Pardonne-moi mes péchés

Introduction

NB: cette intro a été révisée. 

Personne ne savait quand il arriverait,

Ni quand il repartirait.

Tout ce dont les autres étaient conscients,

C'est qu'ils l'avaient vu...

(Texte auteur)

Quelque part en Amérique Centrale,

Un an avant l'attentat du Brangton House...

Le vieux taxi jaune cahota dans le massif boisé et le conduisit jusqu'au domaine encerclé de barrières de fer. Il passa le portail, roula au milieu des fleurs tropicales en empruntant la route pavée jusqu'à l'entrée, puis se gara au-devant des escaliers bilatéraux de la splendide demeure.

Lorsque l'homme en noir descendit du véhicule, le temps était sombre. D'épais nuages planaient au-dessus du foyer colonial. Il craignit la pluie qui devait se déverser dans l'après-midi et rabattit la capuche de sa longue cape sur son front.

Une intuition le poussait à aller plus loin. Il était là pour enquêter et il comptait bien savoir ce qui était arrivé au propriétaire des lieux. Cette forteresse lui révélerait peut-être les secrets qu'il recherchait depuis si longtemps.

Le mystérieux visiteur examina les alentours avec circonspection, sans voir aucun signe de présences extérieures. Pourtant, il était certain qu'un drame s'était produit sur cette terre. L'absence des habitants était inquiétante. Un silence accablant se substituait à l'agitation en cas de deuil.

L'homme sonna à la porte. Un garde, trapu mais pas très grand, vint ouvrir et s'arrêta en voyant son joli minois. Il aurait rougi de surprise, si sa tunique noire et sa mine fermée ne l'avait pas tant effrayé.

Il fit entrer le visiteur dans l'enceinte aux murs blancs et teintés d'ombres froides par endroit. L'arrivant frissonna, sans doute à cause du vent du dehors qu'il avait senti sur sa peau, avant de s'engouffrer dans la maisonnée.

On lui proposa un arabica qu'il accepta avec sincérité. Il s'assit ensuite dans un confortable fauteuil bleu nuit, celui qu'il avait emprunté des mois auparavant lorsque Francesco Rodriguez était encore en vie, l'invitant courtoisement à se remettre de ses journées dans ces somptueux sièges d'apparat.

C'était triste de perdre un homme si bon !

Lorsque le visiteur entendit que son ancien hôte avait disparu, en pleine force de l'âge, l'annonce l'avait désarçonné. Les projets qu'il avait entamés, devaient, sans nul doute possible, être stoppés net.

Leur église se relèverait-elle de ce nouveau coup dur ?

Avant son décès, Francesco Rodriguez avait été le seul à leur tendre la main. Face aux immenses compagnies minières et leur emprise sur les secteurs lucratifs de la ville, l'homme d'affaires était le mur de résistance contre cet empire qui transformait les terres en monnaie d'échange et les habitations en billets de banque. La vie des villageois ne représentait rien pour les maitres de ces gargantuesques pompes à fric.

Le visiteur était maintenant anxieux de savoir ce qu'il adviendrait de ses paroissiens. Que deviendraient les écoles et les commerces de ces hommes et de ces femmes qui avaient tant oeuvré dans le but de s'en sortir et d'échapper au joug de ces monstres féroces ?