Confessions (1918 - 1938)

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Bonjour à toustes, 😃

Voici donc le tout premier chapitre de notre histoire qui se déroule avant le début de "Captain America: The First Avenger". Nous retrouvons ici deux jeunes Steve et Bucky, encore bien ignorants de tout ce qui les attend, ils ne sont que deux petits gars de Brooklyn avec des rêves peut-être un peu trop grands.

Je vous souhaite une excellente lecture ⭐️


TWs spécifiques à ce chapitre : insultes homophobes, mention d'agression à caractère homophobe, homophobie et biphobie intériorisées

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Steve Rogers considérait qu'il avait une belle vie. Certes il n'avait jamais connu son père – mort des suites du gaz moutarde quelque part en Europe sans avoir jamais pu contempler son fils –, certes lui et sa mère étaient pauvres, certes ses multiples maladies laissaient présager qu'il ne dépasserait pas de beaucoup la trentaine, certes ... Mais, néanmoins, il se considérait comme chanceux et pourvu d'une belle vie. Il avait sa mère, Bucky et un toit au-dessus de sa tête. Il était constamment empli de colère face aux injustices du monde, face aux préjugés qu'il devait affronter chaque jour au vu de ses racines, de son physique et de sa santé, il rentrait plus souvent couvert de coups qu'en un seul morceau, mais les deux êtres qu'il aimait le plus au monde étaient toujours là à son retour, comprenaient sa colère et – même s'ils l'enjoignaient à être plus prudent – trouvaient son obstination à défendre tout le monde plus admirable que risible. Steve Rogers avait une belle vie. C'était tout du moins ce qu'il avait toujours cru avant ce funeste 15 octobre 1936, ce jeudi maudit qui lui avait arraché sa mère à tout jamais.

Et la colère qui depuis toujours l'habitait s'était pendant un temps retournée contre Dieu. Il avait accepté de ne jamais connaitre son père, il avait accepté la pauvreté, ses multiples handicaps, la perspective de mourir jeune, la certitude que – même si les filles lui plaisaient – il ne pourrait jamais en aimer une comme il fallait car son cœur était déjà pris par un garçon, la connaissance que c'était l'Enfer et non le Paradis qui l'attendait à cause de ses sentiments coupables pour son meilleur – et seul – ami. Tout cela, il l'avait accepté sans jamais remettre en question le destin que le Seigneur lui avait réservé. Mais ça ... La colère grondait plus que jamais et plus d'une fois il se surprit à lui-même provoquer une bagarre avec quelques brutes, cherchant un moyen d'extérioriser la rage qui l'habitait constamment. Jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus, jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus rien pour tenir debout, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus supporter les yeux inquiets de Bucky, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus trouver de raison valable pour refuser son emménagement dans son appartement, jusqu'à ce qu'il accepte enfin de baisser les bras.

La présence constante de Bucky l'avait aidé, lui avait finalement permis de faire son deuil. L'arrivée d'un nouveau salaire lui avait également permis de reprendre des cours de dessins et de racheter ses cigarettes pour l'asthme. Il y avait cependant un inconvénient à cette nouvelle colocation, Steve était désormais plus conscient que jamais de ces quelques soirs où Bucky restait toute la nuit auprès de sa cavalière pour ne rentrer qu'aux petites heures. Et Steve ne pouvait rien dire, car qu'aurait-il pu dire ? Il se savait déjà chanceux que son ami n'ait pas encore passé la bague au doigt à l'une de ces filles qu'il invitait. Ce qui ne saurait tarder, il avait déjà 20 ans. Alors Steve essayait d'oublier ces soirs où il découchait, de ne pas penser à ce qu'ils impliquaient, et tentait de profiter encore un peu de ces moments. Avant que Bucky ne trouve la femme de sa vie, avant que le second pilier de sa vie ne s'éloigne lui aussi, avant que l'homme qu'il aimait ne parte, avant qu'il ne se retrouve seul, entièrement seul.

On se reverra... (Stucky) - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant