Chapter 45

659 42 11
                                    

Ce soir là j'ai dû attendre Lauren durant des heures dehors, assise sur le sable. J'ai fini par rentrer, me disant qu'elle ne viendra finalement pas... Suite à ça je n'ai pas arrêté de lui envoyer un tas de messages, je n'ai pas eu de réponse, pas un seul signe de vie de Lauren depuis maintenant un peu plus d'une semaine... Le lendemain de cette soirée, j'aurais aimé avoir pu lui en parler, lui demander les raisons pour lesquelles elle m'ignorait depuis hier mais... Elle n'a pas été présente de la journée, le lendemain non plus... La colère que j'éprouvais à l'idée qu'elle est pu m'oublier hier s'est remplacée par une folle inquiétude. Dinah essaie du mieux qu'elle peut de me calmer, me dire que tout va bien et d'autres genres de phrases rassurantes dont je n'ai pas su retenir. Ce qu'elle me dit est gentil mais... J'ignore si celle que j'aime va bien.. Avec qui elle est... J'essaie de me persuadée qu'après cette journée de cours, j'irais sonner à sa porte. Je n'ai pas osé les autres jours, j'ai bien trop peur que Lauren soit devenue à nouveau distante et froide avec moi.. Mais j'ai besoin de savoir. Il ne me reste qu'une seule petite heure à tenir mais cela me semble interminable, je peux sentir ma jambe taper nerveusement contre le sol de la classe. 

"Mila, ça va bien se passer, tu n'as pas à stresser. Peut-être qu'elle est juste malade ?" Me chuchote mon amie pour éviter de se faire prendre par notre professeur.

"S-Sûrement..."

La sonnerie qui annonce la fin des cours retentis en échos dans ma tête, je fais rapidement mes adieux à mon amie en rangeant toutes mes affaires. Je n'ai pas besoin de lui expliquer où est ce que je vais, elle le sais déjà. À cet instant précis, je n'ai qu'une seule chose en tête, retrouver ma douce. J'aperçois de plus en plus la toiture de sa maison, mes pas se font plus grand me faisant accélérer, mon corps entier désire savoir si elle va bien, si elle est en sécurité. 

Sa porte... J'ignore si ses parents sont présents. Que devrais-je leur dire si l'un d'eux m'ouvre ?! Ça y est je commence à angoisser... Merde... Il ne faut pas que je me décourage ! Fais le pour Lauren... Je souffle et frappe trois fois sur la porte de bois. Comme je l'avais imaginé, ce n'est pas Lauren qui se trouve derrière cette porte. Ce n'est qu'une femme de la quarantaine environ. Elle me regarde avec répulsion, ce qui ne me met pas vraiment super à l'aise...

"Qu'est ce que tu veux ?" Sa voix est rauque, mais cela n'a rien à voir avec la voix de ma petite amie... Je commence à bégayer en expliquant que je suis la parce que j'ai un devoir en commun avec Lauren. Oui, j'ai paniqué. Je n'allais tout de même pas lui dire que j'étais sa petite amie ! Je ne connais pas grand chose de Lauren... Peut-être que ses parents ne sont pas pour ce genre d'amour... Mieux vaut ne pas tenter le diable. "Ouais vas y, c'est en haut." Bon... Ce n'est pas un refus. Je l'a remercie d'une voix faible et presse le pas pour monter à l'étage. Je fais balader mon regard dans le couloir qui s'offre à moi, une seule porte est fermée, je suppose que c'est celle de Lauren. Je m'approche de cette dernière et hésite un moment à toquer. Je dois entrer ou d'abord demander la permission...? Bon.. Je vais tout de même toquer. Je n'obtiens aucune réponse. Est ce normal ?? J'entre finalement, le cœur battant à une vitesse inimaginable. Il fait sombre dans la pièce, les volets sont restés fermes durant cette semaine... Il y a une drôle d'odeur, je ne saurais vraiment la décrire, cela ressemble à de l'alcool. Mais bordel, qu'est ce qu'elle a fait ? Je ne veux pas allumer la lumière, je pense y voir assez, puis... je crois l'apercevoir dans son lit. Je ne désire pas la réveiller. Je prend doucement place dans ce dernier après avoir pris soin de refermer la porte derrière moi. Sa respiration est lente et irrégulière, elle est tout bonnement adorable... Je parviens, malgré la noirceur de la pièce, à voir plusieurs bouteille qui jonchent le sol. C'était donc ça, l'odeur d'alcool... Mon attention se reporte sur la brune, je laisse passer ma main droite dans ses cheveux à plusieurs reprise. J'hésite vraiment à la réveiller... Elle à l'air si calme, j'appréhende vraiment le moment où l'on va devoir parler...

"Lauren.. ?" Je murmure prés de son oreille. Elle sursaute et recule à la même seconde en tombant finalement contre le sol de sa chambre. "Merde ! Lolo tu vas bien ?" Je lui demande paniquée.

"Putain !" Crie t-elle en se frottant rapidement la tête. Mes yeux commencent à s'adapter à la luminosité de la pièce grâce aux quelques rayons de soleil qui parvient à traverser les volets. "Camz ?? Bordel mais qu'est ce que tu fiches chez moi ?! T-Tu, tu es entrée comment ??"

"Lauren, calme toi.. T-Ta mère m'a ouvert, cela n'a pas vraiment d'importance. J-Je... On doit parler Lauren...Tu ne crois pas ?"

Elle déglutis en évitant mon regard.

"Sors. Tu n'as rien à faire dans ma chambre." Dit-elle fermement.

"Excuse moi ? Ça va faire une semaine que tu ignores mes messages, mes appels. Je suis ta petite amie j'ai le droit de savoir pourquoi." Ma voix ne devient pas plus forte, je reste calme, du moins j'essaie... Je refuse de la laisser une fois de plus s'éloigner de moi... 

"Bordel commence pas, sors. Je ne le répéterais pas Camila."

"Non Lauren, je reste ici. Je veux des explications ! Tu sais ce que j'ai pu ressentir durant cette semaine ?? Est ce que tu sais à quel point j'ai été inquiète de ne pas te voir ?" Ma voix me trahis et fini par devenir plus forte.

"Camila je t'ai dis de sortir." Elle se relève du sol et s'avance vers moi, décidément déterminer à me faire sortir d'elle-même. 

"Tu vas vraiment me mettre à la porte ?" Je lui demande, choquée de ses actes en essayant de me débattre pour rester dans cette pièce.

"Ne m'oblige pas à te le crier ! Je t'ai dis de sortir putain ! Je ne veux pas te voir !"

"J-J'ai fais quelque chose de mal...?" Je lui demande plus faiblement, sentant mon cœur se serrer à l'entente de sa voix.

"C-Camila... S'il te plaît." Sa voix n'est plus aussi dure qu'il y a quelques secondes. Je souffle doucement en me disant qu'elle ne pense pas ce qu'elle dit.. Elle doit être aussi effrayée que moi à l'idée de parler... Cela dit, je ne bouge pas de son emprise, je ne prononce aucun mot non plus, seule mon regard parle pour moi. Je la supplie du regard de ne pas faire ça. "Non ! Non ! Tu n'as pas le droit de faire ça ! Dégage de ma chambre !" Elle s'énerve d'un seul coup et sans prévenir, son poing s'abat violement contre l'un des quartes murs de la pièce. Mon corps est pris d'un sursaut suite à ce geste, bordel mais qu'est ce qu'il lui prend ?

"L-Lauren, calme toi.. S'il te plait.."

"Tu veux que je me calme ?! Barre toi de cette putain de maison Camila !"

Ma poitrine me fais atrocement mal, je n'aime pas du tout ressentir ça... Et pourtant.. Je reste à la même place, me persuadant qu'elle ne pense pas un mot de ce qu'elle dit. Une lueur passe dans le regard de Lauren lorsque ses yeux se posent sur moi. Elle a visiblement aussi mal que moi...

"Je pars à une seule condition Lauren." Elle fronce les sourcils, attendant surement cette condition. J'hésite vraiment à le faire.. Mais si c'est la seule façon de savoir ce qu'il se passe exactement..

J'avance mon visage et plaque mes lèvres aux siennes. Les yeux clos, le cœur battant à la chamade.. Bordel mais qu'est ce que je fais... Et si elle me rejette ? Si elle ne me rend pas le baiser...? Je laisse uniquement tout mon amour se déverser sur ses douces lèvres abîmées, je n'ose pas poser mes mains sur elle, je veux juste lui montrer que.. Je l'aime, et que je ne suis pas décider à la laisser seule, bien au contraire ! Mon cœur bondit lorsque ses mains viennent caresser délicieusement la peau de mes joues, elle répond avidement à mon baiser, laissant toutes ses émotions tombées, les muscles de son corps se relâchent. Le baiser commence peu à peu à devenir salé. Je sais qu'elle pleure, j'ignore si moi aussi mais, je laisse faire. Je veux juste profiter de ses lèvres, lui faire savoir par ce geste défendu que je suis là.

Instable (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant