la balle. (partie 1)

22 5 4
                                    

derrière les artistes un décor s'est montéil est apparut en un éclair, sans un bruitune table en bois, un fauteuil dont le velours rouge luitun tapis fleuri et une lampe à l'abat-jour doréun-e artiste reste seul-e sur la scèneiel regarde le décor ...

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

derrière les artistes un décor s'est monté
il est apparut en un éclair, sans un bruit
une table en bois, un fauteuil dont le velours rouge luit
un tapis fleuri et une lampe à l'abat-jour doré
un-e artiste reste seul-e sur la scène
iel regarde le décor sans afficher la moindre émotion sur son visage
pourtant, iel se dirige vers le fauteuil avec une sorte de haine
et laisse un semblant de désespoir sur son passage

description de l'artiste :

iel est grand-e, métisse, les cheveux bouclés et porte des lunettes rondes
la foule tique légèrement ;
ce n'est pas commun de voir un-e circassien-ne avec des lunettes
iel est tout de blanc vêtu-e, ce qui fait ressortir sa peau ébène
pourquoi connaît-iel donc la haine ?

iel fait les cent pas autour du décor
et parle :

"jte le dis et je le redis c'est vraiment pas toi hein. toi t'es sympathique, t'es à l'écoute, t'es charmante, t'as des belles formes, avec une certaine rondeur.

— iel mime avec ses mains tout en marchant  —

on s'entend super bien, que ce soit dans le professionel ou le privé. y'a plein de choses qui sont très belles dans ce qu'on est.

— une balle blanche roule jusqu'à la limite du tapis
rire de la foule —

mais c'est juste que... que la relation qu'on a depuis un certain temps et bah, moi elle me convient plus forcément. et je comprends, je comprends que ça puisse être difficile à entendre : dans un monde idéal on serait juste nous deux et ça serait parfait. mais c'est juste qu'on vit pas dans ce monde là... et voilà. c'est frustrant. c'est frustrant parce que moi j'ai été très clair, je te l'ai dit dès le départ ; moi je suis pas l'être d'une seule balle.

— rires en provenance de la foule
iel s'assoit dans le fauteuil  —

tu comprends ? parce que si tu peux pas comprendre ça bah ça peut pas fonctionner entre nous. moi je vais te dire, c'est trop simple, c'est trop simple d'être avec juste avec toi, juste avec une. moi je pense qu'on pourrait envisager un truc où je pourrai me permettre d'être un peu plus libre. ou une relation un peu plus moderne, dans l'air du temps où je pourrai me permettre d'être avec toi mais aussi être avec d'autres.

— un-e artiste apparaît derrière ellui
iel porte un ample pantalon rouge
cellui qui parle se retourne vers læ nouvelleau venu-e et lui jette à la figure : —

non merci.

— la foule éclate de nouveau de rire
iel se tourne vers la balle et reprend : —

et tu vois ce que je veux dire, il me faut pas beaucoup, trois ça serait déjà super. parce que imagine... il faut juste que tu imagines on est ensemble, on est ici, comme d'habitude. je l'ai bien dans la main là haut là, bien dans un truc physique et BAM.

— une vague de sursauts perce la foule —

je choppe une deuxième par derrière et BAM

— sursauts
iel fait des gestes en même temps qu'iel parle pour illustrer ses propos —

je vous aies toutes les deux bien pour moi. et là je vous pose par terre, tac, et là je viens prendre de l'élan et je mets mes mains dans la masse. et y'a une troisième qui vient en roulant et là BAM

— sursauts
iel continue de mimer —

coup de pied et après je vous aies toutes les trois pour moi. on peut faire des coups de genoux, y'a des trucs en contorsions. tu vois ça commence un peu à, à... des changements de rythmes, tu vois des...

— iel s'interrompt et pose ses mains sur le dossier du fauteuil
iel regarde la balle avec émotion —

je sais pas c'que t'en penses... mais aussi, juste une idée : on pourrait même peut-être envisager d'autres objets, tu vois. je parle pas des massues, c'est pas mon truc on en a déjà parlé. j'ai rien contre hein, j'ai même un ami...

la balle roule, seule, et sort de la scène
l'artiste continue de parler, dans le vide : —

de toute façon on peut jamais rien dire ! c'est toujours pareil. moi j'ai pas b'soin de toi hein, des balles y'en a des millions. je reçois des cv tous les jours de balles qui veulent travailler avec moi ! je pourrai très bien m'en sortir tout seul, c'est juste que...

[...]"

— la foule est en délire, elle rit à s'en déchirer les côtes —

et soudain,
le décor disparaît
la musique qui s'était mise en pause,
se débat de nouveau
et les mots de l'artiste cessent de sonner comme de la prose
iel baragouine sans que personne ne puisse comprendre
même la foule ne rit plus de cette névrose
l'artiste et la balle ont tout remis en cause

et soudain,le décor disparaîtla musique qui s'était mise en pause,se débat de nouveauet les mots de l'artiste cessent de sonner comme de la proseiel baragouine sans que personne ne puisse comprendremême la foule ne rit plus de cette névrosel'artis...

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
rideaux levésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant