ?

Allongé dans le noir dans la chambre d'amis de la maison de Mélodie, Célestin avait un sourire niais sur le visage depuis qu'il avait émergé de son sommeil. Il avait d'abord songé que ce qu'il le faisait sourire n'était un rêve avant que les souvenirs de la soirée ne le rattrapent.

Solal l'avait embrassé. Ou bien était-ce lui qui l'avait embrassé ? Cela n'avait aucune importance.

Ce qui était vraiment important, c'était que tout était vrai.

Tout s'était réellement passé.

Mais, Célestin se sentait comme dans un rêve. Il était sur son petit nuage.

Cela faisait bien quelques dizaines de minutes que Célestin était complètement éveillé mais il n'avait pas trouvé le courage de se lever. Il était bien là, sur son petit tapis bien que pas très confortable. Avec un sentiment de plénitude, il repensait à la façon dont Solal et lui avaient fini la soirée dans les bras l'un de l'autre, comme un couple.

Un couple...

Ce mot fit frissonner Célestin de tout son soûl. Il n'avait jamais eu de petit-ami, avant hier soir, il n'avait même jamais embrassé quelqu'un ! Et même si cela allait peut-être un peu vite, Célestin voulait être en couplé avec Solal. Il voulait être avec lui.

Le baiser qu'ils vient échangé la veille allait dans ce sens, n'est-ce pas ? Après tout, on n'embrassait pas quelqu'un qu'on n'aimait pas ou qu'on ne trouvait pas attirante, si ? Cela voulait certainement dire que Solal éprouvait au moins de l'attirance pour lui, ou au mieux avait des sentiments à son égard. Cette pensée réchauffa le cœur de Célestin qui décida finalement de se lever et de se rendre dans le séjour.

À l'intérieur de celui-ci, il retrouva toute la petite bande, les autres avaient quitté la soirée tard (ou tôt) la veille (ou ce matin). Ils étaient tous assis autour de la table, tous sauf Solal.