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C'était avec succès que la porte du Mur Maria avait été rebouchée par Eren. Aaron et Armin l'avaient deviné à la vue des fumigènes verts qui avaient été tirés, et ne pouvaient maintenant qu'espérer que leur ami ait rempli sa mission sans se blesser.

Après leur découverte, les deux adolescents avaient retrouvé Erwin en haut du Mur pour leur faire un rapport de la situation. Il avait soutenu leur théorie concernant la présence d'un éclaireur au sein de l'alliance ennemie, ce qui l'avait lui aussi conforté dans l'idée de mener de plus amples recherches.

— Écoute, Arlert. Ton intelligence nous a déjà sauvés plusieurs fois, et aujourd'hui, on a plus que jamais besoin d'elle.

Les deux jeunes soldats s'étaient jeté un regard lorsqu'ils avaient entendu ces mots; tandis qu'Armin avait du mal à croire que c'était bien le Major qui les lui avait adressés, Aaron lui accorda un signe de tête confiant pour lui prouver que c'était bien réel, et que l'homme en face d'eux avait plus que raison.

— Prends des hommes avec toi et allez fouiller du côté de la porte intérieure, reprit Erwin.

Dans la minute qui suivit, ils se retrouvèrent en compagnie d'un groupe d'une quinzaine de personnes qui était prêtes à exécuter n'importe quel ordre que leur donnerait le blond. Ce fut alors d'une voix tremblante qu'il leur indiqua de se séparer en deux groupes afin de couvrir plus de terrain, et malgré la fébrilité et le manque de charisme avec lesquels il s'exprima, ils se mirent au travail sans rechigner.

— Ils t'ont écouté, dit Aaron sans pouvoir se départir du sourire qui l'avait gagnée.

— Oui... j'y crois pas.

— Ne doute pas de toi. Si le Major lui-même a su voir ton potentiel, alors le reste du Bataillon le saura aussi, même si ça ne se fait pas en un jour.

Armin acquiesça, bien qu'il ne réalisait pas exactement tout ce que cela impliquait. Il était de toute évidence d'une part flatté de cette confiance que son supérieur mettait en lui, mais peu de choses lui faisaient plus peur que le décevoir. Il fut coupé dans sa réflexion profonde par la voix d'Aaron, qu'il constata être bien plus sérieuse qu'à l'accoutumée.

— Bref, dépêchons-nous. On n'a pas une minute de plus à perdre.

Ils commencèrent à inspecter les alentours ensemble, mais finirent par se séparer après quelques minutes. La soldate s'éloigna du Mur afin d'aller jeter un coup d'œil aux habitations qui l'entouraient, dans un secteur où se trouvaient d'autres de ses camarades. Elle resta sans aucun doute sur ses gardes, bien qu'elle se rendit vite compte que c'était inutile; aucun titan ne menaçait la zone, aussi bizarre que cela pouvait paraître.

Elle atterrit devant une maison dont la porte était close. Elle posa sa main sur la poignée sans délicatesse, et ce malgré la fragilité dont semblait être fait le bois qui lui faisait face. Les paumelles émirent un grincement désagréable, mais la jeune fille n'y prêta aucunement attention.

Une fois entrée dans la demeure, elle se surprit à être perturbée par l'atmosphère qui y régnait. L'air était lourd, comme empli de souvenirs qui n'avaient pas encore eu le temps de se faire oublier. Au vu des deux chaises qui entouraient la table installée au centre de la cuisine, Aaron put deviner que seules peu de personnes avaient existé en ce lieu. Ç'aurait pu être Armin et son grand-père, comme ç'aurait pu être deux amoureux sans enfant ou une fratrie habitant sous le même toit. Le fait était que la conclusion restait la même peu importe quelle histoire s'était déroulée ici; elle avait pris un tournant des plus macabres quelques années plus tôt.

𝐈𝐍 𝐑𝐀𝐈𝐍𝐁𝐎𝐖𝐒. | armin arlertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant