Chapter 63

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Plus de cinq longues heures et je n'ai toujours pas eu de nouvelle de Lauren, à vrai dire je n'ai pas cherché non plus à poursuivre la discussion, je lui ai simplement donné l'adresse du motel dans lequel je suis. Je me trouve stupide d'avoir fait ça parce que ses messages me manquent immensément... D'un côté, je me dis que c'est peut-être mieux ainsi, je veux dire... Je ne sais pas le pourcentage de batterie qu'il lui reste et j'aimerais que nos échanges soient utiles. Si elle est en danger et qu'elle n'a plus le moyen d'être en contact avec moi ou les urgences je vais m'en vouloir à un point... Alors pour éviter de faire en sorte que je cogite trop à ce sujet, je me suis permise d'allumer la télé. Un programme découverte est en train de passer mais je le regarde sans grand intérêt, j'attends juste que le temps passe. Dire que Lauren va venir... Je ne sais pas si je dois être inquiète ou heureuse. J'ai le pressentiment horrible que tout ça ne soit pas une bonne idée, mais j'ai l'envie indescriptible de la voir et pouvoir la serrer contre moi... Entendre son cœur battre contre ma poitrine, sentir son souffle chaud contre ma peau. Je pense que... Ce que j'attends le plus c'est de l'entendre dire ces quelques mots... 

Du coin de l'œil je vois que ma mère est toujours plongée dans un profond sommeil. Son visage est apaisée, laissant sa peau mate se détendre après tout le stress qu'elle a dû affronter. Tout a dû être si dur à surmonter pour elle... Je sais que Alejandro a été plus d'une fois violent avec elle mais Dieu seul sait ce qu'il lui faisait quand je n'étais pas présente. Je ne connais pas tous les détails de ce qu'elle a pu vivre et je pense que je ne le saurais pas avant un très long moment. On va trouver un moyen de se sortir de cette situation exécrable, en suite j'imagine qu'on essaiera d'apprendre à vivre avec, en se disant que toute cette horreur est derrière nous. J'ai toujours autant de mal à réaliser que tout ça est réellement en train d'arriver... Je ne vais pas dire que nous sommes enfin débarrasser de cette ignoble monstre mais je suis plutôt remplie d'espoir la dessus. Disons qu'on avance dans la bonne direction. 

J'arrive encore à sentir la douleur dans mon corps, plus particulièrement dans mon dos et mon abdomen, ou encore mon visage. Ils ne m'ont pas raté.. Cela me fait penser qu'on ne s'est pas arrêter acheter ce qu'il faut pour me soigner. Ce n'est pas vraiment alarmant, tant que ma maman se repose et reprend les forces dont elle a besoin.. C'est tout ce qui compte. J'en ai d'ailleurs profité, durant le temps de son repos, de me passer de l'eau sur les plaies que j'ai à mon visage, les coups sont plutôt visibles.. J'ai la lèvre fendue et l'arcade sourcilière ouverte, ce n'est pas passé loin de mon œil... Le reste de mon corps, je n'ai pas voulu regarder, je peux sentir comme des bleus à plusieurs endroits mais je n'ai pas la force de voir exactement où ni si ils sont grands ou non. Je me dis que je ne veux pas non plus voir toute cette horreur... J'ai encore les douleurs horribles de brulures et je veux pas voir un corps comme ça, encore moins si ce corps est le miens. Alors je me contente de réparer ce que je peux avec ce que j'ai dans ce studio sur les plaies de mon visage. Pour ce qui est des bleues, je dois dire que je n'en ai pas tant que ça sur cette partie-là, il y a que l'arcade qui, en dessous de la blessure est bleuté et l'os relatif à la joue droite. 

Je suis toujours en train de suivre d'une oreille le documentaire quand mon portable se met à vibrer. Je me precipite au bout de mon lit pour le prendre et l'allume.

De Lauren à moi :

Je pense être devant mais je suis pas sûre, comment je fais pour entrer ?

Je me lève d'un bond et me dirige jusqu'à la fenêtre. J'ouvre avec méfiance le rideau, juste assez pour laisser mon œil scruter les rues devant le bâtiment. Je la vois contre les immeubles en face, adossée contre le mur. Mon cœur s'emballe à l'idée qu'elle se tient juste devant. 

De moi à Lauren :

Je te vois, je vais ouvrir la porte des escalier, tu pourras monter. C'est le troisième étage.

Instable (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant