Oisiveté

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"la médisance est fille de l'amour-propre et de l'oisiveté."

Voltaire

(Rappel : les passages en italiques sont les pensées du personnage.)

"magicien de foires ?"

L'homme qui lui avait préalablement crié dessus fut propulsé contre le mur ainsi que son compagnon. "il n'a même pas bougé comment est-ce possible ?!". La grimace d'étonnement d'Eranor se verrait depuis la ville tant il ne masquait rien.
Plus rien, un vide dans la salle. Le calme avant la tempête. La femme derrière lui mit un couteau sous la gorge du jeune. Le mage de foires prit un petit caillou de la taille d'un ongle. Eranor Mortem fixait la pierre pour voir ce qu'elle allait devenir. À peine cligné des yeux que la pierre se situait déjà dans le front de la femme derrière lui. Ses oreilles sifflaient, conséquence de l'explosion qu'avait provoqué le lancer. "mais.... Mais c'est un monstre, qu'est ce qu'il fait là ? C'est un démon, un semi-humain ?". Des mots tentèrent vainement de percer le bout de ses lèvres.
- défais ses liens avec tes mains et donne lui de quoi se restaurer.
Retrouvant la parole, Mortem dit :
- euh.. Euh... Qui êtes vous ? Et pourquoi vous me sauvez ?
La personne qui lui répondit n'est autre que le silence.
Nœud desserré, se levant pour aller remercier le "dieu" qui l'a sauvé il trébucha sur un pied.
- tu sauras bien assez tôt, tu as un potentiel énorme, et quiconque assez intelligent le remarquera. Donc je te protège.

Une pause de silence négligée.

- Viens avec moi c'est un ordre.
Sa tête remua de haut en bas, tout en marchant avec son sauveur vers la sortie. Celui-ci le prit dans ses bras :
- sers moi très fort sans me lâcher je vais t'apprendre ce que ton potentiel permet.
Mortem oublie toutes ses pensées et ses appréhensions. Serrant fort il demande :
- que me permet-il ?
Le mage de foires hocha la tête avec un sourire narquois au coin de la lèvre.
Sans répondre ses jambes plièrent et une impulsion soulevait sa cape. Le faible, tout effrayé ferma les yeux. Les habits flottaient dans l'air ambiant mais bizarrement rien de les reliait à cette terre d'où il venait. Le mage de foires portait une cape verte sombre avec un visage ne permettant pas de donner son âge. "la trentaine ? Sexagénaire ?" puis d'un coup, sa tête tourne comme interpellée par une chose qui vollait derrière eux, c'est la fille qui l'a libéré.
"Une seconde.... Où sommes nous dans les airs ? À quelle haut...." ce qu'il vit lui coupa net la respiration. D'en haut il ne voyait que le haut des toitures. Et pouvait voir à plus de 15 lieux. Un baptême de l'air.
"Mais les..... Les maisons.... Comment défilent-elles aussi vite ?!" en une poignée de seconde ils eurent déjà traversés la capitale et se trouvent à la fin d'un sentier quittant la ville.
Les secondes dérapent, le souffle court ses mots ne franchirent pas le stade du son. Le mage de foires et sa disciple sont eux du plus normal état, tel une personne se levant le matin. L'étandue d'herbe et de légères collines se dresse maintenant à leurs côtés.
L'autre se mit à rire de bon cœur :
- tu as de la chance que je sois pas allé à fond on aurait pu te ramasser à la bèche et à la charrue sinon.
Sa disciple l'imita en riant cette fois de méchanceté et de moquerie.
- qu.... Quoi? Eranor attendit avant de continuer sa phrase :
- quoi vous n'étiez pas au maximum là ? C'est quoi votre vitesse maximal ?
Son visage prit un air désapprobateur l'air de signifier un "tu sauras plus tard". Il se rembrunit.
Le mage part maintenant vers l'etandue d'herbe et de rien à côté :
- viens.
Ce n'était ni un ordre ni un conseil. L'herbe plisse sous les pas du jeune, un vent frais mais léger pousse le vert à tendre vers l'ouest. L'habit léger d'une veste bleutée et son pantalon ocre dansent maintenant dans les sifflements. Le mage prit une épée et la tendit :
- prends, montre moi ce que tu sais en faire.
Eranor, raide tel un caillou tend sa main et prend l'arme. Ce fut la première arme qu'il tint; un objet aussi perforant en main. Les coups de bases dans le vide fonctionnent.
- attaque maintenant !
Coups sur le côté, d'en haut ou vers le bas. Rien ne passait et le petit se décourageait.
L'épée frôlait les habits du mage esquivant avec grâce.
L'apprentie aventurier ne pouvait que se faire écraser par l'aura du mage, c'en était épuisant de supporter une telle puissance. Cela crée une atmosphère lourde et dense.
Un cri retentit, il vient d'Eranor qui essaie de mettre tout son poids dans ses coups d'épée. En vain. Celui-ci n'a pas d'expérience et ne sait donc pas manier une épée ou quelconque autre objet.
Eranor épuisé :
- c'est trop dur je n'y arrive pas !
L'autre se frotte le menton rasé de près. Énigmatique :
- il n'y a pas de choses trop dures. Il n'y a que des personnes trop faibles pour les réaliser.
Prouve-moi que tu mérites le savoir. Bats-toi !
Ces paroles raisonnèrent dans sa tête comme une cloche dans une église. "pas de choses trop dures, que des gens trop faibles".
Il se tient debout, sonné par ses paroles yeux dans le vide. Les nombreuses égratignures et plaies sur ses bras reluisaient au soleil, son bizutage n'y était pas pour rien. Ses cheveux courts tournent par effet de la claque qu'il venait de recevoir de sa consœur. Il resserre alors son étreinte autour du paumeau pour asséner un coup de haut en bas vers son maître. Les mains repliées dans le dos le mage équivait les coups d'une facilité déconcertente. Mortem laissa déborder une larme de ses yeux verts émeraudes.
- AAAAAAAHH, JE VEUX Y ARRIVER !!!!
la larme tomba, le coup partit vers les cheveux noirs de l'homme. Un cheveu s'en détacha mais sans s'extasier Eranor reprit sans corréler l'épée et le cheveu. La majorité de ses coups ne fonctionnent pas.
- Bon petit....
Le mage arrête l'épée de son seul doigts pour appuie.
- Donne moi une épée chaméni psychi.

Eranor MortemOù les histoires vivent. Découvrez maintenant