Chapitre 8

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Je concentrai toute ma force et la lançai sur la jurie. C'était totalement différent de l'essai précédent. Les jurés éprouvaient une résistance. Quand je sentis que j'allai perdre le duel, Keen qui était auparavant dans la pénombre, fit brusquement surface. Instantanément, c'était une explosion d'énergie qui surplomba non seulement les spectateurs, mais aussi lesdits membres de jurie qui se relevèrent, envoyant à leur tour une vague de puissance. Mais elle ne fit que s'évaporer dans mon halo. Ils luttaient acharnement pour ne pas pencher la tête.

_Ça suffit ! cria M. Boland.

_Désolé, j'ai perdu le contrôle, ça a dépassé mes capacités, m'exécutai-je en baissant la tête et en tremblant comme une feuille.

J'avais peur d'être sévèrement puni. Mais, contre toute attente, le directeur me leva la tête et me dit en souriant:

_T'inquiète. Au contraire, tu dois être fier de ce que tu as fait. Pour cela, ton adversaire pour la dernière épreuve sera notre maître d'arts martiaux.

Sans la moindre protestation ou signe de mécontentement, M. Taylor se leva et se mit face à moi en position.

_Si tu gagnes, tu auras une récompense digne de ton exploit, me chuchota le directeur à l'oreille.

Mon loup et mon vampire étaient déjà à fleur de peau. Je mariais vitesse, force et technique. Nous commençâmes par des petits jabs pour garder la distance avec l'adversaire. Au fil de l'eau, nous accélerions la cadence du combat. Se succédaient les crochets, les uppercuts et les coups de pieds des deux côtés. Les mises à terre et les clés ne se comptaient plus. Nous dégoulinions follement de sueur. Il était très doué, professionnel. Il n'était pas le roi du ring pour un rien. Bien que nous soyons extrêmement épuisés, aucun de nous ne baissait sa garde. Le duel ne dépendait plus de la force mais de la présence d'esprit. Un simple clin d'oeil suffisait pour perdre la bataille. Je rassemblai toute ma force et répétai le même geste qu'avec Julia. Étonnamment, il esquiva mon attaque et s'avança pour me prendre de derrière. Heureusement, j'étais prêt, au cas où mon essai n'atteignerait pas sa cible. Je fis une roulade arrière jointe par deux chasses bas remportant ainsi le défi.

Par respect, je lui tendis la main pour l'aider à se relever et le conduisis prêt de ses collègues.

Tous les présents demeurèrent statufiés, bavant de stupéfaction. Un jeune homme de seulement dix-huit ans qui vainquait le maître des MMA était auparavant inaccoutumé, voire improbable. Ce serait même une première de l'histoire. J'étais sûr que cette nouvelle occuperait la une de tous les journaux, et le sujet principal de tous les émissions. Je devais me préparer pour les interviews et le fame.

_Merci pour ce spectacle M. Parker. Mes félicitations ! me dit M. Boland en enlevant son chapeau, pour exprimer son respect.

Ce dernier geste de sa part augmenta le choc du public. Venant de lui, c'était inimaginable. Il était dominant et craint par tout le monde. Il n'y a que Rocky, étant l'alpha de monde, qui avait le droit de lui donner des ordres, au nom de sa supériorité hiérarchique. Du coup, personne hormis mon oncle, n'avait vu sa tête depuis l'université. Bref, vous comprenez la rareté de ce geste.

Pas moins surpris que le reste des gens, je restai de marbre, à contempler ce chef d'œuvre. Je ne revins à la réalité que quand il me sussura:

_Ce n'est pas ça le vrai cadeau. Ce qui t'attend est quelque chose de meilleur. Vous pouvez disposer maintenant. À demain !

Mes pieds s'exécutèrent d'elles-mêmes sans que je ne quitte le directeur du regard. Je marchais le cerveau ailleurs, quand je fus interpellé par M. Taylor.

LE SEUL SURVIVANT: 2-Le Froid ArdentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant