Chapitre 2

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4 jours plus tôt, Route sans Fin

Cela fait déjà une semaine que j'ai quitté la Capitale, et je n'ai rencontré aucun village. Je ne m'étais jamais aventuré à l'Est de la Capitale, car toutes sortes de légendes traitaient de ce lieu, racontant qu'on y trouvait des bêtes sauvages, des monstres sanguinaires, et même des fantômes. Mais ce qui m'effrayait le plus, c'était les légendaires cavaliers noirs.

Selon l'histoire, on ne pouvait savoir si leurs intentions étaient bonnes ou, au contraire, mauvaises. Il paraît qu'ils pouvaient autant semer le chaos et la destruction que vous sauver d'une mort certaine. Mais la peur a vite fait place à la curiosité d'explorer ces contrées. Et voilà que maintenant, je suis sur la Route sans Fin, comme on la surnomme, car personne n'est allé jusqu'au bout, en espérant bientôt trouver un village où je pourrais refaire le plein de provisions et exercer mes talents.

Pendant trois jours, je marche, encore et encore, et mes vivres commencent à baisser. C'est seulement la nuit du troisième jour de rationnement que j'aperçois de faibles lumières au loin. Encouragé, je continue à marcher jusqu'à ce que j'atteigne la frêle palissade qui, à mon avis, n'empêcherait même pas un lapin d'entrer s'il le voulait, tellement elle est mince et branlante. Je décide de passer la nuit à l'extérieur des remparts. Je verrai de quoi a l'air ce village demain matin.

Je m'endors facilement, rassuré par le bruissement des feuilles et le doux clapotis des vagues au loin. La nature est mon élément; je m'y sens bien. Tout doucement, je me laisse glisser vers le sommeil.

C'est le joyeux gazouillement des oiseaux qui me réveille le matin suivant. Le soleil est déjà haut dans le ciel. Il n'y a pas de gardes à la palissade, j'entre donc sans problème. C'est seulement en pénétrant dans l'enceinte du village que je remarque la beauté des lieux.

Des collines verdoyantes s'étendent jusqu'à la mer turquoise, parsemées de différentes fleurs, ajoutant des taches de couleur sur ce tapis vert. Des arbres, majestueux, s'élèvent jusqu'au ciel, le chatouillant de la pointe de leurs branches. Un petit ruisseau, clair et rafraîchissant, traverse le village de part en part. Le soleil doit briller en permanence ici, et le ciel est d'un bleu irréprochable. La lavande et le muguet embaument l'air d'un parfum envoûtant, et le rire des enfants sonne comme le tintement joyeux d'un carillon à mes oreilles.

Oui, cet endroit est le paradis sur Terre. Ce village pittoresque, exclu de tout contact avec la civilisation, est le plus beau que j'aie jamais vu. Toutes les personnes que je rencontre ont l'air joyeuses et comblées. Et si je prenais des vacances? Après tout, ça ne peut pas me faire de mal. Je décide donc de m'installer ici pour quelques semaines. Je n'ai aucune idée de ce qui m'attend...

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