Chapitre 16

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Nous sautons les marches, je le tire jusqu'à mon palier, m'accroche à ses lèvres. Newton dévore mon cou et je nous conduis difficilement vers ma porte. Il me plaque contre elle, me presse contre le mur et passe ses mains sous mon haut. Je sors maladroitement mes clefs de ma poche arrière et tente de l'ouvrir à l'aveuglette. Elle s'ouvre et je gémis. Après toutes ces interviews, ces photos et ces autographes, il est enfin à moi. J'échange nos rôles, le plaque à mon tour contre la porte et m'écrase sur ses lèvres. Il gémit de surprise, s'accroche à mes cheveux et clôt les paupières. Mon envie ne fait qu'augmenter, je m'impatiente et lui donne un léger coup de bassin. Il m'a donné bien trop d'amour ce soir, c'est à présent à moi de le lui rendre. Et j'en meurs de désir. Il hoche la tête, glapit et faufile ses doigts dans mon pantalon. Je le sens dégrafer ma braguette avec une lenteur extrême, qu'il n'amorce que pour me faire davantage languir. Je le prends par les cuisses pour le soulever contre le mur. Il enroule ses jambes autour de ma taille, soupire quand j'empoigne ses fesses et glisse ses mains dans mon boxer. Je laisse tomber ma tête dans son cou, que je mords, embrasse et marque. Son souffle s'alourdit, nous gémissons timidement et je me rappelle : « Chuck dort juste à côté. » Il sort aussitôt ses mains de mon pantalon et rougit : « Merde. » Je l'embrasse et souris : « Je t'aime, tu le sais ?

- Putain, moi aussi. Voire un peu trop. »

Il lèche l'intérieur de ma bouche et je l'arrête : « Attends... » Je le porte jusqu'à ma chambre, là où je nous enferme et l'allonge sur mon lit. Je me faufile entre ses cuisses, il me regarde le surplomber de son regard noir de désir. Il me déshabille, jette mon haut au sol et se tord sous moi. Je l'entends gémir au creux de mon oreille, juste de quoi me faire davantage perdre la tête. Il ôte son pull mais garde son pantalon. Je le sens se frotter à mon érection lorsque je soupire : « Il est trois heures trente... » Il comprend mon sous-entendu et gémit de frustration. Il m'attrape par les épaules et me susurre : « Sèche. Reste avec moi. J'ai toujours un jour de repos après une représentation. » Je me pince les lèvres, observe encore mon réveil et ne dis rien. Newton ne se décourage pas. Il prend ma main et la glisse dans son boxer. Nous gémissons tous les deux, lui de plaisir et moi d'admiration face au délicieux spectacle qu'il m'offre. Sa main se resserre autour de la mienne alors qu'il se masturbe lentement, gémissant.

« Allez, Tommy... J'ai attendu ça toute la soirée. J'avais tellement envie de te sauter dessus. Ça en devenait insupportable. Je crois bien ne jamais avoir été aussi désagréable avec des journalistes... ricane-t-il.

- Bordel, moi aussi. Si tu savais à quel point. Mais... mes cours débutent tout juste à sept heures...

- On a bien mieux à faire que dormir. rétorque-t-il avec un sourire. »

Il soupire bruyamment, me retire mon pantalon de sa main libre et accélère nos gestes.

« Mmh... Tommy... »

Ses jambes me pressent contre lui et il ne m'en faut pas davantage.

———0o0———

Je me réveille avec un sourire. Les jambes de Newton sont entrelacées avec les miennes, son torse est contre le mien et son visage est niché dans mon cou. Nos bassins sont couverts par les draps. Je peux tout de même apercevoir les marques que j'ai laissé le long du bas de son dos. Je sens la fatigue de son corps peser sur le mien. Après tout, en plus d'avoir gâché une nuit de sommeil, il a fait une performance exténuante sur scène. Il bouge contre moi. Sa jambe se frotte doucement contre ma cheville. Il s'étire et m'embrasse, les joues encore rouges et les cheveux en pagaille.

« Bien dormi, Tommy ?

- Plus doux fut mon repos. cite-je. Comment fut le tien ?

- Absolument parfait. Même si je ne refuserai pas quelques heures supplémentaires de sommeil...

- Tu sais à qui t'en prendre. souris-je moqueusement. »

Il me tire la langue et répond : « Et je ne regrette pas. J'ai adoré. » Ces mots suffisent pour me faire rougir et bredouiller bêtement. Je vois son sourire me railler alors que je balbutie : « M-Moi aussi... Je t'aime.

- Je t'aime aussi, idiot. »

Nous nous sourions un moment avant de nous embrasser. Mes mains caressent ses cheveux, les siennes descendent bien plus bas sur mon corps. Je me sens gémir alors que la porte de ma chambre s'ouvre à la volée. Chuck déboule, le souffle court. Newton remonte immédiatement le drap sur son corps et je me paralyse.

« Dé... Désolé les gars... Vrai... Vraiment désolé, mais... c'est... c'est ta mère...Thomas... au téléphone... Elle veut... absolument... te parler... »

Il me tend le combiné alors que Newton s'inquiète à mes côtés. J'entends ma mère énoncer : « Nous avons regardé le concert de ce saltimbanque, avec ton père.

- Newton... corrige-je timidement.

- Peu importe. Comme tu t'en doutes, nous avons également assisté à la distraction finale... Comment cela s'est-il produit, Thomas ?

- Eh bien... Je ne vous en avais point informé, mais... Newton a intégré mon lycée, à la rentrée dernière. Nous avons fait connaissance, et... il y a eu certaines rumeurs à notre sujet.

- Lesquelles ?

- Les journalistes pensaient que j'étais son conjoint...

- Son conjoint ?! Sacre bleu ! Tout ceci n'était qu'une mise en scène, un attrape-gains ?!

- N-Non ! Nous sommes tombés amoureux, voilà tout !

-Thomas Twombly. Te souviens-tu de ce que ton père et moi-même avions conclu ?

- Oui, mère...

- Connais-tu ta sentence ?

- Oui, je la connais... Je vous en prie, je sais que ce que j'avais promis, mais je ne pouvais concevoir que --

- Ne revenons pas à cela ! Chez les Twombly, nous tenons notre parole. La tienne était de te consacrer uniquement à tes études et tu as lamentablement échoué. Tu es une honte.

- Mère, mes notes n'ont même pas chuté --

- Tu nous avais implorer de t'inscrire dans un tel lycée ! Tu nous avais juré de ne pas tomber dans les distractions de l'adolescence, de te comporter en adulte responsable ! Sais-tu le prix de tes études ? Ce qu'elles nous coûtent ? Tu avais juré de t'investir entièrement dans ce projet et d'assumer la totalité de tes erreurs, me trompe-je ?

- Vous ne vous trompez pas...

- Tu as échoué, Thomas. Tu as favorisé l'amusement au travail, tu t'es fait manipulé par un bon à rien qui a fini par t'entraîner dans sa misère. C'est avec regret que je te coupe les vivres. Je ne m'achève pas au travail pour verser une somme incommensurable à un vaurien. À toi d'assumer les conséquences de ton irresponsabilité.

- Mère, comment ferais-je p --

- Assez, Thomas. Assez. Tu dois retenir la leçon. Quelque soit son coût. À présent, je vais devoir couper l'appel. Prends soin de toi et passe uniquement à la maison en cas d'urgence.

- Je n'ai aucun travail, je... »

Ma mère a déjà raccroché. Je tremble de peur, retiens mes larmes. Je sens le regard de Newton peser sur moi. Il me prend dans ses bras, me berce et me répète : « Je vais t'aider, Tommy. Je te le promets. » Il m'embrasse et je ne peux m'empêcher de paniquer.

𝔸 𝕤𝕥𝕒𝕣 𝕝𝕠𝕧𝕖  -ℕ𝕖𝕨𝕥𝕞𝕒𝕤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant