3 heures du matin... Je n'ai toujours pas fermé l'œil de la nuit, je suis hantée par ces cauchemars, même après trois mois... cela fait déjà si longtemps qu'il m'a quitté, je sens encore ses mains sur moi.
Un frisson me parcoure, quand vais-je m'en remettre ? Est-ce même possible de s'en remettre ? Cela me parait si insurmontable, si dur, je souffre, mais est-ce parce qu'il est parti... ? Ou est-ce parce que je me sens stupide d'éprouver encore des sentiments pour lui... ?
Je me retourne dans mon lit, mes pensées sont si bêtes, je me sens complètement perdue... Je loge dans une chambre, dans une grande maison, entourée de plein de gens, d'inconnus...mes colocataires... ça me fait si drôle de vivre avec toutes ces personnes que je ne connais pas. Je prends bien soin de les éviter, je les croise à peine dans les couloirs, ils n'ont pas l'air de s'en soucier... tant mieux.
C'est étrange de vivre dans une si petite pièce, j'ai à peine la place de mettre un lit une personne, une petite armoire et un bureau... mais ça me suffit, je n'ai aucune affaire personnelle, rien... il ne m'a pas laissé le temps d'emporter quoi que ce soit...
Avant j'habitais dans une très grande maison, le style de maison coloniale qu'on voit dans les films américain, elle était blanche et inspirait la richesse, la pelouse était bien verte et entretenue régulièrement par un jardinier... José, un homme calme... enfin avec moi. Quand j'y repense, il devait savoir, il devait être au courant de ce qui allait m'arriver, de ce qu'il me faisait... mais il n'a rien dit, il a continué à venir travailler pour entretenir cette belle image de maison de poupée, cette illusion destinée aux voisins, cette horrible chose qui faisait penser que nous étions un jeune couple heureux et que nous vivions une vie parfaite... c'est si absurde...
Je me mets à regarder le plafond en espérant qu'avec ce simple vide, rien ne me fera ressasser le passé. C'est peine perdu, je suis enfermée dans cette insomnie depuis tellement longtemps que le sommeil ne doit même plus être connu de mon corps. Je repense à mon ancienne demeure une dernière fois, à toutes ses belles choses, tous ces trucs hors de prix qu'il m'offrait. Je ne portais que de beaux vêtements, jamais de robes, ni de jupes, encore moins de manches courtes, c'était interdit... enfin il ne voulait pas qu'on puisse voir les marques... mais outre ça j'étais toujours habillée avec élégance, c'était si agréable et en même temps si trompeur...
Maintenant je n'ai plus tout ça, j'ai dû refaire ma garde-robe, enfin j'ai fini par trouver deux trois jeans et quelques pulls bon marché dans une friperie que j'ai réussi à payer grâce à mon nouveau travail.
Ce nouveau travail est en fait le premier que j'ai, avant ça je ne travaillais pas, je n'avais même jamais envisagé l'idée de devoir travailler, Marc payait tout, il avait les moyens de tout avoir... Je n'avais même aucun diplôme, il m'avait dit qu'il prendrait soin de moi pour toujours, que je n'avais pas besoin de m'en faire pour l'argent, que j'avais qu'à m'occuper de la maison et que tout irait bien.
Mensonge ! Alors je me retrouvais à 23 ans, secrétaire dans une petite entreprise de comptabilité à classer, trier, ranger des dossiers toute la sainte journée. Je ne parlais à personne sauf obligation, mon travail n'était pas très bien payé, voilà pourquoi je m'étais retrouvée dans cette maison partagée avec une dizaine d'autres individus d'âge et de sexes différents. C'était toujours bruyant, toujours plein de monde, mais à cette heure-ci tout le monde dormais... sauf moi.
Un regard sur le réveil m'indiqua que cela faisait plus de deux heures que j'étais là à me torturer l'esprit, je me levais dans à peine une heure... il fallait que je dorme, coûte que coûte.
Fermant de nouveau les yeux, je me concentrais pour vider mon esprit, je ne devais penser à rien...
***
J'ai à peine fermé l'œil de la nuit mais je fini par me lever quand même, mon réveil n'allait plus tarder à sonner de toute façon...
Le bon côté des choses quand on se lève si tôt, c'est que personne n'est encore debout, ce qui me permet d'utiliser la salle de bain à son aise. J'ai environs vingt minutes avant que la fille qui habite à l'autre bout du couloir ne vienne toquer a la porte pour me dire de me dépêcher.
Je ferme la porte à clef pour éviter toutes intrusions inopportunes, quand on habite avec autant de gens on finit par comprendre qu'ils ne toquent jamais aux portes avant d'entrer. Je prends bien soin d'éviter tous les miroirs, je n'aime pas voir à quoi je ressemble, j'ai tellement de marques sur la peau que je ne les compte plus. Avant j'avais la peau si douce, blanche, sans défauts, il m'a même pris cela...
Je soupire et me glisse sous la douche. En sortant je sèche mes cheveux, ils sont devenus trop longs pour sécher d'eux-mêmes. Mes cheveux tombent au niveau de mes reins ; je ne sais pas pourquoi mais je n'ai pas la force de les couper... enfin si, je sais pourquoi, c'est parce qu'IL m'empêchait de les couper, c'était tellement mieux pour lui, plus pratique pour me trainer par terre. Encore une fois je me dis que je suis vraiment bête, je devrais penser à les couper... quand j'aurais plus d'argent...un jour...
Tout en pensant je me suis attachée les cheveux et j'ai enfilé un jeans et un pull noir, ma tenue de tous les jours, je sais que c'est un peu banal mais je préfère passer inaperçue. En sortant de la salle de bain je croise la jeune fille du bout de couloir qui s'apprêtait à venir toquer à la porte, je suis restée si longtemps dans la salle de bain ? Je dois me ressaisir, je ne sais pas ce qu'il me prend mais depuis quelques jours je n'arrête pas de ressasser le passé... ça ne m'aidera pas à avancer... J'attrape ce qui me sert de sac à main, y fourre mes clefs, mon téléphone et un bouquin puis je sors enfin de cette maison. A peine ai-je fermé la porte que j'entends déjà le bruit se lever à l'intérieur...
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Souffrances d'amour.
RomanceCette histoire raconte celle d'une femme qui bercé par des illusions sur les contes de fées a fini par découvrir que dans la vrais vie c'est bien plus compliqué... Femme détruite, battue, formatée, elle a fini par être lâché comme un déchet. Elle va...