Chapter 6

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Je suis dans les rues de ma ville, en route pour le lycée mais je n'arrive pas à faire plus de cinq pas sans avoir mal au ventre... J'ai une trace énorme sur ma joue droite et une envie de vomir atroce... Je vois de loin l'entrée du lycée, Dinah s'y trouve déjà. Elle s'agite en regardant dans tous les sens, une fois son regard sur moi, elle fonce dans ma direction en me prenant dans les bras.

"Chancho !!" Elle se détache de moi mais garde toujours mes bras dans ses mains. "Tu vas bien ? J'ai eu si peur hier... Il ne t'as rien fai- M.. M-ila c'est quoi ça...??" Son regarde ne lâche pas ma joue... Je me sens si faible... Elle me reprend dans une longue étreinte avant de me prendre par la main. On entre dans la grande coure avant de se diriger vers les sanitaires. Je ne dis rien, je me contente juste de la suivre, les yeux sur le sol. Elle me rassure en me disant qu'elle va s'occuper de moi... Que tout ira bien... J'ai de la chance de l'avoir... "Chancho.. ça va aller, ne t'inquiète pas d'accord ?" Dit-elle en paniquant. Quelle ironie... Elle me dit de ne pas m'en faire mais c'est elle qui s'inquiète le plus. Une fois m'avoir passé de l'eau, on se dirige à notre cours, ne voulant pas être en retard. Dinah est rassuré de m'avoir "soigner" comme elle le dit si bien... Mais bon ça reste de l'eau.. "T'as vu ! Pile à l'heure !" Elle me fait un grand sourire auquel je lui rend faiblement. Je passe la porte et me rappelle que Lauren va être à côté de moi. Merde... La marque est du côté de Dinah... Elle ne pourra pas la voir. Je m'installe sans un regard pour la brune et sors mes affaires. Je sens pourtant son regard sur moi, j'aimerais tellement la regarder aussi... Mais que va t-elle penser de moi une fois qu'elle aura vu... Je ne sais pour quelle raison sa réaction m'est autant importante, elle est toujours froide avec moi...

Le cours devient de plus en plus ennuyeux, les paroles que le professeur prononcent se perdent dans un silence presque apaisant. Le monde autour de moi deviens flou avant de disparaître et laisser place au noir complet. Je suis tellement bien, j'ai l'impression de flotter... Ma respiration est lente, mon visage apaisé, et mon esprit est ailleurs, sûrement très loin d'ici..

"CAMILA !" Une voix grave et imposante me sort de ce délicieux moment. Et tout reviens subitement, la classe, les étudiants qui me fixes comme si je venais d'ailleurs. Je viens de me faire prendre en train de dormir... La honte.. Mon regard détail la pièce pour voir si vraiment tout le monde me regarde. Je suis tellement gênée... Mon regard se pose sur Lauren. Je n'arrive plus à le retirer... Comment peut-on avoir des yeux aussi profonds... Elle me regarde avec inquiétude et pose ses yeux sur mon visage en le détaillant, plus précisément à mes joue. Les souvenirs me reviennent alors, ma main se précipite à ma joue, cachant les marques rougeâtres qui s'y trouvent. Sa mâchoire se contracte et je vois que son souffle s'accélère, elle se lève en tapent violemment contre sa table ce qui me vaut un sursaut. Tout le monde s'est tourné vers Lauren qui sort de classe en furie sans prendre la peine de ranger ses affaires ni de récupérer son sac. Qu'est ce qu'il lui prend ? Le professeur ne daigne même pas de la suivre et poursuis son cours comme si de rien était, super comme professeur. Je m'apprête à la suivre mais la main de Dinah m'en empêche.

"Mila tu joues à quoi ? Tu restes en cours, je ne veux pas que ton visage soit encore plus marqué par tes parents si ils apprennent que tu as une nouvelle fois séché." Elle me dit en chuchotant. Elle n'a pas tort... Je dois faire attention. Mais pourquoi est ce que Lauren a régis de cette manière ? 

Quand la sonnerie annonça la fin du cours, je me lève en vitesse pour ranger le sac de Lauren, puis explique rapidement à Dinah que je vais voir la brune. Je cours dans les couloirs en me creusant la tête, où a bien t-elle pu partir ? L'idée qu'elle soit sur le toit du gymnase me vint à l'esprit. Je cours presque jusqu'à ce dernier et escalade en faisant attention où est-ce que je m'accroche. Mon regard se bloque directement sur Lauren, elle est une nouvelle fois de dos. Je m'approche timidement et viens m'asseoir à sa droite. Je lui tend doucement son sac mais ne la regarde pas... Je ne sais pas pour quelle raison je ne veux pas qu'elle voit la marque sur ma joue...Bien que il faut se l'avouer, c'est trop tard. J'entends sa respiration...Elle est forte... Est-elle énervée ?

"Qui a fait ça ?" Sa voix est dure.

Je ne répond pas... Je ne sais quoi dire... Elle doit penser que je suis la fi-fille à son papa chérie... Si je lui dit qui est cette personne elle va être étonnée... Je sens soudainement son regards sur moi. Elle attend une réponse. De toute façon j'ai rien à perdre ni a gagner...

"Mon père..."

Je l'entend avaler sa salive assez difficilement. 

"C'est une habitude maintenant..."

Je ne devrais pas me confier à une personne que je connais à peine... Mais j'ai ce sentiment que lui dire ne me fera pas de mal, bien au contraire... Peut-être qu'en parler pour de bon m'enlèvera un gros poids que je dois porter chaque jour.

"Je dois toujours obéir aux règles que mes parents m'ont dicté. Un seul pas de travers et c'est la punition, un seul mot dit de travers ou de trop, chaque notes que je rend en dessous de 18, chaque regards insistant sur les gens, chaque peurs que mes parents trouvent ridicules, chaque rire trop fort, chaque pleure trop fort... C'est une punition... Je ne sais pas pourquoi tu t'es énervée tout à l'heure... Mais ne t'en fais pas pour ma joue je... J'ai vécu bien pire que de simples claques..." Les larmes ont déjà fais leur chemin le long de mes joues. Un tas de souvenir me revienne en mémoire.. Ma voix se brise quand je veux prononcer un mot. 

PDV Lauren

Je n'aurai jamais cru apprendre ça sur elle. Savoir qu'une personne, aussi maudite soit-elle, ait pu toucher une fille aussi adorable et attachante que Camila me met hors de moi... Je sais très bien que je ne devrais pas m'attacher, que je ne devrais pas lui répondre, lui parler, la regarder ni même penser à elle... Ce n'est pas une bonne chose.. Je vais lui apporter que des merdes... Elle tente de se frotter les yeux pour faire disparaitre ses larmes, mais rien n'y fais. Je me sens tellement impuissante... J'aimerais tellement.. pouvoir l'aider.. Mais les gestes que mon cœur m'indique de faire restent bloqués. Je reste paralysée face à son état, je n'ai jamais connu la tendresse, le réconfort. Je ne connais pas tout ça, je ne sais pas comment m'y prendre, e-est ce que je dois lui faire- un câlin ? Comment on fais ça ? J'arrive peu à peu a lever un bras vers elle et le pose doucement sur son dos. Je sens mon souffle s'accélérer, le contact n'est pas désagréable pourtant, pourquoi est ce que je panique ? Mes mains se mettent à trembler et je romps rapidement le contact pour placer ma main entre mes cuisses, pour éviter de voir les tremblements. Je tente alors de prononcer quelque mots qui puisse la rassurer mais je me stop en me disant que je ne connais pas de mot apaisant .. Je suis pas douée pour ce qui est de parler dans des moments comme ça... Les gestes seraient peut-être mieux mais je suis incapable de toucher quelqu'un sans paniquer... Je sors rapidement le premier cahier que je vois dans mon sac et sort un stylo. "Je suis désolée si je n'agis pas mais j'en suis incapable... Te voir dans cet état me fais vraiment mal au cœur et crois moi j'aimerais t'aider autrement que comme ça... Mais écoute moi, concentre toi sur une respiration calme, garde la pendant un moment en pensant à des choses qui peuvent te rendre heureuse" Je finis d'écrire ma phrase et lui tend le cahier, elle me regarde avec incompréhension mais craque à nouveau et fond en larme. Je baisse les yeux sur le cahier puis elle commence à lire. Je la vois essayer de prendre une douce respiration, elle fais ce que je lui ai conseillé, à cette pensée, mes lèvres forment un léger rictus. Il disparait aussitôt m'être rendu compte que j'étais en train de sourire.

Elle se redresse soudainement puis le haut de son corps part en arrière pour s'allonger sur la toiture du gymnase, ses yeux observe le ciel un moment avant de se fermer. Elle à l'aire beaucoup plus apaisé, ça me rassure de la voir ainsi. Cela dis, je ne bouge pas non plus, je me contente juste de la regarder. Même ça je ne devrais pas... Mais comment détourner les yeux d'une personne aussi belle...

Instable (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant