Chapitre 7

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Je ne cherche pas très longtemps car la Rue Principale n'est pas difficile à trouver. En fait, la plupart des maisons sont sur cette rue, et presque tous les commerces aussi. En plus, c'est la seule rue pavée, car les autres ne sont que des chemins de terre. Arrivé dans la Rue, je commence à compter les maisons. Mais, comme je ne regarde pas devant moi mais sur les côtés, je trébuche sur une imperfection de la route et je tombe. Par réflexe, je mets mes mains devant moi pour amortir ma chute. Mauvaise idée. En atterrissant, je m'entaille la main gauche au niveau de la paume sur une roche pointue. Je me fais un garrot improvisé pour stopper le léger écoulement de sang. Arrivé à la demeure, je toque à la porte. Une petite fenêtre s'ouvre pour ne laisser voir que deux yeux. Des yeux bleus perçants. L'homme me reconnaît immédiatement, et me laisse entrer. Avisant ma main ensanglantée, il crie le nom de quelqu'un à travers la foule déjà présente.

Une vieille femme, qui semble sortir de nulle part, s'avance vers moi. Elle doit avoir au moins 80 ans, elle est petite et courbée par les années, avec des yeux gris acier qui se réduisent presque à deux fentes sur son visage parcheminé. Quant à ses cheveux, ils sont longs et ondulés, et reflètent la lumière de leur couleur argentée.

Elle prend ma main et prononce quelques incantations qui font se refermer la blessure.

-Nathan! Va me chercher un bandage! Et voilà, ce n'est pas une blessure très grave, elle cicatrisera en temps et lieux.

-D'accord. Merci beaucoup. J'imagine que le bandage est au cas où ma plaie se réouvrirait.

L'ainée acquiesce. On me bande la main, puis la réunion commence. Après des débats enflammés et plusieurs heures de discours et de questions, nous avons examiné le problème sous toutes ses coutures. Nous décidons finalement d'essayer de démolir ce qui nous retient prisonniers de ce monde, que ce soit un dôme ou une bulle. Nous commençons donc la construction d'un immense bélier, qui servira à enfoncer la bulle. Au petit matin, tout est fini.

-Bien. Nous nous reverrons demain soir, à 23h, pour passer à l'acte. Que ceux qui sont volontaires reviennent ici même demain, dit l'homme aux yeux bleus.

Je décide que je participerai. Je n'ai pas du tout envie de rester coincé ici durant des lustres.

La journée me semble interminable. Enfin, le soir arrive, et ceux qui ont décidé d'aider se réunissent à nouveau dans la 3ème maison. Pour ne pas attirer les curieux, nous allons aller à la plus proche limite du village pour enfoncer la bulle. Nous marchons donc, rapidement et en silence, l'objet de notre liberté sur nos épaules.

Arrivés aux limites, on peut bien voir qu'il y a une espèce de dôme qui encercle le village. Nous prenons donc notre élan, et courons de toutes nos forces pour percuter l'enveloppe le plus fort possible. Dès que le bélier effleure le dôme, nous sommes immédiatement repoussés dans la direction opposée par une force immense. J'atterris au sol. Une expérience très douloureuse. Mon bandage se tache d'une substance poisseuse. Je comprend que ce qui nous entoure n'est pas un dôme, ni même une bulle. C'est un champ de force.

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