Chapitre 16 ✨

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Assis sur son lit, Célestin ne parvenait pas à être moins en colère. Toutes ses pensées tournaient et virevoltaient en boucle dans son cerveau, ne faisant que l'énerver de plus en plus.

Célestin ne comprenait pas. Et si il y a bien une chose qu'il détestait par-dessus tout, c'était de ne pas comprendre !

Mince alors ! Il ne demandait pas grand chose, n'est-ce pas ? Il souhaitait seulement s'amuser avec ses amis au match de football ! Comment ses parents pouvaient-ils lui dire non ? Ce n'était pas comme si il était un mauvais élève qui n'avait pas de bons résultats, comme si il avait été puni ou qu'il sortait tout le temps ! Il ne demandait qu'une chose : se rendre à ce stupide match !

Maintenant, Luke allait croire qu'il lui avait menti. Solal penserait certainement qu'il avait eu raison de penser que Célestin était un raté puisqu'il ne se rendait même pas à un match. Sans parler de Mélodie qui raconterait sûrement n'importe quoi dans son dos, le traitant d'intello et d'ascosiable.

Célestin ne pouvait décidément pas laissé cela se produire. Il n'était pas un petit ange qui attendait son prince charmant enfermé dans un tour en Ivoire. Non, il était son propre chevalier, défiant les lois de la société. Il n'avait besoin de personne pour être libre.

Il regarda par sa fenêtre et vit la lune brillante dans le ciel noir d'encre.

Une idée germa alors dans son esprit.

Si ses parents ne lui donnait pas la permission, pas grave, il n'en avait pas besoin après tout. Célestin se leva de son lit et alla verrouiller la porte de sa chambre. Si ses parents débarquaient, cela leur ferait au moins perdre un peu de temps.

Il alla ensuite chercher son sac-à-dos dans lequel il fourra son téléphone, de l'argent, bouteille d'eau et une polaire, au cas où il aurait à passer la nuit dehors. Puis, il se dirigea vers sa fenêtre et l'ouvrit en essayant de faire le moins de bruit possible, ce qui n'était pas chose aisée puisqu'elle grincait beaucoup.

L'air frais rentra en bourrasque dans sa chambre et caressa la peau pâle de Célestin. Un frisson le parcourut, mais il ne savait pas si c'était dû au froid ou à l'excitation de son acte.

Le blond se pencha davantage et évalua la situation. Il ne pouvait pas sauter de sa fenêtre, c'était bien trop haut. Il risquerait de se briser un os de la cheville et racontait à ses parents pourquoi et comment il s'était retrouvé n'était décemment pas une bonne option.

Célestin se mordilla la lèvre, perdu dans sa réflexion. Il releva un peu la tête et aperçut alors le pommier sur lequel donnait la vue de sa fenêtre. Il était assez près (d'après les estimations de Célestin) pour que si il tende suffisamment la main, il parvienne à attraper une branche. Célestin commença par jeter son sac sur la pelouse. Par chance, sa chambre était au dessus de la cuisine, dans laquelle ses parents ne ve aient jamais. Ils ne le verraient donc pas quand il descendra de l'arbre.

Célestin s'assit sur sa fenêtre, passa ses deux jambes dans le vide. Un léger vertige fit battre son cœur plus fort et il se sentit presque déséquilibré. Il se rattrapa de justesse au rebord, qu'il serra si fort que ses jointures devinrent blanches.

Il n'y avait qu'un petit mètre qui le séparait lui et l'arbre. Il suffisait qu'il se balance assez fort pour atterrir que une branche qu'il attraperait au vol. Ce n'était rien, n'est-ce pas ? Il allait y arriver.

Ses jambes commencèrent à avancer, puis à reculer, toujours de plus en plus vite. Alors qu'il se décida enfin à se propulser, Célestin changea brusquement d'avis. Ses fesses claquèrent contre le béton du rebord. Il en était certain, le lendemain, elles seraient colorées d'un beau rouge vif.

Célestin était tétanisé, il ne pouvait plus esquisser le moindre mouvement. Sa raison semblait finalement être revenu. Il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas désobéir sciemment à ses parents de la sorte. Il ne pouvait pas sauter, il se ferait trop mal.

Mais que pouvait-il faire alors ? Il sembla à Célestin qu'il n'était capable de rien. Il voulait allé à la soirée, mais il ne le pouvait même pas parce qu'il avait peur de fuguer, peur de sauter, peur de désobéir. Il n'était qu'un pauvre peureux pathétique.

Le souvenir du baiser de Solal lui revint alors en tête, mais au contraire de ces derniers jours, il n'en ressentit que de l'agacement et de l'amertume. Ce baiser représentait ce qu'il n'aurait jamais et ce qu'il n'était pas. La morsure de l'injustice revint de plus belle, lui donnant le courage nécessaire pour sauter.

Pendant quelques secondes, Célestin eut l'impression de voler, d'être en apesanteur. Tous ses membres étaient légers, flottaient dans les airs, ses cheveux blonds au vent. L'instant aurait certainement était magique si il n'avait pas atterri de plein fouet sur une branche. Il laissa échapper un gémissement de douleur sous l'impact mais il ne se laissa pas déconcentrer. Il mobilisa tous les muscles de ses bras pour se hisser sur la branche. La brûlure de l'exercice était horrible mais Célestin se força à ne pas y penser. Une fois à califourchon, il passa une main sur son abdomen, là où la branche l'avait percuté (ou plutôt là où lui avait percuté la branche). Il eut un frisson de douleur, mais ce n'était probablement rien. Cela passerait avec le temps.

Alors que Célestin reprenait petit-à-petit son souffle, un grincement l'inquiéta. Il eut à peine le temps d'assimiler l'information que la branche sur laquelle il était assis se brisa. Il chuta lourdement sur le sol, dans un bruit sourd.

Par chance, la chute n'avait pas été trop violente, juste de quoi couper sa respiration deux secondes. Célestin se releva avec peine et porta sa main à sa joue, alors qu'elle lui lançait. Il devait être un peu écorché, puisqu'il y avait du sang sur ses doigts. Il n'y prêta pas attention pour le moment.

Célestin alla ramasser son sac qu'il avait auparavant jeté et le mis sur ses épaules. Il en avait sorti tout d'abord son téléphone dans lequel il entra l'adresse.

Il était parti.

Il allait se rendre à ce match.

Dérapage IncontrôléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant