Chapitre 2 : L'affaire du Lady Killer (époque : 2021)

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- Docteur, docteur ! Dr Stevens ! appelle l'inspecteur de police, couvert de neige. Venez ici nous faire vos premières analyses. En l'absence d'agent spécial, votre profil d'expert va nous permettre d'orienter l'enquête.

- J'arrive, je fais d'abord un tour pour observer les lieux, répond le Dr Jonathan Stevens.

Cinq hommes restent debout autour d'une petite table rectangulaire. Ils sont penchés au-dessus d'un patchwork de photos de victimes, portraits robot et cartes géographiques surlignées. Parmi les hommes courbés, le Dr Jonathan Stevens se distingue par son allure grande et maigre, qui lui donne la stature d'un squelette désarticulé. Le costume abimé, les cheveux en bataille, les cernes lourds, les joues creusées, la cigarette aux lèvres... Son style tranche avec les quatre officiers. Sur son carnet de notes, le psycho-criminologue a titré son travail du jour : « Lady killer », une affaire qui lui tient à cœur mais pour laquelle il n'avait encore pas été mobilisé.

Il s'est rendu le plus vite possible sur place, comme à chaque fois. Ce matin encore, il était en détention pour des entretiens et ne s'attendait pas à être mobilisé si vite. Tandis qu'il se dirigeait vers la sortie, dans la zone externe des établissements, il expliquait aux surveillants et à l'agent de probation que l'expertise s'était déroulée au mieux.

Il espérait ainsi avoir le temps d'avancer sur l'affaire qui le mobilise depuis de nombreuses années, celle du « couturier ». Le couturier est un tueur en série voguant à travers les états américains. Ni le FBI, ni les polices locales ni lui-même ou d'autres experts ne parviennent à le stopper.

Alors qu'on lui rendait ses affaires et qu'il quittait les lieux, il reçut dans la voiture un appel de Martha Tabram, sa secrétaire. Elle lui donna en urgence, comme toujours, les détails de la dernière scène du criminel surnommé Lady Killer, le tueur de femmes... nous voyons encore l'extrême originalité des surnoms titrés par la presse. D'habitude, Jonathan Stevens est en retard, le Lady Killer commet ses actes dans un état qu'il quitte, un décalage. Il réagit positivement à la demande de soutien en urgence.


Fiche historique : Martha White naît en mai 1964 à Londres. Nous précisons le mois de mai, car Martha y tient beaucoup. Il semble être central dans sa vie. Dernière de la famille, elle a deux frères, Henry et Stéphane, et deux sœurs, Esther et Marie Ann. Elle est actuellement la dernière en vie. Ses parents se séparent en mai 1979. A cette époque, son frère Charles White est en mauvaise santé. Selon Marie Ann White, sa grande sœur médecin, tous les membres de la famille sont atteints d'une forme rare de cancer génétique, bien que Martha n'en déclenchât aucun symptôme. 

A l'âge de 21 ans, son frère Charles White décéda et Martha White décida de changer de pays. La Californie est attirante, mais bien moins agréable à vivre qu'à imaginer. Thomas Barrett, un ami de son propriétaire et Professeur de Neurophysiologie, tombe sous son charme et la pousse vers des études de Psychologie.

En mai 1994, Martha White épouse Henry S. Tabram, charpentier. Ils eurent deux fils de ce mariage, Frederick et Charles. En mai 1999, ils se séparent du fait de l'alcoolisme chronique qui submerge Martha Tabram. Elle choisit de garder le nom de son ex-mari. Connaissant sa situation difficile, Alfred Crow, un ami de l'Université, la recommande comme assistante à un psychologue qui se lance dans les recherches judiciaires, le Dr Jonathan Stevens. 

Leur association démarre médiatiquement après le soutien offert à la police fédérale pour l'affaire du poseur de bombe Franck Hewitt. Durant cette période, la femme grande, dodue, aux cheveux bruns, au chapeau aussi sombre que la veste tombant sur la jupe vert foncé, sort de l'alcoolisme, afin d'aider son associé à gérer lui-même ses démons.

L'Histoire du Dr J. Stevens (Partie 1) [vainqueur des WATTYS21... -Edité-]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant