Chapitre 7

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« Non. Tu m'expliques. Et vite. »

Ginny Weasley pouvait faire très, très peur quand elle le voulait. Et ça, Harry le découvrait pour la première fois à son égard.

- « Mais t'expliquer quoi Gin' ? Calme-toi et ne me regarde pas comme ça, on dirait que tu vas m'arracher les yeux de la tête ! Tu me fais peur !

- J'espère bien que je te fais peur, et effectivement je vais pas tarder à te retirer la vue définitivement si tu ne m'expliques pas. Tu es comme mort depuis une semaine, tu ne manges presque plus, enfin je pense, regardes-toi ! J'ai peur pour toi Harry. Tu n'as plus l'étincelle que tu avais auparavant.

- Tu dois pas aller voir Luna ?

- Pour une fois, elle peut attendre. Vous êtes les deux personnes les plus importantes de ma vie, et crois moi je lui fais bien savoir.

- Ah oui ? De la manière à laquelle je pense ?

- Harry, de un ta gueule, de deux ta gueule. Explique-moi pourquoi tu ressembles à un fantôme depuis une semaine.

- Veux pas en parler.

- Donc c'est sentimental.

- Non. Je suis bi.

- Et c'est pour ça que tu fais la gueule ? Ben dis donc, et moi qui suis lesbienne, encore heureux. Avoir encore plus de possibilités rend très aimable, apparemment. Un comble d'ailleurs.

- C'est pas ça.

- Ben parles alors. Harry, je ne peux pas deviner ce que tu ressens.

- Je suis amoureux.

- Oké. Ça explique rien.

- D'un mec.

- Qui est ?

- Malfoy.

- Mais, mais, mais... C'EST GÉNIAL ! OH JE SUIS TROP CONTENTE, MON RÊVE DEVIENT RÉALITÉ !!

- Hein ?

- Vous êtes fais l'un pour l'autre, il faudrait être aveugle pour pas le voir. Et donc, pourquoi t'es aussi actif qu'une limace un jour de soleil ?

- Il aime quelqu'un d'autre. »

Et d'un coup, il lui avoua tout. Sa découverte, le mot, la chanson... Cela faisait du bien d'enfin se libérer. Mais la réaction en face n'était pas du tout celle qu'il avait prévue.

- « Mais t'es complètement con ma parole ! Te mettre dans un état comme ça alors que si ça se trouve, il parle de toi. Comment peux-tu être certain qu'il s'agit de quelqu'un d'autre ? Il faut lui faire passer un message. J'ai bien vu comment il te regardait, vers la camionnette quand je suis venue chercher Luna ce soir-là. S'il te plaît, parle lui. Pour moi.

- On va voir. »

Et sur ce, Harry rentra chez lui, les dires de Ginny encore en tête. Et comme on dit, la nuit porte conseil ; au petit matin il savait exactement quoi faire. Il ne savait pas où cela allait les mener, mais il avait une idée pour lui faire passer un message.

Il se rendit, ce matin-là, au dernier jour de chantier. Merci à la magie, la construction, après quelques semaines, était finalement terminée.

« Bonjour à tous. Aujourd'hui, comme vous pouvez le voir, notre cher Poudlard est achevé. Presque achevé. Il manque un dernier ajout à notre chère école. Vous souvenez-vous de notre terrain de Quidditch ? demanda McGonagall.

Il est reconstruit, ne vous inquiétez pas. Mais il lui manque de la couleur. Je compte donc sur chacun pour apporter une touche de couleur correspondant à sa maison. Comme chacun ici est allé à Poudlard au moins un an, vous connaissez tous vos maisons. Je vais désigner quatre élèves pour vous apprendre le sortilège et ceux-là l'appliqueront en premier. Pour Poufsouffle, je demande Zacharias Smith. Pour Serdaigle, j'appelle Cho Chang. Pour Serpentard, j'aimerais Draco Malfoy. Et pour Gryffondor, Harry Potter. »

Tout le monde se dirigea ensuite vers le stade de Quidditch, et le sort, d'une simplicité brillante, fut vite saisi par tout le monde. Les quatre personnalités de Quidditch demandées par McGonagall se placèrent donc à distance du centre du terrain, chacun en face d'une tour à chaque extrémité. Serpentard opposé à Gryffondor. Le vert opposé au rouge. Malfoy opposé à Potter. Draco opposé à Harry.

Il se retournèrent tous vers la directrice, une lueur d'appréhension dans le regard. Les yeux d'émeraude croisèrent ceux d'argent. 'On a peur Potter ?' mimiqua distinctement Draco, suffisamment pour que Harry comprenne. 'Tu aimerais bien' répondit celui-ci en souriant.

« Bien, à mon signal. Trois, deux, un... Allez-y ! »

Et le terrain de Quidditch s'emplit de couleur. Bientôt ils furent rejoints par d'autres volontaires, pour achever leur œuvre. Dans la foule, nos deux protagoniste finirent par se rejoindre. Le bon temps fut évoqué en chuchotant, en admirant le ciel qui s'emplissait d'étincelles. Harry glissa un papier dans la main de Draco et lui chuchota 'Ouvre le quand tu seras seul'. Draco acquiesça. Leurs mains entrelacées, ils admirèrent l'explosion de joie autour d'eux. Harry savait qu'il avait fait la bonne chose. Peut importe ce qu'il adviendrait, on ne vivait qu'une fois.

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