Chapitre 1

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-  Lorsque je la regarde, je ne vois qu'une esclave. Je t'ai toujours détestée Mikasa.

Le regard froid d'Eren, toutes les fois où il l'avait repoussée, sa colère parfois injustifiée contre elle. Tout prenait sens, tout lui indiquait qu'Eren pensait ce qu'il disait. Les larmes se mirent à perler aux yeux de Mikasa. Elle voyait ce qui se déroulait autour d'elle, sans en avoir réellement conscience. Ce n'est que lorsqu'elle se retrouva au-dessus d'Armin, à le bloquer contre la table, qu'elle prit réellement conscience de la véracité des paroles d'Eren. Elle n'avait pas de sentiments propres. Elle ne faisait qu'obéir aux pulsions de son sang. Elle était une Ackerman. Elle était incapable d'éprouver le moindre sentiment pour quiconque. Elle y avait pourtant cru. Comme elle était bête. Sans un mot, sans se retourner, elle quitta la salle, abandonnant Armin, Gaby et Eren derrière elle. Elle avait besoin d'être seule, de réfléchir à ses mots, son passé avec Eren. Elle s'assit à même le sol, protégée du soleil par l'immense arbre qui berçait ses oreilles d'un doux son de branches froissées.

Toute sa vie, elle l'avait passée aux côtés de l'homme qu'elle croyait aimer. Elle l'avait protégé, avait risqué sa vie pour lui, ignoré les sentiments de Jean qui auraient pu la flatter, voire la rendre heureuse. Elle n'avait pas fait attention à toutes les fois où il l'avait rejetée, persuadé de ne plus être un enfant à protéger. Et il avait peut-être raison. Il n'avait plus besoin de protection. Il était fort, il faisait ses propres choix et n'avait plus besoin d'elle. Ce constat enfonça un peu plus l'énorme clou qui était planté dans son cœur.  Il n'avait plus besoin d'elle. Elle pouvait disparaître. Avec un sourire, elle déroulé l'écharpe rouge enroulée autour de son cou. Elle l'observa une dernière fois, nostalgique. C'était ironique. L'écharpe qui lui avait redonné foie en la vie allait également la lui prendre. Toujours avec un sourire triste, elle repensa à tout ce qu'elle avait accomplit depuis qu'elle était entrée au bataillon. Tout ce qu'elle avait perdu. La mort de Sasha, qui se rapprochait le plus d'une meilleure ami pour elle, avait définitivement fait tomber ses barrières. Elle ne tenait plus à la vie. Elle pensa une dernière fois à Jean et Armin, en enroulant l'écharpe à la plus haute branche du saule, et se laissa tomber.

Je t'aimaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant