Commencement

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Il marchait dans la forêt d'un pas neutre au milieu d'arbres qui respiraient la bienveillance, sur un sentier emprunté par les marchands allant vers la campagne. Il faisait face aux marchands ambulants en marchant dépourvu de velléité en se remémorant la mort encore fraîche de quelques jours de ses parents. De vieillesse, sa mère mourut 1 semaine avant son père. Celui-ci lui fit promettre d'aller faire sa vie ailleurs que ce qu'il avait toujours connu : cette campagne perdue au milieu de pauvres habitants. Pendant qu'il marchait, une charrette bouru lui heurta l'épaule et le fit chavirer par terre. Le marchand revenait avec sa charrette vide. L'homme, trapu et muni d'une barbe mal vieillissante regarda avec épuisement celui qu'il avait renversé :
- ça va aller mon grand ? Dit-il a demi enfoncé dans sa barbe
- oui ça va mais dites-moi vous savez si c'est encore loin la ville ?
Le paysan se gratta la barbe et mit une main contre son front pour voir au loin
- d'içi je dirais 40 minutes à cheval, mais si vous êtes à pied vous pouvez multiplier par quatre.
- merci monsieur
Le trapu hocha la tête en sa direction et répartit à l'encontre de l'homme sur ce sentier chaotique. Il reprit le pas vers la ville  et songea un instant à ce qu'il pourrait y faire. Trouver des bijoux ou des cultures pour les revendre et se faire de l'argent. Ou alors découvrir ce qu'est la "magie" dont il avait entendu parlé par son père.
Il songea un instant à ce que ça pourrait  ressembler et à ce que cela ferait de rencontrer des gens puissant. Il savait que le pays de Ouràmia était grand, qu'il offrait des possibilités quasi infinis pour la magie mais une guerre faisait rage. Depuis plusieurs centaines d'années, les deux pays séparés d'un fleuve se faisaient la guerre tandis que ceux reliés par les terres étaient alliés. Le pays de neoorbis et le pays de Ouràmia sont alliés. De l'autre côté du fleuve on retrouve deux autres terres alliés. C'est à ce moment qu'il se rendait compte qu'il ne savait que trop peu de choses sur ce monde. Il trébucha sur un cailloux trop gros pour le chemin. Se rattrapa sur le sol avec ses mains puis, genoux en équerre il se releva. Le retour à la réalité fut d'autant plus dur qu'une simple tape sur l'épaule.
Le soleil se couchait à l'horizon, il décida de bivouaquer. Devant au loin, une tour qui s'érigeait, sombre et imposante comme pour le narguer du chemin qu'il reste à faire.

Une goutte sur le visage, puis deux puis le campement de fortune s'effondra sur lui. Il cracha avec véhemence sur les feuilles mouillées en se relevant brutalement avant de faire tomber le reste autour, il pleut. Une poignée de petites baies rouges qu'il avait trouvé sur le chemin le poussait encore à mettre un pied devant l'autre. Le chemin boueux, des arbres flageolants au contact de la goutte sur chaque feuille de cette forêt. Des arbres verts mais pour autant qu'ils furent immenses, ils n'abritaient pas bien une personne courrant dans la gadoue avec des baies dans la main. Un pied devant l'autre, encore une fois le cycle s'éternise et revient. Remettant le pied devant l'autre, et on recommence.
Engourdit, il prit sa respiration un moment et soupira fortement sans grande conviction. Il veut que cette pluit s'arrête maintenant. Il peut toujours espérer.
Sa tête s'orientait automatiquement vers le coin d'eau à sa gauche. À travers quelques arbres sifflant l'eau sur les feuilles. Il vit au loin, un cour d'eau, une petite rivière vers laquelle ses jambes allèrent pour boire et y voir à quoi ressemblait la personne qui contrôlait ses jambes. Au bord du cour d'eau il prit sa gourde la remplit et vit son visage. Un teint blafard, rigide avec les yeux verts. Il se regardait comme si c'était la première fois. Son visage est maculé de légères coupures superficielles, des joues légèrement creusées une bouche fine en dessous un nez fin et proportionné par son visage. Quasiment parfait dirait les artistes.
Gourde remplis, son dos de main frottant son front pour enlever la crasse il reprit la route.

Les minutes passent, les heures, il crut que s'en finit jamais mais quand sa tête pesant une réaction neutre et à la limite du désespoir, il vit, une plaine qui derrière se trouvait la ville. Les bruits parvenaient déjà à ses oreilles, les appelles de marchands les cris, les enfants qui s'amusent une seule plaine le sépare du reste de la civilisation. Ne connaissant que très peu la ville il eu une appréhension qui le rembrunit. Elle s'estompe et laisse place à la joie de se dire que derrière une simple colline de quelques mètres de haut se trouve le reste de sa vie. La où il va vivre des choses pour le reste de sa vie. La colline rude, bourine comme un coup reçu dans le dos assez violent pour faire tomber un solide animal s'avérait prudente à grimper.
Deux mains et deux pieds sur une paroie d'herbe mouillée, une personne qui halète et au bout d'une poignée de minutes à l'arrachée il vit enfin ce qu'il ne voyait qu'en imagination et mirages. La ville. Des maisons en bois, en pierre, certaines plus grandes avec des écritaux affichant des noms de bars, d'auberges ou de commerçants. Les cris qu'il entendait jusque là à travers un mur d'herbe lui envahit l'esprit et, épuisé se mit à chavirer sur le côté pour tomber sur le plateau de la colline qui   d'après lui était plus petite vu de l'extérieur.

Suite au chapitre 2

Eranor MortemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant