Chapitre 10

819 66 39
                                    

Cela fait quatre mois que j'ai rencontré Newton, celui-ci a organisé un concert pour ce soir même. Il voulait que je l'accompagne, mais mes interrogations ne me laissent pas de temps pour l'amusement. Pour compenser, il a tenu à m'inviter dans son appartement. Cette proposition ne m'a pas étonnée. Nous ne cessons de se tourner autour, de s'apprivoiser, de se chercher. Tout est toujours doux mais intense, tendre mais passionnel. Nous nous embrassons parfois en dehors des caméras, lorsque l'un de nous deux trouve le courage de se lancer sur les lèvres de l'autre. Minho dit que nous n'allons pas tarder à coucher ensemble parce que je dors souvent chez lui, mais je préfère ne pas y penser. Mes soirées sont davantage exquises lorsque je ne profite que de la présence de Newton, de sa voix et de ses mots. Il dit aussi que nous l'avons sûrement déjà fait et que je le cache, mais c'est faux. Nous dormons simplement habillés dans le même lit, sans ambiguïté, comme deux vieux amis d'enfance. Nous n'avons pas dépassé ce stade. Je n'ose pas aller plus loin, je tremble, j'ai peur de le perturber, et il doit sentir les mêmes appréhensions.
Je suis devant sa porte, je frétille d'impatience. J'ai rêvé de lui toute la journée, de nos discussions, de nos envies. J'attends notre rencontre depuis le lever du soleil. Je toque, bien qu'il m'ait donné un double des clefs, il m'ouvre. Nous nous sourions, il est élégamment vêtu. Il rougit, m'invite à s'assoir sur son canapé, rien ne change de nos habitudes. Mais quelque chose me titille. Ce sont ses joues. Elles rougissent, encore et encore, sans jamais s'arrêter. Je fronce les sourcils, ne comprends pas ce qui l'embarrasse tant. Il ne dit rien et prend place sur le siège de son piano qu'il ouvre. Je souris. J'adore lorsqu'il me joue des morceaux, les yeux clos, les doigts rêveurs. Il est si passionné, si beau. Je le vois attraper des feuilles et les poser devant lui. Il les relie, les mémorise, les travaille dans son esprit. Il accorde son instrument, habitue son touché au clavier, fait sonner de délicieuses mélodies. Et il arrête. Il respire bruyamment, je sens qu'il stresse. Il ne se retourne pas, ne me regarde pas, et me dit : « Tu m'inspires. Tu m'inspires infiniment. Il était difficile de réunir toutes ces idées, de les assembler en une. Mais j'ai réussi. Si tu aimes cette chanson, je te confierai que je l'ai composée pour toi. Dans le cas contraire, je ne dirai que que tu m'as inspiré. » Je souris, ris un peu, mes yeux brillent de bonheur et d'amour. Je me sens rougir, me crisper, et réponds : « J'adorerais l'entendre. » Je ne le vois pas, mais je sais qu'il rougit toujours lorsqu'il commence :

I'll use you as a warning sign
That if you talk enough sense then you'll lose your mind
And I'll use you as a focal point
So I don't lose sight of what I want
And I've moved further than I thought I could
But I missed you more than I thought I would
And I'll use you as a warning sign
That if you talk enough sense then you'll lose your mind

And I found love where it wasn't supposed to be
Right in front of me
Talk some sense to me

And I found love where it wasn't supposed to be
Right in front of me

Talk some sense to me

And I'll use you as a makeshift gauge
Of how much to give and how much to take
I'll use you as a warning sign
That if you talk enough sense then you'll lose your mind

And I found love where it wasn't supposed to be
Right in front of me
Talk some sense to me

And I found love where it wasn't supposed to be
Right in front of me
Talk some sense to me

Oh, and I found love where it wasn't supposed to be
Right in front of me
Talk some sense to me

And I found love where it wasn't supposed to be
Right in front of me
Talk some sense to me

Il achève sa composition, patiente un instant, puis referme son piano. Moi, je suis ailleurs, j'ai les yeux luisants de larmes, le cœur battant. Je ne sais quoi dire, quoi faire, quoi penser. J'ai l'impression de rêver, d'imaginer cette douceur, cette voix et cette passion. Tout est si beau, si bon, si tendre, si parfait. Rien ne ressemble au réel. Newton a un rire nerveux, passe une main sur sa nuque et me fait enfin face. Il avoue : « Je sais que ce n'est pas excellent, mais je brûlais d'envie de... » Je me suis rué sur ses lèvres, l'ai fait tomber en arrière sur son parquet. Il a d'abord les yeux écarquillés, l'esprit affolé, mais finit par m'embrasser fougueusement, les paupières closes. Ses mains s'accrochent à mon dos, tirent mon haut, parfois mes cheveux. Je l'embrasse, encore et encore, jusqu'à ce que je me lasse de ses lèvres et me réfugie dans son cou. Je le pince, le mordille et le marque. Newton respire lourdement, gémit dans le creux de mes oreilles et presse nos torses. Son bassin remue contre le mien, il gigote comme une proie tentant d'échapper aux crocs de son prédateur. Ses mains descendent jusque sur mes fesses, je ne peux m'empêcher de gémir. Elles se glissent dans mon pantalon, jouent avec la lanière de mon boxer pour après remonter sur mes abdominaux, qu'elles retracent et caressent. Les miennes sont sous son haut, je le parcours, pince ses tétons, tente de fondre en lui. Il halète toujours plus fort, gémit entre deux baisers et me souffle : « Je crois bien que je t'aime, Tommy. Je t'aime tellement. J'aime tout de toi.

- Moi aussi... murmure-je à son oreille. »

Je mordille son lobe et me rappelle : « Si ce n'était pas clair, j'ai adoré ta chanson. Je n'ai jamais entendu plus beau. » Newton rit et me sourit : « C'était plutôt clair... » Il cogne nos hanches, frotte nos érections et se fait gémir. Ma tête tourne, je ne vois plus, je suis emporté par le désir, je ne contrôle rien. Je ne veux que lui, son corps, sa voix qui m'appelle et son dos qui se cambre. Je le veux tout entier. Mes mains rejoignent son pantalon et je le déboutonne. Sa respiration est plus bruyante, plus hachée. Je caresse son pubis et il me murmure : « Putain, j'en peux plus. Soulève-moi, Tommy. » Je me fige, l'observe avec des yeux ronds, et réponds : « Je le veux. Mais est-ce réellement ce que tu veux ? » Il hoche frénétiquement la tête et soupire : « J'ai envie de ta présence. J'ai besoin de toi. S'il te plaît. » Et je l'embrasse, sans jamais m'arrêter. Je caresse ses cuisses, ses jambes s'enroulent autour de ma taille. Je le sens dégrafer ma braguette et me retirer mon haut. Une fois torse nu, il colle nos peaux, épouse ma chaleur et jure : « Putain, t'es tellement beau. » Et tout s'arrête. Gally vient d'ouvrir la porte. Il est là, à nous dévisager, grimaçant : « Par terre ? Sérieux ? » Nous nous relevons et je m'habille aussitôt, les joues rouges.

« Que fais-tu ici ? s'indigne Newton. Ne devrais-tu pas être en pause ?

- Et toi, qu'est-ce que tu fous là ? T'es pas censé t'échauffer ?

- C'est ce que je faisais. répond-il maladroitement.

- Monter l'intello ne fait pas partie de tes échauffements vocaux. À moins que tu ne veuilles te casser les cordes vocales ?

- Que veux-tu, Gally ? le coupe-t-il, les joues rouges.

- On t'attend. Le concert est dans trois heures et ton train entre en gare dans trente minutes.

- Très bien, je vais me préparer...

- T'as intérêt. »

Je ne dis rien, je suis rouge de honte. La pression de mon pantalon est atrocement désagréable, je tente de l'ignorer mais rien ne n'y fait. Je repense à nous, à ce que nous étions sur le point de partager. Je n'en reviens pas.

« Newton, interpelle Gally, froide, la douche. »

Le blond baisse un instant les yeux avant de les écarquiller.

« Allez, dépêche yourself. »

Et il s'en va silencieusement, sans rien ajouter. Moi, j'observe l'état du blond, je ne peux m'empêcher d'éprouver une certaine fierté. Newton essaye de se cacher et rougit : « Si tu te voyais... » Nous rions d'embarras et il m'embrasse chastement. Il me souffle avant de s'enfermer dans sa salle de bain : « À demain, Tommy ». J'aurais aimé ne jamais avoir baisser le regard.

𝔸 𝕤𝕥𝕒𝕣 𝕝𝕠𝕧𝕖  -ℕ𝕖𝕨𝕥𝕞𝕒𝕤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant