Chapitre 57

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- Linda, t'es prête ? me demande Mathieu en s'avançant vers moi.

Toujours assise à l'écart du groupe, je tente tant bien que mal de profiter de cette activité mais je peine à enlever mes vêtements pour mettre mon gilet de sauvetage.  Cette histoire m'a retourné le ventre, je suis le genre de personne qui se rend malade quand quelque chose ne va pas.

- Ça va pas ? continue-t-il en s'arrêtant devant moi.

- Je ne me sens pas très bien, je pense que je vais rester sur la plage.

- Hein? T'as toujours voulu faire du jet.

- Je sais, mais je suis sûrement tombée malade hier soir, dis-je en amenant mes genoux à mon buste.

A vrai dire, je ne mens pas vraiment. Je pense que je suis tombée malade durant notre bain de minuit. Du coup, l'histoire de Chloé n'améliore pas mon état.

- Tu veux que je reste avec toi? Viens on rentre, rétorque-t-il en s'abaissant pour être face à moi.

- Dit pas n'importe quoi, je ne suis pas au bord du gouffre. Je veux vous regarder d'ici. Profite de l'activité, ça va aller.

- Sur ?

- Profite du jet et fais attention, dis-je en lui faisant un petit sourire.

Il finit par entourer ma tête de ses mains pour m'embrasser doucement le front.

- Tiens pour le soleil, dit-il en enlevant sa casquette afin de la poser sur ma tête.

- Les lunettes aussi? dis-je malicieusement.

- T'es pas si malade que ça hein, répond-il en me posant ses lunettes de soleil sur le nez.

- Merci, dis-je en lui carrelant la joue.

- Polak le canard, j'entends Elyo crier,

- Il ferme jamais sa grande gueule c'batard, souffle Mathieu en se relevant.

- Allez, vas-y, dis-je en rigolant doucement.

Je le regarde trottiner vers les garçons en se chamaillant avec Elyo. Je me sens encore plus coupable quand je vois à quel point il fait des efforts. Il y a quelques semaines à peine, il me traitait comme une simple amie devant ses amis mais depuis quelque temps il a des regards par ci des actes par là même devant les garçons. Mathieu est très méfiant, je sais que cette histoire avec Chloé va totalement changer notre relation. Un pas de travers et il est capable de couper court à notre relation. Je sais que le pire ce n'est pas le baiser, le pire pour lui sera que je lui ai caché la vérité depuis plusieurs jours et que je lui ai menti. Mon ventre se serre en le voyant monter sur un jet-ski, un énorme sourire sur le visage.

- Tu ne viens pas ? j'entends dire derrière moi.

- Non, je réponds froidement en voyant Chloé devant moi.

- Pourquoi ?

- Putain mais arrête d'être sur mes côtes, laisse-moi respirer deux minutes.

- J'essaie d'être courtoise avec toi mais tu n'est qu'une petite égoïste.

- Je ne veux pas être méchante avec toi. Je veux juste que tu me laisses tranquille.

- Tu sais très bien que ce n'est pas possible. C'est plus possible.

- Qu'est-ce que j'ai faits pour mériter sa putain tu ne comprends pas quoi dans laisse-moi ? je commence à crier en me levant pour rejoindre le bord de l'eau ou les garçons se préparent sur les jets

- Chi, regarde ce que tu loupes! Crie Lisko en montant derrière Mathieu.

- Faites gaffe, dis-je en levant les yeux au ciel.

- Oui maman, continue Lisko.

Ils finissent par tous monter sur un jet, même Chloé monte derrière Ormaz. Quelle hypocrite. Je retourne à ma place d'origine en les voyant s'éloigner de la plage.

Au bout d'une heure, je les vois revenir chacun leur tour. Tous content sauf Zeu que je vois s'agiter pour descendre du jet.

- Quel bail, vie d'ma mère plus jamais je monte sur ça, j'entends Zeu se plaindre.

- Plus jamais je monte avec toi, j'entends Lesram dire.

- J'ai l'mal de mer j'crois, continue Zeu en se tenant le ventre.

- Ta gueule toi, rigole Assaf.

Je rigole en le voyant tout blanc, et dire que ce matin c'est lui qui avait l'air d'être le plus excitée.

- Bah dit donc Zeu, ça assume plus? dis-je en m'approchant d'eux.

- T'étais pas censée être malade zerma, comédienne.

- Te voir apeuré m'a re booster.

- T'es une tueuse, rigole Lesram en posant son bras sur mes épaules.

- T'es trempé dégages, je rétorque avant de le pousser sachant très bien qu'il l'a fait exprès.

On continue tous à se chamailler jusqu'à qu'on décide de rentrée à la maison se changer pour aller manger dehors. N'ayant aucune force pour me préparer je me jette directement dans le lit que je partage avec Mathieu tandis que celui-ci se douche. Je finis par m'enrouler dans la couverture prête à m'endormir.

- Ça va mieux ?

- Un peu, dis-je sans grande conviction.

Mathieu lève la couverture qui m'en tourne afin de poser sa main contre mon front.

- T'as de la fièvre bébé, t'as pris des médocs ?

- Non, m'enfin que du doliprane mais ça ne fait pas effet et j'ai que ça.

- Vas-y, j'vais à la pharmacie.

- Non, ça va passer t'inquiète sors avec les garçons.

- Dit pas n'imp, ça ira pas mieux sans médocs, comment tu vas faire pour le clip et tout à la fin d'la semaine? j'fais un saut à la pharmacie après je les rejoins.

- J'ai juste besoin de dormir.

- Ta gueule, reposes toi j'arrive. C'est ma faute en plus, dit-il en sortant rapidement de la chambre.

Je finis par lui chuchoter un faible merci avant de fermer les yeux et de m'endormir jusqu'à son retour.

- Bébé? réveilles-toi j'suis rentré, déclare Mathieu en me caressant le haut du crâne.

J'ouvre doucement les yeux avant de me redresser afin d'être assise.

- Ça va mieux ?

- Non, je souffle en me frottant les yeux.

- Bon, la meuf de la pharmacie a dit que tu devais prendre ça et ça. Trois fois par jour pendant quatre jours.

- Merci, dis-je en lui prenant la main.

- J'suis vraiment un canard hein ?

Je pouffe doucement avant d'éternuer.

- Garde tes microbes par contre.

Je rigole avant d'avaler les médicaments à l'aide d'un verre d'eau que Mathieu m'a apporté.

- Allez, va les rejoindre, dis-je en posant le verre sur la table de nuit.

- J'reste avec toi si tu veux, j'men bats les couilles d'aller au resto moi.

- Je vais me rendormir, ça sert à rien que tu restes ici tout seul, dis-je en m'allongeant.

- Comme tu veux, tu m'envoies un message si ça va pas.

- Promis, amuses-toi bien.

Je ne le mérite vraiment pas.

Sourde tempête - PLK 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant