Je t'aimais

Chapitre 5

- Tu es réveillé, Ackerman.

Mikasa observa l'homme qui lui parlait. Alors qu'elle tentait vainement de remettre ses idées en place, elle observait autour d'elle. Le décors lui était familier, c'était une pièce qu'elle avait eu l'occasion de fréquenter, mais pas pour elle. Elle réfléchit. Eren. C'était lorqu'Eren était blessé qu'elle était entrée ici. Elle se rappelait encore lui avoir tenu compagnie toute la nuit, jusqu'à ce qu'il la repousse à son réveil. Mikasa déglutit. Les souvenirs remontaient en elle. Elle eut un haut le cœur, qui lui brûla la gorge. Elle se sentait faible, terriblement faible et horriblement lâche. Comment avait-elle pu faire ça ?

- Mikasa ! Comment te sens-tu ? l'interrogea Hange.

La jeune asiatique leva les yeux vers sa supérieure. Elle hésitait à parler. Le poids de son terrible acte lui pressait les épaules, et sa bouche était sèche. Elle ne voulait pas être là. Elle tenta tout de même d'ouvrir la bouche, mais aucun son n'en sortit. Les mots restaient bloqués dans sa gorge, sans dépasser sa trachée qui la faisait énormément souffrir. Elle porta la main à son cou.

- Je vois. Tu risques d'avoir du mal à parler pendant quelques jours. Mais l'important, c'est que tu sois en vie !

Mikasa hocha silencieusement la tête. Elle n'était pas sûre d'être d'accord avec les propos d'Hange, mais elle les acceptait. Elle s'assit, avant de tenter de se relever. Bien mal l'en pris. Sa tête lui tourna, et elle se serait retrouvée écrasée comme une crêpe si Hange ne l'avait pas rattrapée.

- Fais attention, Mikasa. Tu devrais aller te reposer.

- Bien.

- Tu sais... Continua-t-elle maladroitement, si tu as besoin de parler, on est là. Hein Livai.

Elle donna un coup de coude peu discret dans les côtes de celui-ci.

- Hum.

Mikasa hocha la tête, sans parvenir à croiser leur regard. C'était terrible, cette sensation qu'elle avait d'avoir tout fait de travers.

- Je dirai à Armin que tu vas bien.

A ces mots, Mikasa s'affola. Armin l'avait vue dans cet état ?! Non, non, non, elle ne pouvait pas. Elle pouvait accepter d'avoir craqué devant le caporal Livai, et devant Hange. Mais pas devant Armin, son ami de toujours. Celui qui avait toujours été là pour elle, celui qui l'avait soutenu à chaque fois qu'Eren lui faisait du mal, celui qui gardait espoir en la vie pour elle. Démunis, ses deux supérieurs la regardèrent s'agiter sans saisir à quel point ça la tourmentait. Soudain, la jeune asiatique reprit contenance. Elle en avait déjà assez fait. Il fallait qu'elle assume maintenant, se repentir ne servirait plus à rien. Elle réussi tant bien que mal à se tenir sur ses deux jambes, et se mit à avancer un pied devant l'autre, avant de quitter la pièce sous le regard anxieux d'Hange, et celui plus neutre de Livaï.

La jeune fille cherchait comment se rendre utile, tellement qu'elle finit par se retrouver aux côtés de Niccolio en cuisine. En silence, elle découpait les légumes que lui avait confié le cuisinier. La tension était palpable, mais elle ne semblait pas gêner Mikasa.

- Pourquoi as-tu sauvé Gaby ? Explosa finalement Niccolio.

Mikasa leva les yeux, surprise. Lui en voulait-il ? Que pouvait-elle répondre ? Elle ne voulait pas imposer à Kaya la souffrance ressentie lorsqu'on tuait un être humain. Elle voulait offrir un avenir à Gaby, un avenir plus lumineux que le sien. Elle avait fait ce qu'aurait fait Sasha. Mais elle ne pouvait pas lui dire. Déjà, parce qu'elle se mettrait à pleurer comme une enfant si elle évoquait Sasha à voix haute. Également, sa gorge la tiraillait toujours autant. Elle ne portait pas son écharpe, mais son cou était caché par son uniforme. Niccolio ne pouvait donc deviner son geste, et elle s'en sentit soulagée. Cependant, il ne pouvait pas comprendre pourquoi elle ne lui répondait pas non plus. Elle soupira, déposa son couteau sur le plan de travail, avant de se saisit d'un bloc de papier et d'un stylo.

"C'est ce qu'elle aurait voulu"

Les yeux de Niccolio s'humidifièrent en même temps que ceux de Mikasa.

- Je le sais bien, sanglota-t-il. Elle était une si bonne personne...

Sa voix était hachée par les pleurs, ce qui touchait Mikasa plus qu'elle ne pouvait l'admettre. Elle appréciait le cuisinier. Il avait réussi à passer outre ses préjugés, ses convictions qu'on lui avait implantés dès le plus jeune âge afin de se rendre compte que les deux peuples n'étaient pas si différents. Il était d'une gentillesse et d'une compréhension à toute épreuve. Mikasa s'imaginait à quel point ça avait dû être dur pour lui, de se rendre compte que tout ce en quoi il croyait était faux. De se rendre compte qu'il commençait à les apprécier. A aimer Sasha. Et, plus que tout, voir ses efforts réduits à néant par une guerre qui n'avait pas lieu d'être, l'amour de sa vie tuée par son propre peuple.

"Il ne faut pas en vouloir à Gaby. Elle n'est qu'une victime." Griffonna la jeune asiatique.

Elle eu un temps d'hésitation :

"Comme nous tous ici."

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Bonjour, bonsoir ! Ici l'auteure, vous vous en doutez. Après un gros problème d'inspiration, me revoilà avec une suite, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez ! Tous vos retours motivent énormément, je vous remercie pour toutes les vues, les votes et les commentaires !

Sinon, je souhaitais éclaircir un petit point :

Dans cette histoire, Mikasa a honte de sa tentative de suicide, ce qui peut être une réaction normale. CEPENDANT, il ne faut pas en avoir honte. Si vous vous sentez mal au point de songer à en finir, n'hésitez pas à en parler autour de vous. Peut-être que vous envoyez des signaux de détresse, mais rien n'est jamais plus clair qu'une bonne discussion. N'ayez pas honte de vous sentir mal. Vos amis, votre famille, vos professeurs, des professionnels de santé tels que des psychologues, votre médecin traitant, tous sont prêt à vous écouter. Même des inconnus peuvent faire office d'oreille attentive. C'est vraiment important de ne pas rester seul face à sa détresse.

Voilà, bonne lecture et bonne journée/soirée à vous ! Merci encore, et à bientôt !