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Rentrer dans l'enceinte des Murs n'avait pas été aussi compliqué qu'après la cinquante septième expédition extra-muros.

Pourtant, les soldats ne se portaient pas beaucoup mieux que quelques jours auparavant, bien au contraire. Le Major ayant perdu un bras, c'était le Bataillon entier qui semblait être affecté physiquement par le combat qui avait eu lieu dans l'après-midi. Certains s'en sortaient indemnes, mais il était impossible de nier l'existence des os cassés et des peaux marquées qu'avait laissé derrière elle la bataille contre les titans.

Aaron ne pouvait d'ailleurs pas faire abstraction du brouhaha qui émergeait de l'infirmerie tandis qu'elle patientait à l'extérieur. Avec nervosité, elle attendait que l'un de ses amis en soit sorti pour lui apporter des nouvelles quant à l'état des autres. Entre les côtés brisées de Mikasa, le malaise qu'avait fait Historia après le départ d'Ymir et les blessures de Jean, la brune avait du mal à rester sereine, assise seule dans cette mare d'angoisse.

Quand la porte de la petite salle s'ouvrit sur Eren et Armin, le premier rouge de colère et le deuxième tendu comme un piquet, elle se sentit obligée de se relever et de leur demander ce qui n'allait pas.

— Ils nous ont pas laissé rester au chevet de Mikasa, voilà ce qui va pas, râla le Jaeger.

Aaron jeta un coup d'œil à travers l'embrasure de la porte encore entrouverte avant de la refermer en toute discrétion derrière ses deux camarades. Elle ne souhaitait pas que les docteurs et les infirmiers aient à entendre les complaintes d'adolescents alors qu'ils étaient déjà très pris par leur travail.

— C'est vrai que l'infirmerie à l'air très pleine, je peux comprendre pourquoi ils vous ont renvoyés... c'est quoi, ça?

La soldate pointa du doigt les pansements que tenait Eren entre ses mains crispées par la frustration, sans savoir si elle était sincèrement intriguée ou si elle voulait juste distraire le garçon sur les nerfs. Le concerné regarda ce qu'il avait entre ses doigts avant de hausser les sourcils, comme s'il venait de se rappeler de l'existence des bandages qu'il transportait.

— Ah, c'est pour Armin. Comme les infirmiers étaient trop occupés, on nous a donné ça en nous disant de s'en occuper nous-mêmes.

— Armin? T'es blessé?

L'intéressé leva les mains en l'air comme s'il s'apprêtait à se défendre auprès de ses deux amis, qui le regardaient d'un œil curieux. Il se mit à rire avec nervosité, gêné que ses camarades s'intéressent à lui de la sorte. Sa manche droite s'abaissa alors qu'il secouait les mains dans les airs, et Aaron put apercevoir la plaie encore écarlate qui pointait le bout de son nez.

— Comment tu t'es fait ça? demanda-t-elle en montrant du doigt la blessure.

— Oh, c'est arrivé à Stohess... mais c'est rien, je t'assure.

La brune hocha la tête sans pouvoir détacher son regard de la coupure qui ornait le bas de la paume de son ami. Ce fut quand Eren reprit la parole qu'elle détourna enfin les yeux, embarrassée d'avoir dévisagé Armin avec autant d'insistance.

— Ça te dérangerait pas de t'en occuper, Aaron? J'ai promis à Hange qu'on planifierait des expériences ensemble après mon passage à l'infirmerie.

— Quoi, déjà? Vous voulez pas vous reposer, tous les deux?

— Impossible pour quelqu'un comme ça. Il lui faut toujours de quoi s'occuper. Alors?

Quand elle vit qu'il lui tendait la gaze et le désinfectant en sa possession tout en la regardant dans les yeux, elle se sentit incapable de lui dire non. Alors elle saisit les pansements en leur souriant à lui et à Armin, consciente qu'il aurait été impossible pour elle de refuser d'aider le blond.

𝐈𝐍 𝐑𝐀𝐈𝐍𝐁𝐎𝐖𝐒. | armin arlertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant