Moi, joueur de football

20e mi-temps

Je montre mon passeport et mon billet d'avion à une dame qui les vérifie, elle me laisse ensuite passer. Je fais quelques pas et m'arrête.

Est-ce qu'il me regarde toujours ?

Est-ce qu'il est déjà parti ?

Je n'en sais rien, mais je ne me retourne pas, je recommence à marcher. J'entre dans l'avion et vais m'assoir à ma place.

Alors, la 1B, je regarde à ma droite, c'est ici.

Je m'assois, j'ai la place du hublot, je sors mon téléphone de ma poche et mets mes écouteurs, je lance ma musique. Je regarde un peu les articles qui parlent du PSG, du Barça et de mon transfert. L'un d'eux attire mon attention. Je décide de le lire. Il revient sur le match Argentine - France de la coupe du monde. Il parle de notre victoire et de la "complicité" entre Messi et moi à la fin du match. Comme si c'était possible que ça arrive un jour !

Soudain une voix à ma droite me dit — Vous aimez le foot ?

Sans lever la tête de mon écran je réponds — Ouai, j'adore même.

Il continue — Vous vous intéressez à ce joueur ? Perso, j'espère qu'il ira loin, il joue très bien et il n'as que 20 ans. Je pense que c'est un de mes joueurs du PSG préféré.

Je lève la tête et lui demande

— De qui ? Lui ?

Je pointe ma tête sur une photo de l'article

— Oui, lui. Raphaël Moratti.

Je le regarde dans les yeux et rigole, il ne bouge plus et ne dit plus rien. C'est un jeune homme, d'à peu près mon âge je dirais. Il est brun aux yeux noisette. Je lui sourit

— Merci, ça fait plaisir !

Il finit par begailler

— Vous... vous être le vrai Moratti ?

— Oui

— Je peux vous demander une photo ?

Il sort son téléphone

- Euh, oui si tu veux.

On fait un selfie et il pose son téléphone sur la tablette devant son siège. L'avion décolle et il me demande

— Sans indiscrétion, qu'est-ce que vous faites dans un avion en direction de Barcelone en dernière classe ?

Je rigole

— La même chose que toi ! Je prend l'avion pour aller à Barcelone. Je ne sais pas si ça à déjà été annoncé officiellement mais j'ai été transféré au FC Barcelone, donc je vais y emménager.

— Ah bon ? Je savais pas, mais pourquoi vous êtes pas dans un jet privé avec plein de caméra qui vous attendent à votre arrivée ?

— Bah pour pas qu'il y ai des caméras qui m'attendent à l'arrivé justement. Et puis prendre un jet privé pour 2 heures, c'est un peu abusif.

— Si vous le dites.

— Tu peux me tutoyer, je pense que t'es plus âgé que moi, donc ça me fait bizarre.

— C'est vrai, j'ai 21 ans.

On a discuté tous les deux tout le long du vol. Il part en vacances à Barcelone avec ses amis. Ils étaient dans l'avion, mais plus à l'arrière. Il adore le foot et il joue un peu. Il m'a posé plein de questions sur la vie et le métier de footballeur. Je n'ai pas pu répondre à tout comme ça ne fait qu'un an que je fais ça. Mais ça m'a fait plaisir de parler à quelqu'un, qui ne me connaissais qu'à travers la télé et mes match et de voir que l'image qu'il avait de moi était exactement mon image, ma vrai personnalité.

Quand l'avion a atterri, j'ai récupéré mon sac et je suis descendu. Une fois ma valise récupérée, je suis sorti de l'aéroport, j'ai pris un taxi pour me rendre à mon nouvel appart.

En ouvrant la porte, j'ai découvert une nouvel endroit. Il est un peu plus grand que celui que j'avais à Paris. Mais pas trop non plus, je ne veux pas d'un palace. J'ai vendu tous mes meubles de mon ancien appartement et j'ai acheté celui là meublé. Il est prêt à l'emploi, je peux dès à présent vivre dedans. Je pose ma valise de vêtements dans ma chambre et laisse la deuxième, pleine de bazard dans l'entrée, je n'ai pas la foi de les défaires maintenant.

Je pose mon sac sur le canapé, prends mes clés, mon tel et mes écouteurs, je les mets dans ma poche et sors. Une fois dans la rue, je regarde sur mon téléphone, comment me rendre au camps d'entraînement de ma future équipe, normalement, ce n'est que demain que je dois y aller pour signer mon nouveau contrat et faire toutes les préparation, mais sur ce point là j'ai pas trop compris ce que j'allais faire.

Je mets mes écouteurs, ma capuche et entame ma course.

Je passe devant un terrain de foot de ville, deux poteaux en bois de chaque côté du terrain et un cercle au millieu. Des enfants jouent au foot dedans. Ils ont l'air heureux, je m'arrête et les regarde jouer un instant.

Je reprend finalement ma course.

Après 40 minutes de footing, j'arrive devant le stade d'entraînement, je regarde mon téléphone, 18:38, au PSG, on finissait les entraînements à 18 heure 30 et le temps de se changer, on sortait vers 18 heures 45.

Je vais peut être pouvoir voir les joueurs sortir. Je m'assois sur un muret en face de la sortie et attends un peu. Les premiers joueurs sortent du stade, ils ne font pas attention à moi. Je ne les connais pas trop, juste de vue lors de matchs à la télé.

Soudain, Ousmane (Dembélé), Samuel (Umtitit) et un troisième homme sortent du stade. Je me lève et leur fait un signe demain. Ousmane se précipite vers moi.

— Wesh mon reuf, tu fous quoi là, t'es pas à Paris, félicitations pour la ligue 1, j't'ai vu gagner à la télé.

Comme d'habitude, il ne me laisse pas le temps d'en placer une, les deux autres nous rejoignent. Samuel me salut et le troisième homme se présente

— Salut, moi c'est Clément Lenglet.

Il me tend la main, je tape dedans.

— Salut, moi c'est Raphaël, mais appelle moi Raph.

Ousmane nous coupe.

— C'est bien beau tout ça, mais tu ne m'as toujours pas dit pourquoi t'es là toi.

— C'est vrai, je mets ma main derrière ma tête et sourit, vous avez devant vous, la nouvelle recrue du Barça, moi Raphaël Moratti, millieu de terrain.

Samuel me tape sur l'épaule.

— Sérieux, t'es transféré ici ? C'est marrant, t'arrive en même temps qu'Antoine.

— C'est vrai, Antoine vient jouer ici aussi ?

— Ouai, il quitte l'Atletico.

— C'est cool, je serais pas le seul nouveau français. Sauf que moi, je parle pas un mot d'espagnol !

Je rigole et Clément dit.

— T'inquiète, Ousmane non plus !

Il le regarde indigné

— N'importe quoi, je parle très bien anglais moi !

On rigole tous les quatre, soudain, je vois Lionel Messi sortir du stade, derrière l'épaule de Samuel. Il marche tranquillement jusqu'à sa voiture, quand son regarde croise le mien, il me sourit. Je lui renvoie ce sourire et me reconcentre sur les garçons.

Dire que je vais jouer avec lui...