La Mort ne tue pas le temps

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"La souffrance est une perception de l'esprit"

Phrase qui aurait pu être de Louis Lavelle (philosophe).

(Rappel : les passages en italiques sont les pensées du personnage principal.)

Le mage arrête l'épée de son seul doigt pour appui.
- Donne-moi une épée chaméni psychi.
La disciple s'exécute dans sa grâce qu'Eranor contemplait.
Le mage de foires prit alors l'arme au pommeau sans se faire attendre il soupesa l'arme et attaqua. L'épée s'en alla du haut de sa lame reflétant le soleil, au bas proche de l'herbe.
Le mage hocha la tête et prit un air sombre.
Sans prévenir il se mit à faire tournoyer l'épée sur son axe et l'abattit sur son disciple. Il eu tout juste le temps de l'esquiver et de passer en dessous avant de revoir la lame se diriger droit sur sa tête, en étant accroupi ses possibilités étaient limitées mais il saisit alors l'épée des deux mains exhibant un visage ferme. Ses sourcils noirs reflètent sur le métal froid parlant lui-même de sa nouveauté.
Chaméni pensait qu'il allait se faire écraser au sol des dizaines de fois comme elle l'avait elle même vécue. Mais ce n'en fut rien et à cette poignée de secondes elle vit que ses deux mains saignent. Pur d'un geste sans vacuité.
Il tremble. Il sent alors que la personne tenant l'épée ne forçait même pas en mettant les coups.....
La force arriva lentement dans ses mains. D'un réflexe il propulsait une force inconnue vers la gauche avec ses mains et s'extirpa en dessous de l'épée à sa droite. Les deux personnes à côtés lui témoigneront alors un regard admiratif tel un père vers son fils.
"Comment... Comment une force aussi grande peut-elle exister".
Un air de vacuité frôla le visage du mage :
- tu seras peut-être plus impressionné si je fais ça !
A ces mots, il prit de suite sa main gauche pour retirer le gant de la main droite et retirer lentement une bague sobre de l'annulaire.
Aucun mot ne sorti de la bouche du disciple et seulement un écroulement au sol. Il s'était évanoui à la seule vue de l'aura du mage. Une montagne d'un bleu de plusieurs mètres mettait en œuvre sa majestueuse puissance. Chaméni en colère dit :
- ça va pas il aurait pu mourir le pauvre !
Il ne connaît pas notre monde et encore moins la magie ! C'est un nouveau venu et tu lui montres ton niveau ! Refais plus ça !
Celle-ci avait détourné les yeux pour ne pas assister à cette exposition inutile de puissance. Un temps passa avant le réveil de l'apprenti magicien.
"même dans mes pires cauchemars je ne croyais pas ça possible...je suis si faible.. Je.... Je pourrais me faire écraser par cette homme que je n'aurais pas le temps d'en prononcer l'étonnement". Yeux ouverts il balaya son regard sur les côtés. Il a pour support à sa tête à cet instant les genoux repliés de Chaméni qui lui souriait chaleureusement:
- c'est impressionnant la première fois dit-elle gênée remettant avec sa main une boucle de ses longs cheveux blonds pure derrière son oreille.
Sa main gauche est alors sur les cheveux d'Eranor :
- tu as le cheveux fin, toujours dit d'un sourire gêné.
Un raclement de gorge trop fort pour être involontaire. Mortem comprit que c'était alors l'heure de se remettre au travail. Il se relevait accablé de courbatures et son épée. Une volonté d'orichalque lui fermait les lèvres et ses dents étaient plus serrées que les griffes d'un aigle sur sa proie.
Le mage reste impassible néanmoins pensif : "Et si le jeune était plus déterminé que je le pensais ?". L'attirance de ce garçon pour le combat rapproché est évidente mais il lui manque le savoir. Un savoir ancien et antique qui vient de plusieurs puissantes guildes magiques. Les pays, des cartes et le reste sur les sorts. Le coup d'épée fendit l'air de toute sa masse. La lourde épée tombe violemment par terre après un contre très violent du mage en face. Eranor determiné saupoudré d'une fine couche de colère s'arma de nouveau du bout de métal. La violence du prochain coup fut transmis dans l'atmosphère. Le mage tenait toujours à une main l'épée mais sa posture eu changé, il se tenait en garde en ce moment. Le mage qui se tient en garde... Même Chaméni ne tenait pas totalement son expression stoïque, car elle laissait une pointe d'amertume sur son visage. Le mage se redressa solennellement. Toisant de son regard vert Eranor. Il se mit à plier les jambes et se préparer tel un coureur prêt à bondir de son départ pour faire le meilleur temps. Une main au sol avec le dos courbé, il gardait l'autre main dans son dos et, Eranor n'eut le temps de penser à ce qui allait se passer que le mage bondit en produisant cette même explosion que lors du lancé de caillou. Le peureux apprenti avait fermé les yeux devant ce cauchemars que son propre maître l'attaque.
Mais pourtant quand il rouvrit les yeux ce n'est que son visage en gros plan ainsi qu'une sensation importante de vitesse qu'il vit. La vitesse ne l'impressionnant pourtant plus mais le manque de contact avec le sol lui soudoyait encore des sensations. Il vit le mage de toute sa figure.... Le visage fermé tel une herse à l'entrée des châteaux, des yeux verts émeraudes à la fois doux et luisants. On sent en lui quelque chose qu'on ressent chez certaines personnes qui ont du pouvoir : il peut être notre meilleur ami et nous aider ou bien être un ennemi et nous tuer dans le quart de seconde. Le visage d'une pointe émacié. Une bouche fine qui ne parlait pas pour des banalités, celle-ci en dessous du nez parfait. Pourtant il ressentait la haine de son être émaner. Une haine pouvant écraser une atmosphère entière lors d'une foire. La sensation de vitesse restait constante et ce, malgré les nombreuses secondes s'écoulant à travers les deux visages. "Que se passe-t-il ? Que fais-je dans les airs ?" la montagne en granit dépourvue d'arbre derrière eux grossit en mesure. Eranor n'entendait plus rien, ne sentait que la pression exercée sur son dos. Le mage tenait Eranor à la gorge,jambes droites tandis que celles d'Eranor emportées par la pression partaient vers son "maître".
La montagne grossit encore et encore en sachant qu'une seule de cette collision permettait au sol de vibrer à plusieurs kilomètres de rayon. Un silence long, le mage qui ressert son étreinte autour du cou de Mortem et un sifflement, comme un avertissement avant une catastrophe.
Le mage pensait alors "s'il survit je le considère comme mon égale."

Eranor MortemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant