l'ami de mon frère { minho skz }

14.Une fois au café,

Minho discutait avec le serveur, ils avaient l'air de bien se connaître. Je me sentais de trop, j'avais l'air bête, l'impression d'être une enfant qui suit son babysitter et qui le ralenti dans sa vie.
Je m'en voulais, d'un certaine façon, d'être au milieu de tout ça, Minho a sûrement mieux à faire que de traîner avec moi. Je ne pouvais m'empêcher de ressentir un mal-être qui me rappelait ma place.
Je le regardais qui vivant sa vie et me rendait compte d'à quel point elle n'aurait jamais du croiser la mienne.
C'était dur, mais vrai.

Puis Minho s'installa sur une table et je m'assis sur la chaise en face. Il soupira longtemps avant de murmurer quelques mots en ce que je pense être du coréen, puis il me regarda. Je voulais détourner le regard mais je n'y arrivais pas, j'avais l'impression qu'il me disait tellement de chose sans rien exprimer. On resta figé ainsi longuement, incapable de dire quoi que ce soit, la lumière tamisée d'une fin d'après-midi comme seule limite entrenos deux âmes. Je me sentais si proche de lui, j'avais l'impression que nous partagions la plus grande des intimités.

Puis le serveur, un different cette fois, posa nos boissons sur la table, et nous revînmes tout deux à la réalité. Minho s'éclairci la gorge. Puis il pris la parole:
"-Je sais qu'en ce moment c'est un peu gênant entre nous deux...Je vois bien que tu ne sais pas comment agir avec moi et je sais que c'est ma faute. Je me suis mis à complètement t'ignorer alors que tu pensais qu'on était amis, je suis désolé de m'en rendre compte seulement maintenant, il m'a fallut tant de temps pour réellement comprendre ce qui allait pas...
Je le regardais sans trop comprendre.
...je m'excuse sincèrement et... je sais pas is tu veux vraiment les entendre mais... je te dois des explications...
-Tu sais... je venais de parler sans m'en rendre compte et je ne savais pas si je devais continuer mais Minho me regardait, surprit et attentif, plus que je ne l'avais jamais vu. Alors je continuais.
Tu sais... je me fais pas des amis facilement, je donne pas beaucoup de mon temps ni d'affection aux autres, alors quand ça arrive, j'ai tendance à... vraiment... m'attacher et je m'attends à ce que l'amitié soit... réelle. Ce mot me faisait mal, "réelle" en réalité, même là je n'étais pas sincère. Je ne voulais pas de vraie amitié, j'esperais plus, mais savais que rien ne pouvais arriver.
-Désolé..." les yeux de Minho étincelaient, je cru distinguer des larmes qui apparaissaient sur le bords de ces yeux, ou bien était-ce juste le reflet de la lumière du soir?

Je le regardais sans trop rien dire, ne sachant pas quoi penser ni quoi dire, puis il repris.
"- Le truc c'est que j'ai pas vraiment l'habitude d'être ami avec des filles et encore moins plus jeunes que moi, ça me mets mal à l'aise, surtout en tant que coréen, généralement on se lie rarement d'amitié avec des gens de 2 ans de plus ou de moins... alors quand j'ai remarqué qu'on commençait vraiment à se rapprocher j'ai paniqué et j'arrivais plus à te voir ni en tant que la sœur de Thomas, ni en tant qu'amie ni... je sais pas... je... je savais juste plus quoi penser alors inconsciemment je me suis mis à t'ignorer...
- Tu sais t'as pas besoin de t'expliquer... t'as tes raisons et c'est normal, je comprends si ça te mets mal à l'aise mais... j'aurais préféré que tu préviennes c'est tout. Je ne l'avais même pas laissé finir sa phrase.
- Je sais c'est de ma faute mais...
- Non, non, c'est pas de ta faute, on a pas la même culture, le même fonctionnement... c'est normal ce genre de chose.
- Mais je veux pas, moi, qu'il y ait ce genre de chose, je veux qu'on continue à se parler et rigoler ensemble, me foutre de ta gueule et toi qui essaie de riposter sauf que t'as pas de répartie."

Un sourire se dessinait sur son visage, réduisant a néant l'air si monotone que lui donnait ses yeux attristés. Je le regardais, exagérant un air choqué et offensé, de façon à renforcer le bonheur timide que j'apercevait, comme les premières lueurs du jour, après une longue nuit froide, celles où on se questionne et l'anxiété nous gagne. C'était si sensible, si enfantin, si sincère, lui, il etait si vulnérable à ce moment précis. La façade était complètement tombée. Plus que lui, le vrai lui, pas le badboy ou le mec hautain et narcissique, non, juste Minho, heureux, fragile, réel.
Je souriais, pour la première fois je lui souriais d'un sourire d'amour sincère, sans juste rire a ses blagues, par politesse ou d'un sourire narquois, non, un sourire aimant, qui me sortais naturellement.

On se regardait, face à face, tendrement, jusqu'à ce qu'on se rende compte de ce qui était en train de se passer. Je sentie mes joues se réchauffer et je vis ses oreilles tourner au rouge vif, on pouffe tous les deux d'un rire géné, comme s'il allait nous faire oublier ce qu'on venait de vivre. Et on se mit a siroter sur nos pailles, comme pour combler le vide. Puis il pris la parole.
"- Je sais pas si je t'ai déjà dis, mais j'ai mes cousins qui font du skate tous les soirs au skatepark, ça te dis qu'on y aille la prochaine fois? Il marqua une courte pose. Je t'apprendrais. Il venait de dire ça avec son sourire de playboy habituel, ce a quoi je repondis avec un roulement des yeux.
- Oui c'est ça Mr.parfait, apprenez donc moi tout votre savoir.
- Ah mais volontiers, très chère."

Je lui donnais un coup de pied sous la table. Et toute notre complicité revint ainsi, comme si rien ne s'était jamais passé. On avait juste cette sorte de connexion. Ça fait très cliché, mais je pense que c'est comme ça qu'on reconnaît les vraies amitiés, certaines personnes sont faites pour apprécier la présence de l'autre. C'est pas le genre de relations qu'on a facilement avec tout le monde, celles-ci sont spéciales, rares et presque automatiques, je pense que tout le monde peut arriver à en avoir une, une amitié comme ça, oui, faut juste tomber dessus au bon moment.