Le garçon de l'autre monde ( Sterek Fanfiction FR )

Fleur fanée

     Pendant le trajet de retour, je ne pouvais m'empêcher de repenser à Stiles que j'avais encore une fois dû abandonner seul sur le Nemeton. Je me souvenais à présent, et toutes ces interrogations dont j'avais été la victime pendant ces derniers mois avaient enfin trouvé leur réponse. Il n'était plus question d'élucider l'identité de ce jeune homme inconnu dans mes rêves mais bien de trouver un moyen de le libérer de ses chaînes invisibles. Je lui avais promis de le sortir de là et bien qu'il ait émit toutes ses réticences vis à vis de mon idée de plan il n'avait pas su me convaincre d'y renoncer, je comptais bien mettre en oeuvre tout ce qui était en mon pouvoir pour le libérer de cet injuste maléfice dont il était prisonnier. 
     La situation dans laquelle se trouvait le corps de Jennyfer me préoccupait aussi tout particulièrement. M'étant découvert medium par le biais de ma mère j'avais fini par comprendre comment ressentir l'âme des personnes, mais aucune n'était présente en elle lorsque j'étais descendu la voir dans la cave du Nemeton. Je n'arrivais pas à comprendre comment son corps avait pu se mouvoir pour graver dans sa propre chair toutes ces runes sans aucune force pour l'animer et surtout ce qu'elle comptait accomplir en faisant tout ça. Si son âme était éteinte, si elle avait bel et bien été emmenée comme elle aurait dû l'être, alors comment ces runes étaient-elles apparues? Tout ça ne faisait aucun sens. J'avais beau tourner et retourner les pièces du puzzle pour essayer de les assembler, aucune ne concordait entre elles. Je faisais face à un problème bien plus difficile à résoudre que toutes les enquêtes que j'avais été amené à élucider dans ma carrière. Il me manquait un élément important qui serait probablement la clé de l'énigme mais j'y restais pour le moment complètement aveugle. C'était la raison pour laquelle je retournais voir ma mère, elle qui en savait toujours plus que moi, peut-être allait-elle être en mesure de me donner la réponse à toutes mes interrogations. 

     Lorsque mes pneus crissèrent pour marquer l'arrêt sur une place de parking, mon regard se porta automatiquement sur les portes de l'hôpital. Je fronçai les sourcils, d'un seul coup dévoré par une sensation d'urgence, comme si une panique démesurée venait de prendre naissance dans mon estomac. J'avais besoin d'air tout d'un coup et je saisis mon col d'un crochet du doigt pour essayer de l'étirer, dénouant ainsi ma gorge qui laissa passer un dégluti conséquent sous ma pomme d'Adam. Je secouai la tête, essayant de me ressaisir, avalant quelques goulées d'air pour essayer de faire disparaître cet horrible ressenti étouffant ma poitrine. Ma main se porta à mon visage et le frotta nerveusement, me faisant prendre conscience qu'elle tremblait démesurément. Je la fixai avec incompréhension, n'arrivant pas à calmer les spasmes dont elle était éprise. Qu'est-ce qu'il était entrain de m'arriver? Ce n'était pas normal. Une fois encore, mes yeux se rivèrent sur l'entrée du bâtiment. Chaque fois que j'y portai mes prunelles, une nouvelle vague d'effroi remontait le long de ma colonne vertébrale. Il n'y avait aucun doute possible, j'étais pris d'un pré-sentiment qui ne présageait rien de bon. Il se passait forcément quelque chose à l'intérieur.
     Sans plus attendre, je quittai mon siège pour faire volte face jusqu'au grand chemin menant aux portes automatiques, mu par l'inquiétude qui me faisait activer le pas bien plus vite qu'il n'en était raisonnable. Puis après avoir traversé ce couloir que je connaissais déjà par cœur, je me mis à taper sur le comptoir pour appeler quelqu'un. Ma respiration s'emballa de nouveau quand l'une des infirmières s'approcha de moi, comme si je m'attendais à voir des serpents sortir de sa bouche. La femme, premièrement souriante, laissa place à une expression douteuse en apercevant mon état. Elle déposa quelques documents à côté de son terminal, essayant de m'examiner d'un rapide coup d'œil.

     - Monsieur, tout va bien? Vous vous sentez mal?
     - Je viens voir Talia Hale. C'est urgent.
     - Talia Hale?

     La jeune brune riva ses yeux noir sur le tas de documents dont elle venait de débarrasser ses mains, les y apposant de nouveau pour feuilleter leur contenu. Elle hocha la tête, relevant la tête en ma direction pour m'afficher un air bien plus grave.