Chapitre 17

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            La main de Loïc se resserre sur mon bras et je me concentre afin de ne pas trébucher tant il marche vite. J'entends les pas lourds de Frank derrière moi et je prie pour qu'il loupe une marche et se brise la nuque. Mais les désirs ne deviennent que rarement réalité.

Nous arrivons dans le couloir et je vois le client, M. Giuno, seulement vêtu d'un petit boxer, taper du pied avec une mine renfrognée.

-C'est inadmissible, gronde-il en pointant du doigt la chambre. Cette fille n'est qu'une bonne à rien, à se demander si elle est encore vierge !

Ses mots me paralysent et je m'arrête brutalement, me libérant ainsi de la poigne de fer de Loïc. Comment ose-t-il parler ainsi de Deux ?! Une rage sans nom me prend au ventre et si le regard de Loïc ne m'avait pas refroidi, je me serai jeté sur lui.

-First, ma chérie, dit-il en esquissant un petit sourire inquiétant, je m'en occupe.

Ayant peur des répercussion je prends une énième fois sur moi et finis par hocher de la tête en inspirant profondément.

-Que se passe-t-il ? Demande-t-il en entrant dans la chambre.

M. Giuno et moi le suivons et j'aperçois Adam, son arme pointant fièrement derrière le lit.

-Elle s'est jetée sur moi et a commencé à me ruer de coups ! Impossible de la toucher, je vous jure.

Oh j'aimerai tant lui faire bouffer le mur, mais à la place je me contente de l'observer, n'apercevant aucune contusion sur lui. Ruer de coups ? Il en est sûr ? Loïc semble faire la même constatation que moi puisqu'il ajoute :

-Je pense que vous exagérez un peu mon cher. Mais réglons ça.

Il s'approche d'Adam et je fais de même. Lorsque je l'aperçois mon souffle se coupe.

-Deux, murmurais-je en me précipitant vers elle, me fichant des autres.

Ne portant qu'une minuscule culotte à moitié déchirée, elle tente de se couvrir et brandi un couteau afin de se protéger. Elle pleure et j'aperçois une entaille sur son bras droit, suffisamment profonde pour que son sang goute lentement par terre.

-Tout va bien, c'est moi.

-Ne les laisse pas m'approcher First, je t'en supplie ! S'écrit-elle d'une voix déchirante.

Je me place à genoux devant elle et tire le drap du lit afin de l'entourer autour de son bras. Son état de panique est tel qu'elle tremble comme une feuille

-Elle est blessée, murmure Loïc pour lui.

Du moins c'est ce que je pensais avant qu'il n'appelle soudainement M. Giuno à le rejoindre dans la chambre. Ce dernier apparaît, très peu sûr de lui. Loïc se tourne vers lui et le visage aussi dur que la pierre, il répète :

-Elle est blessée.

-Je... Euh, oui, bafouille l'homme.

-C'est vous qui l'avez blessé ?

-C'était un accident, elle n'arrêtait pas de se débattre et ...

-Adam ? L'interrompt Loïc sans le quitter du regard. Peux-tu, je te prie, amener M. Giuno dans mon bureau et veiller à ce qu'il y reste jusqu'à mon arrivée ?

-Tout de suite monsieur.

L'armoire à glace cesse de pointer son arme sur Deux puis se dirige vers l'homme en caleçon, tremblant tout autant que sa victime.

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