Dérapage Incontrôlé

Chapitre 19 ✨

Solal avait toujours été un adolescent charmant. Son sourire avait fait tombé plus d'une personne, il ensorcelait tout le monde avec ses regards d'émeraude. Sa voix grave faisait vibrer les personnes qui l'entendaient. Ses manières polies et sa non-chalence naturelle séduisaient quiconque l'approchait, de ses professeurs, en passant par ses amis, ou même les parents de ces derniers.

Et puis, il n'y avait pas que dans son comportement que Solal était charmant : il était un beau jeune homme. Ses traits étaient doux et bien dessinés, comme une sculpture de l'antiquité. Ses belles boucles brunes rebondissaient autour de ce visage fin à chaque mouvement qu'il faisait, comme si la gravité n'avait pas d'emprise sur elles. Ses lèvres d'un rose qui tirait vers le rouge étaient un appel aux baisers et ses yeux verts les défiaient d'oser le faire. Son corps avait été sculpté par les heures de natation et de musculation qu'il avait pratiquées. Ses abdos étaient parfaitement dessinées, ses bras étaient forts et musclés. Certains disaient qu'il ressemblait à un ange, mais Solal savait que c'était loin d'être le cas. Il n'était que l'incarnation terrestre d'un démon, dont la magnificence ne servait qu'à duper ceux qui l'approchaient.

Mais, comme toutes choses, le charme avait ses limites. Si Solal était considéré comme un ange, il n'en avait que l'apparence, et non le comportement. Il n'était pas comme Célestin : il mentait, il buvait, il ne se préoccupait que de lui, il détestait travailler, il était paresseux, il était imbu de lui-même, il fumait, il se rendait à des soirées où il couchait juste pour s'amuser. Il enchaînait les conquêtes qui ne voyaient chez lui que l'image d'un corps digne d'un ange.

Toutefois, cela ne dérangeait pas vraiment Solal. Il était jeune, il voulait s'amuser, et ne pas se préoccuper des jours prochains. Sa non-chalence naturelle faisait qu'il n'était pas d'une nature inquiète et que pour toutes situations, il était plutôt détendu.

Et, en plus de cela, ce comportement insouciant lui permettait de se défouler et de s'échapper de la réalité.

Quelques personnes, cependant, semblaient voir au-delà de ce qu'il paraissait être. Il y a quelques années, alors qu'il portait encore un appareil dentaire, Solal était déjà charmant et mignon, com'e on le lui avait répété tout son enfance. Malgré la période ingrate de la puberté qui correspondait à celle du collège, Solal avait toujours fait parti des "populaires", des plus beaux. Il traînait avec des personnes superficielles, faisait parti sans vraiment le vouloir des dramas et était le sujet des rumeurs. Quelque part, cela avait été flatteur : Solal était un enfant issu d'une famille nombreuse, et là, toute l'attention était portée sur lui. Les filles voulaient sortir avec lui, les garçons voulaient jouer au foot avec lui. Il était invité à toutes les soirées et toutes les sorties.

Mais très vite, Solal s'en était lassé. C'était toujours la même chose ! Les ragots ne changeaient pas, à part peut-être les noms des personnes concernées. Solal ne trouvait pas sa place parmi les "populaires".

Puis, un jour, il était tombé sur Mélodie, en permanence, assise dans le fond à travailler. Solal ne l'avait jamais vue auparavant, mais ce n'était pas très étonnant. Le groupe de "populaire" était très sélectif et ne laisser pas entrevoir d'autres personnes que celles du groupes.

Solal était allé s'asseoir en silence à côté d'elle et elle n'avait même pas relevé la tête.

Les jours passaient, et Solal allait toujours s'asseoir à côté d'elle, jusqu'au jour où elle lui demanda pourquoi il faisait ça :

_ Tu ne m'as pas parlé.

_ C'est une bonne chose ? l'interrogea-t-elle avec un sourire en coin.

_ Non. Tu me considéres comme une personne normale. C'est bien.

_ Tu n'es pas une personne normale, le contredit Mélodie. Je pense même que tu es un peu plus profond que tous les débiles avec lesquels tu traînes.

_ Et moi, je pense que tu te trompes...

_ Et moi, je suis sûre que je ne me trompe pas. J'ai 17 de moyenne, je ne me trompe presque pas.

_ Intello, avait soufflé Solal, juste pour l'embêter.

_ Cancre, avait répliqué Mélodie en me pinçant au bras.

C'en était suivi une belle amitié, qui avait perduré avec les années. Grâce à Mélodie, Solal avait trouvé le courage de s'éloigner du groupe de populaire. À chaque récréation, il allait jouer au foot sur le stade (Mélodie le suivait parfois et s'asseyant sur le bord du terrain pour lire un livre) et ce fut ainsi qu'il rencontra Naël et Oscar.

Et le lycée arriva et Solal rencontra Célestin. La première fois qu'il l'avait vu, il avait presque cru à une apparition divine, tant le blond ressemblait réellement à un ange. Solal était tombé sous son charme. Célestin portait sa chemise bleue fétiche, qui faisait ressortir ses cheveux blonds et ses yeux bleus.

La première fois qu'il lui avait parlé, Solal avait bien compris qu'il était tombé sur un drôle de numéro. Célestin était raffiné, ne s'arrêtait pas aux apparences, était cultivé, sage, respectueux des règles. Solal l'avait tout de suite admiré pour toutes ces choses, que lui, il n'était pas.

Solal savait que ses sentiments pour son meilleur ami étaient forts, mais à quel point ? Parfois, il avait pensé à les lui avouer, mais il n'avait pu s'y résoudre. Quelque chose le bloquait, l'en empêchait. Il avait trop peur que Célestin soit finalement comme tous les autres, à ne voir que de lui son apparence, et non ce qu'il est réellement.

Quand Célestin l'avait tiré pour danser avec lui, Solal avait été totalement déstabilisé. Il était heureux de voir que son petit ange s'amuser mais... malgré cette attirance indéniable entre eux, il avait eu cette impression de platitude, comme si il n'était qu'un nom de plus sur une liste. Solal avait beau avoir déjà couché que pour le sexe, il s'était toujours entendu avec ses amants pour que cela ne soit que ça. Jamais, il n'aurait fait cela à quelqu'un qui avait de vrais sentiments pour lui. C'est peut-être pour cela qu'il culpabilisant autant d'avoir embrasser Célestin à la soirée de son anniversaire.

Solal soupira et écrasa sa cigarette conte le muret. Il était sorti de la soirée pour être seul, s'éloigner de la soirée et fuire Célestin, qui ne semblait vouloir qu'une chose : l'allumer.

_ Solal !

Ce dernier sursauta quand on l'appela. Il se retourna et vit Luke, le visage angoissé, son portable à la main.

_ Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda le bouclé, pas aussi inquiet qu'il aurait dû l'être.

_ Tu as vu Cély ?

Solal secoua négativement la tête.

_ Non. Pourquoi ?

_ On a un gros problème.