Chapitre 1

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Bonjour à tous !

Voilà enfin venu le temps de la publication du premier chapitre !

Pour la petite histoire, lorsque j'ai terminé la première publication de « I was nine », une de mes amies m'a suggéré d'écrire un (ou plusieurs) chapitres du point de vue de Clarke. « Non, ça va être trop long. » C'est ce que je lui ai répondu à l'époque. Et puis en novembre, j'ai décidé de participer à un challenge d'écriture, (le Nanowrimo pour les connaisseurs) 50'000 mots à écrire sur un mois, cela me paraissait tout indiqué pour écrire cette version.

Je confirme, c'était long, très long. De l'écrire pour commencer, puis la correction (résultat j'ai mis plus de 6 mois). Ceci dit, c'était une belle aventure. Et aujourd'hui je partage avec vous le résultat. Alors ce n'est pas parfait, loin de la, mais j'ai beaucoup appris durant ces 6 mois et je ne regrette pas d'avoir pris tout ce temps.

Je vous laisse enfin en compagnie de Clarke, qui est l'héroïne de cette histoire;) en vous souhaitant une bonne lecture. J'espère avoir vos retours sur cette version, que vous ayez lu « i was nine » ou pas.

F.

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J'avais dix ans quand je suis tombée amoureuse de Lexa. Je ne me souviens pas exactement, à quel moment j'ai pris conscience que ce que j'éprouvais était de l'amour, à cet âge-là, on ne sait pas encore précisément ce que ça signifie. C'était bien plus tard, au moment où le supplice d'être séparée de l'être aimé a rendu la chose évidente. Pas ce jour-là, dans notre petite salle de classe, l'une des deux seules du village, lorsque nos regards se sont croisés pour la toute première fois. Pourtant, aussi loin que je me souvienne, mes sentiments pour elle ont toujours été les mêmes. Ce ne sont pas eux qui ont changé, j'ai juste grandi, comprenant avec une lucidité nouvelle, ce qui avait toujours été. J'avais dix ans quand je suis tombée amoureuse pour la première, et l'unique fois de ma vie.

Nous venions de quitter le sud de la France. Papa travaillait pour l'armée, et venait d'être muté à Lyon. Maman, elle, avait été embauchée par un hôpital de Haute-Savoie, situé à un peu plus d'une heure du travail de papa. Ils n'avaient pas hésité longtemps, préférant louer une maison dans un petit village à la campagne, plutôt que de se retrouver, comme à Toulouse, dans un appartement étroit de centre-ville. C'était presque la fin de l'année scolaire, mais maman avait insisté pour que je termine les quelques semaines dans ma nouvelle école, plutôt que d'attendre la rentrée de septembre. J'ignore encore si sa motivation première était ma scolarité ou ma vie sociale, toujours est-il que son idée, qui m'avait semblée absurde sur le moment, fut l'une des rares dont je lui suis reconnaissante.

Lors de mon premier jour, j'eus droit à la présentation au tableau en bonne et due forme. Quelle idée d'infliger ça aux enfants ! L'école, sur le principe, c'est cool. Mais quelle torture quand même ! Au milieu de l'assemblée docile d'enfants, sagement assis à leurs bureaux de bois, elle fut la seule à éveiller un intérêt chez moi. Légèrement stressée, bien qu'habituée à ce genre d'exercice depuis mon plus jeune âge, je débitais l'habituel discours devant la classe sans la quitter des yeux. Concentrée sur le regard vert plongé dans le mien, j'y décelais, outre la curiosité habituelle envers une inconnue, quelque chose de plus profond qui m'intriguait. Elle m'inspirait un étrange sentiment de familiarité.

Lorsque la maîtresse m'envoya m'asseoir, je n'hésitai pas et me dirigeai vers la table voisine, afin d'avoir tout le loisir de la contempler de près. Des mèches désordonnées s'échappaient de ses cheveux tressés, son short portait des traces de terre fraiche, et un mélange de traits encore rouges et d'anciennes cicatrices ornaient ses genoux dénudés. Je tournais la tête pour dévisager les autres élèves, la plupart des filles portaient des jupes, ou robes d'été immaculées, quelques barrettes à motifs empêchant leurs cheveux de leur tomber devant les yeux. Je m'asseyais, tirant ma trousse de mon sac à dos. Ignorant la leçon dispensée par notre professeur, je m'employais presque immédiatement à reproduire au plus proche de la réalité, le vert mystérieux qui m'avait captivé au fond de ses yeux.

Clarke's JourneyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant