Eranor Mortem

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Il passait la double porte en bois grinçante et se retrouva face à des énergumènes qu'il n'eut jamais vu. Une personne portant une armure quasi totale (sauf le home). Qui parlait avec des personnes de 20 centimètres de moins en armure légère. Des groupes d'amis qui parlaient ensemble dont un d'une vingtaine de personnes. Selon ce que pensait Eranor, c'était un genre de clan ou guilde qui faisait des missions en commun. "Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin" telle est sa pensée.

Il devait, après avoir regardé tout le monde comme des étrangers trouver un moyen de s'inscrire à "l'examen". Un cruel manque d'indication songea-t-il. Une jambe après l'autre, il se rapproche alors de la grande armure bougeante et demande :
- salut, je cherche le guichet pour s'inscrire à l'examen tu sais où c'est ?
Sans même l'écouter il pointait du doigts un coin avec un guichet devant lequel à 2 mètres se dressait un tableau toisant les multiples feuilles écrites proposant des écritures que Eranor ne sut déchiffrer. Ne sachant pas lire, la femme au guichet l'accosta.
- Si c'est pour vous inscrire venez, dit-elle joyeusement. Il approcha sans état d'âme et demande une inscription à l'examen. La guichetière lui pria d'attendre pendant qu'elle partait dans l'arrière boutique.

Un bruit d'armure feint l'ambiance de taverne qui régnait dans cette antre lugubre malgré le bruit de fond. Tous les yeux rivés sur la source d'un bruit macabre à la fois évocateur de puissance et de courage. L'homme de 5 pieds de haut marche vers le petit nouveau, la stupeur prit de court les "héros" dans la salle. Le jeune se retourne et contemple une armoire noire d'un métal brillant.
- viens avec moi je dois te montrer quelque chose dehors.
Une main se pose déjà sur l'épaule d'Eranor. Sachant que c'était un piège il dit :
- écoute, je sais que tu as l'air puissant et cætera et que tu fais ce que tu veux des débutants comme moi mais pense plutôt à ce que tu serais en tant qu'Homme si tu t'attaques à.... Il n'eut le temps de terminer sa phrase qu'il était déjà bien sonné à terre.
Puis des pieds vinrent sonner le gla sur son corps. Un pied sur le visage un autre violemment dans les côtes, une jambe lancée jusque dans son dos. Eranor  maintenant recroquevillé sur lui de côté. Prit les coups, sans broncher, sans crier ou appeler à l'aide. À la venue de la guichetière au jeune visage mielleux maintenant rempli d'horreur et de larmes en voyant son visage; il se releva, dans un corps endolori et bleuté de toutes parts.

- ça va aller petit? Lui demanda un homme avec un accoutrement de mage.
Il était resté à l'écart tout le long sans broncher.
- très bien, fermement.
"magicien de fêtes" pensa Eranor.
La guichetière tendit un formulaire avec un crayon au jeune.

La journée fut complète par la présence d'un homme à sa chambre. Il frappe.
- ouvre petit. L'homme vit un encadrement de porte en bois chaleureux et, une fois son interlocuteur en face de lui porte ouverte, il décrivit le séjour. Un lit simple avec un chevet et une coupelle portant sur sa modeste surface une bougie à demi consumée. Le reste de la chambre était vide sauf un porte manteau usé et une armoire à deux portes.
- Qu'est ce que tu veux le mage de fêtes ?
Mergua sèchement l'homelet encore blessé.
Le déguisé lui tendit une main gantée. Surplombée d'une petite fiole d'un contenu vert clair. Cela lui rappelait les plaines qu'il avait dévalé.
- C'est une potion de guérison.
Il lui prit des mains. L'homme aux allures de bouffons s'en alla promptement. Gardant toujours un secret aussi lourd qu'un bâtiment sur lui.
Eranor ferme la porte, examine, soupesa la fiole et se mit sur son lit à se demander si ce n'était pas un piège ou une façon de tuer les nouveaux. Il décida que c'était une question qui ne pouvait aboutir à une réponse alors il but sans remords.
La cloche sonnait 22h, c'était l'heure de dormir.

Les oiseaux sifflent aux arbres. Une brise légère rempli de lumière vint lui carresser le visage et lui transformer son si neutre visage en un sourire. Il rêvait emmitouflé dans sa couette. Paisible tel le jeune enfant qui dort et qui mérite le repos de l'âme.
Eranor s'agitait, son rêve lui exhaltait de mauvaises ondes.

Dans une maison au milieu de petits champs auxquels tournent quelques chèvres et vaches.
Un lit demeure occupé par une personne âgée qui souffrait. Eranor à son chevet pour écouter ses derniers vœux. Le doyen de la pièce toussait fortement sûrement très malade par son corps faible. Il essayait de remettre sa couette mais n'eut la force de le faire.
Il tenta de prononcer une poignée de mot :
- promets... Une quinte de toux vint perturber sa phrase. Promets moi que tu iras ailleurs... Il ferma les yeux plusieurs secondes sachant que sa fin était imminente.
- je veux que tu vives des choses heureuses.... Reprenant son souffle par fatigue il tendit une main vers son fils et lui dit :
- va ailleurs, mène la vie que tu veux mais profite de la jeunesse. Promets le moi...
Un temps d'attente mélancolique dans lequel un fils disait au revoir à son père
-c'est promis papa. Une larme coule, le sang meurt. La mort est une chose que seul le céleste peut affronter. C'est ce que se dit Eranor devant le cadavre de son père encore chaud. Il avait rendu son dernier souffle.

Il se réveilla lentement dans les profondeurs du matin dans lequel il pesait. Assis sur le lit pieds et torse nu. Il meditait. La mort de son père..... Son paternel avait raison, il faut vivre la vie comme on l'entend tout en s'assurant qu'elle ressemble à ce que l'on voudrait.

Il s'habille d'un geste prompt et sort de la pièce en trombe.

Eranor MortemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant