l'ami de mon frère { minho skz }

9.Et donc après ce jour...

Je ne pouvais m’empêcher de ressentir une connection entre lui et moi... C’était peut-être juste purement psychologique,mais ce sentiment était bien présent. Je ressentais un besoin constant d’avoir de ses nouvelles, des que j’en avais l’occazion, je voulais le voir, entendre sa voix. Je ne connaissais presque rien de lui mais j’avais l’impression de l’avoir toujours connu. Cet idiot au sourire charmeur qui ne peut s’empêcher de faire l’intéressant... Il est vraiment quelqu'un d’irrésistible et je ne comprends pas comment il fait. Moi qui normalement ne supporte personne d’autre que mes amis(et encore), cet attachement si soudain me paraissait complètement illogique.

Il m’arrivait de sortir mon téléphone, d’apercevoir la petite blondinette qui y était accrochée et penser a lui. Au point d’aller vérifier Instagram, s’il ne m’avait pas envoyé un message, s’il avait posté une story, s’il avait vu la mienne. Il répondait souvent à mes storys, il faisait toujours parti des premières personnes a les voir, et moi de même pour les sienne, au point où c’en est devenu une sorte de concours entre nous deux, celui qui voit la story de l’autre le plus tôt a gagné, gagné quoi? Aucune idée, mais c’était bien marrant de traiter l’autre de looser juste parcequ’il n’a pas appuyé assez vite sur un bouton.

Très vite j’eu le temps d’apprendre certaine choses sur lui, qu’en Corée, il prenait des cours de danse, rêvant de devenir un grand danseur, ce serait comme ça qu’il aurait rencontré la plupart de ses amis, il a du mal a être sociable et moi je n’ai pas de mal a y croire! Moi aussi je faisais de la danse, mais pas au même niveau que lui, je prenais des cours mais a pure titre récréatif, histoire de bouger un peu vu mon peu d’attraction pour les activités sportives... heureusement j’aime la création et l’art, alors la danse est la seule option possible.

J’appris aussi qu’il faisait un peu de skate avec ses cousins, je trouvais ça stylé, ça change un peu des gens que j’ai l’habitude de fréquenter.  Enfin bref, on parlait de temps en temps, je le croisais dans la rue, il me donnait une tape à la tête en passant a côté de moi, alors je lui mettais un coup de pied dans le tibia, quand j’étais avec des gens et qu’il m’apercevait, il restait au loin et me faisait une grimace, puis il éclatait de rire quand les personnes m’accompagnant le remarquait.

Ce rire si doux et pourtant plein d’orgueil, celui qui me rappelle a quelle point la joie peut être contagieuse... Il adorait voir comment je me sentais mal à l’aise à chaque fois qu’il attirait l’attention sur moi en publique, il adorait me voir rougir et perdre mon sang froid en lui enfonçant le bout de ma chaussure dans son jean tout propre, qu’il me reprochait ensuite de salir tous les jours quand il est celui qui passe son temps a m’embêter et me décoiffer à chaque occasion se présentant.

Mais un jour, alors que j’étais avec des gens, je le vis, à un endroit et une heure où j’avais l’habitude de le croiser. Normalement il ne lui faut pas beaucoup de temps pour me remarquer et m’embarrasser mais là, rien, rien du tout, il regarda dans ma direction un court instant mais aucune attention de sa part ne me fut portée... J’essayais de cacher mon mécontentement, mais j’y arrivais pas vraiment, mon sourire sonnait faux quand mes amis me parlaient et j’avais l’impression que mes épaules étaient lourdes. Il m’ignorait? Il ne m’avait juste pas vu?

Le soir, rentrée chez moi, je vérifiais Instagram, dans l’espoir de trouver quelque chose de sa part, mais rien, aucune réaction face à ma réponse à sa story, aucun message, aucune story, nada, il n’avait même pas vu la mienne. Il n’avait plus internet? Il m’avait bloqué de ses stories? Je ne comprenais plus rien, on s’entendait si bien et voici que d’un seul coup, c’était comme si on ne se connaissait pas. J’hésitais a lui envoyer un message, je ne voulais pas avoir l’air d’une forceuse ou comme si je tenais trop à lui, de base ce n’est que l’ami de mon frère...

Et plusieurs jours passèrent ainsi, jusqu’au jour où mon frère me retrouva après les cours, avec Minho, c’était un jour où j’avais fini plus tôt, prof de sport absent, le bonheur. Mais la joie se termina assez vite quand je vis le garçon qui m’obnubilait tant, mon cœur se pinça, il agissait comme si je n’existait pas et du jour au lendemain voilà qu’il se pointe. Avec mon frère qui plus est... je ne comprenais pas pourquoi ils étaient là, les deux garçons m’attendaient dehors. Forcément j’allais les voir, mon frère me regardait, souriant, l’autre avait la tête baissé, les yeux accrochés à un écran qu’il tenait dans sa main.

Un objet qui avait volé le regard farceur du jeune homme qui m’était habituellement adressé, ses yeux étaient devenus vides, j’avais l’impression de ne plus avoir la même personne en face de moi. Je pouvais apercevoir ses doigts, écorchés. Son visage, auparavant si doux et brillant, complètement effacé, je pouvais ressentir la distance qu’il avait marqué entre nous deux. Je n’osais plus avancer, par peur de rentrer dans un mur, un mur que je sentais déjà de loin, un mur s’épaississant à chaque fois que son visage apparaissait dans mon esprit.

Mon frère s’avança, il avait dû remarquer mon changement d’humeur. Malgré ce sentiment qui me figeait sur place, je m’efforçais un sourire. Je sentais le questionnement de mon frère, alors, avant même qu’un seul mot ne sorte de sa bouche, je lui demanda la raison de leur présence. À vrai dire je ne voulais pas le savoir, je voulais partir en courant, le plus loin possible, je ne faisais que penser à lui tandis qu’il ne me donnait plus un signe de vie, je sais qu’il n’en est pas obligé, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir mal, et savoir que je n’ai en aucun cas le droit de me sentir comme ça ne faisait que remuer le couteau dans la plaie.

Alors le revoir là, en face de moi, et me rendre compte que je ne représente réellement rien du tout pour lui... je voulais disparaître.