1ere partie : une vie de cauchemar

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Polaris. Une jeune dragonne Aile de Glace vivant au Royaume de Glace sous le règne d'une Aile de Glace glaciale du nom d'Avalanche. Polaris était, comme beaucoup de dragonnet Aile de Glace au Royaume de Glace, rabaissée, sans cesse, par ses parents. Ses parents... Igloo, son père, qui a reçut beaucoup de moqueries par le passé sur son nom et sa mère Renart (non, je ne fais pas d'erreur d'orthographe, c'est fait exprès*). Polaris, une Aile de Glace glaciale parmi les Ailes de glaces glaciaux au coeur du Royaume de Glace, un royaume glacial. Polaris, qui, malgré son appartenance à cette contrée gelée au milieu de dragons gelés, n'aimait pas le froid et le craignait.
Non mais vraiment !!
Qui aurait idée de faire une dragonne de glace qui n'aime pas la glace ? La vérité, c'était que Polaris était mal. Très mal, même. Et qu'elle avait peur. Trop peur ! Elle ne se sentait pas à sa place, elle était rejetée, malmenée. Elle se sentait jouet de ses parents et des autres aussi. A l'école, elle subissait la pression. Ses parents qui n'étaient pas aimants, qui la prenaient, telle une poupée de chiffons, pour la rabaisser et la piétiner de toute leur hauteur. Des parents qui ne savaient dire que les critiques, qui ne savaient pas s'émerveiller des progrès de leur fille. Des parents qui ne voulaient pas de Polaris et Polaris ne voulait pas d'eux. La pression, chaque jour chez elle, augmentait. Une pression qui éclaterait un jour, ne pouvant être retenue. Polaris ne s'attendait pas à ce que ce soit si tôt...

Polaris était en cours, ce jour la, un jour d'apparence comme les autres. Polaris et sa classe devaient faire la course. Ils faisaient un arc-de-cercle en passant au dessus de la mer et revenaient vers la terre ferme. Un petit parcours, rapide et facile.
- Prêts ? Partez !
Tous s'élancèrent. Polaris avait beau y mettre de la bonne volonté voulant tout le temps se dépasser et dépasser les autres, elle se retrouva tout de suite en arrière, à la traine.
Elle donna des coups de queue pour se propulser, en vain. Mais pourquoi était-elle si lente ? Elle atteignit l'eau. Mais un dragonnet qui s'était arrêté un peu plus tôt pour pêcher un poisson (il se prenait vraiment pour le lièvre, cet imbécile ! La tortue le rattrapera, toc !) la bouscula et elle tomba... Dans l'eau gelée.
Mais, bizarrement, elle n'étais pas froide. Enfin, si, elle l'étais, mais ce n'était pas le même froid que ressentait Polaris quand elle tombait dans la neige. C'était un froid agréable, qui l'enveloppait, la protégeait. La dragonnette se laissa un instant aller, au grès des des courants, pas très forts, qui la ballotaient légèrement. Qui la berçaient. Mais elle se souvint qu'elle devait respirer et elle dut remonter à la surface. Certains élèves étaient presque à l'arrivée. Alors Polaris se sentit prise d'une détermination sauvage, rageuse. Elle replongea et se mit à donner des coups de queue dans l'eau. Elle se propulsa ainsi, les pattes contre le corps pour aller plus vite. Elle vit alors, au dessus d'elle, les élèves qui volaient... lentement. Elle ne tarda pas, sans s'en rendre compte, à dépasser le premier élève, celui qui était toujours en tête. C'était un crâneur parce qu'il était le premier de la classe. Lorsque Polaris vit sa professeur, qui servait de ligne d'arrivée, elle voulut ressortir de l'eau.
Mais elle découvrit avec effroi qu'il y avait de la glace. Polaris commença à paniquer, se sentant soudain perdue dans le grand océan bleu foncé. Le bout du sol de glace était trop loin, elle n'aurai jamais le temps. Alors, sa détermination revint, puissante et Polaris se propulsa contre la glace.

Alunite** était la professeure de cette classe d'imbéciles et d'incompétents d'Ailes de Glace. Sauf, bien sur, Howlite***, son élève préféré. Il était en tête en ce moment. Quelques instants plus tôt elle avait vu Polaris, la pire élève, tomber dans l'eau. Elle n'était ressortie qu'une fois pour respirer. Bah ! Qu'elle se noie ! Personne ne l'aimait, même pas ses parents. D'ailleurs ceux-ci seraient contents d'apprendre qu'elle était morte. Et puis on aurait même pas dit une Aile de Glace ! Son souffle de glace était minuscule - 30 centimètres au maximum -, elle ne volait pas vite, elle était maladroite, ... Alunite regarda avec un sourire narquois, du à la pensée que Polaris s'était noyée, les autres arriver.
Soudain, la dragonne entendit un craquement. Suivi d'un deuxième, suivi d'une violente secousse qui l'ébranla. La professeure fixa ses pattes. Une fissure en toile d'araignée venait d'apparaitre sous elle. Un museau flou apparut brièvement avant de disparaitre. Alunite comprit une seconde avant. Seconde qui lui permit de s'élancer en arrière. Un instant après, Polaris surgit, brisant la glace, dans une gerbe d'eau glacée.                                                                                      Un rayon de soleil l'éclaira à cette instant et, il me sembla, comme il sembla à chacun en ce moment, que le temps se figea, afin que tous l'observe, la voit dans toute sa splendeur.
Puis le temps reprit et Polaris retomba. Alunite n'en croyait pas ses yeux. Cette imbécile de Polaris venait de voler la victoire à Howlite !

Polaris sortit de l'eau. Elle s'effondra sur le sol recouvert de neige. Elle avait réussi, elle avait gagné. Peut après, Howlite, le préféré, suivi de quelques autres élèves, se posa. Il avait l'air morose et furieux face à Polaris. Celle-ci était très fière d'elle, un petit sourire sur le museau. Celui-ci s'évanouit comme par magie quand Alunite déclara :
- Howlite gagne, encore une fois.
Ce dernier fixa des yeux ahuris sur Alunite tendis que Polaris contemplait, interdite, sa professeur.
- Quoi ? Mais c'est pas juste ! protestèrent simultanément Polaris et Howlite.
Ce dernier avait beau être un crâneur qui se croyait supérieur à tout le monde, sa qualité était de toujours jouer fair-play.
- Si, rétorqua Alunite. Polaris, ce n'était pas légal !
- Mais vous n'avez jamais précisé qu'il fallait forcément voler !
- Non, ce n'est pas légal, c'est tout.
Polaris sentit sa colère face à l'injustice bouillonner. D'habitude, elle se pliait aux ordres et jugements des autres. Elle ne disait rien, se recroquevillait. Pas là. Non, pas là. Polaris laissa pour la première fois sa colère, son sentiment d'injustice.
- C'est pas juste, je refuse. J'ai légalement gagné !
- Oui, approuva Howlite, je refuse de gagner cette course parce que ce n'est pas vrai.
Tout deux défièrent la professeur du regard.
- Non, c'est non.
Polaris serra les dents dans une rage, une haine, sans précédent, incontrôlable.
- Et ben, vous savez quoi ? Puisque c'est ça, puisque je suis la pire élève, alors vous n'avez rien à m'apprendre ! J'ai une chance que vous n'avez pas et qui vaut tout les savoirs du monde, toutes les coupes, toutes les courses de Pyrrhia. La liberté. La liberté, je suis libre. Et la vérité. Parce que je sais que, là, j'ai gagné. La liberté et la vérité. Vous, pauvres dragons trop grands dans vos têtes, vous ne connaissez pas ça. Et vous ne le connaitrez jamais, surement. Une histoire de place sociale, je crois, quelque chose dans le genre qui vous empêche de tout balancer, de tout jeter à l'eau, de partir, de tout laisser derrière vous. La peur, surement aussi. Tant pis pour vous, parce que la Liberté et la Vérité, ce sont les meilleurs valeurs du monde.
Sur ce, elle prit son envol, maladroitement. Mais en passant devant Alunite, elle lui donna un coup de queue en plein museau. La professeur tituba et tomba en arrière, dans le trou qu'avez ouvert Polaris. Cette dernière ne se retourna pas et ne regretta pas. Si, plus tard, elle regrettera de ne pas avoir fait ça plus tôt. La dragonnette rentra chez elle tout de suite. Malheureusement, les retrouvailles ne furent pas comme elle l'espérait.
- Tu as triché ! hurla son père.
Un coup de griffes. Deux coups de griffes. Trois coups de griffes.
- Tu as défié ta professeur ! tempêta sa mère.
Un coup de queue sur le museau. Deux coup de queue sur le museau. Trois coup de queue sur le museau.
- Tu as blessé Alunite ! explosa Igloo.
Une griffure. Deux griffures. Trois griffures.
- Tu as poussé Alunite dans l'eau ! s'emporta Renart.
Sa mère la prit par le cou et la secoua. Une fois. Deux fois. Trois fois.
- On en reparlera demain, grogna son père, ce qui signifiait " tu recevras une nouvelle punition demain".

Et la lendemain arriva. Coups de queue, secousses, griffures, et griffures, encore.
Un coup de trop. De son père. Polaris prit sa patte et la lui tordit violemment. Igloo hurla.
- J'en ai marre ! explosa Polaris.
Et elle partit. Elle alla juste qu'au palais où se trouvait le classement. Elle était tout en bas du septième cercle. Elle donna un coup de poing rageur dans le tableau qui oscilla légèrement. Elle se tourna. Des pas approchaient. C'était Howlite.
- Tu t'en vas ?
- Oui, rétorqua sèchement Polaris. J'en ai marre qu'on me traite n'importe comment. Ce n'est pas juste !
- Tu as raison... Où vas-tu ?
- Je ne sais pas encore.
- Tu va partir du Royaume de Glace ?
- Oui.
- Donc tu vas passer par le Royaume de Sable, devina le dragonnet.
- Non. Je vais passer par la mer et rejoindre à la nage le Royaume de Mer.
- Quoi ? Mais tu n'es même pas une Aile de Mer !
- En faite... Si.
Elle désigna ses pattes. Elles avaient une fine membrane. Polaris désigna ses oreilles et sa morphologie générale. Elle avait des ouïe et elle ne ressemblait pas tant que ça à un Aile de Glace finalement. Howlite recula d'un bond, surpris.
- Je ne l'ai compris qu'hier. Personne n'avait jamais remarqué, moi la première. Et pour une bonne raison : je n'avais jamais touché l'eau de ma vie. Mes ouïes étaient restées collées et donc cachées, et la membranes de mes pattes ne s'était pas développée. Elle devrait s'épaissir d'ici peu, elle n'a commencé que de croire à partir du moment où je suis tombée dans l'eau.
- Ho... ! C'est... incroyable, je ne pensais pas que...
- Tu ne devras rien dire à personne. D'accord ?
- Promis.
- Alors je vais te dire ma deuxième découverte. Je n'ai jamais formulé de vœux ouvertement. Même pas "je veux être première", " je veux que mes parents meurent", ... Je ne me le permettais pas. Alors qu'en faite...
Polaris désigna d'une griffe le tableau.
- Brise toi ! aboya-t-elle.
Le tableau tomba, brisé en grosses plaques de glace. Les noms s'éparpillèrent.
- Vous êtes libres ! déclara-t-elle en s'adressant aux noms qui se mirent à s'agiter, frétillants.
- Tu es animus ! s'exclama Howlite. Mais je ne dirai rien, promit-il en voyant son expression.
- Je partirai et je traverserai l'océan en nageant jusqu'au Royaume de Mer. Mais je ne me servirai pas me mes pouvoirs pour cette traversée.
Plus tard, quand je serrai loin, tu pourras dire aux autres que je suis partie et que je reviendrai. Pour me venger. Merci. Je dois partir maintenant.
C'est ainsi que Polaris partit, en nageant, dans son milieu, rejoindre les siens.

* Référence au livre "Roman de Renart" qui a nommé notre renard actuel. Avant on appelait le renard "Goupil". 

**/*** L'Alunite et l'Howlite sont des pierres semi-précieuses blanches.

Une larme gelée (LRDF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant