Secret des Ombres tome 1: Le passé Ressurgit

Chapitre 9

Zander

Mes mâchoires se crispent, appréciant peu que les deux humains connaissent notre nature. Keylan sent que j'arrive à bout de patience, pose une main sur mon épaule et poursuit la discussion comme si je n'étais pas là. Toutefois, si l'on veut des réponses je dois garder mon sang-froid.

— En effet, c'était moi. Par contre nous n'avions pas senti que c'était une louve qui m'avait porté assistance, même quand nous l'avons retrouvée sur le marché.

Paul paraît soudainement embarrassé, il se frotte machinalement la nuque tout en réfléchissant à ce qu'il peut nous dire. Une voix féminine derrière nous se fait entendre.

— C'est normal. Elle camoufle son odeur, mais ses herbes l'empêchent aussi de guérir rapidement tant qu'on ne lui a pas ôté son bracelet.

L'humaine se place à côté de Paul. Mes pupilles se braquent sur elle, mon visage reste neutre. Alors que je suis surpris de sa réponse. Je n'ai jamais entendu parler d'herbes pouvant masquer l'odeur d'un loup. Est-ce pour cette raison que nous n'avons trouvé aucune piste pour remonter jusqu'à l'assaillant de Keylan ? Plume est-elle de connivence ? J'en doute, si c'était le cas, elle ne serait pas alitée actuellement.

Lors de notre première rencontre, je me doutais que ses réponses étaient réfléchies pour en dévoiler le moins possible sur elle. Je pensais simplement qu'elle se doutait de notre nature, pas qu'elle-même était une louve. Que cache-t-elle en plus de sa nature et de son fils ? Nos recherches n'ont rien donné. Si je n'avais pas été en repérage avec Naël, nous ignorions encore tout d'elle. Pire qu'un fantôme. Comme si elle avait le besoin de disparaître, que sa vie en dépendait.

— Au vu de notre entrée... fracassante, nous ne nous sommes pas présentés. Je me nomme Keylan et voici Zander. Ne vous fiez pas à son attitude, on pense qu'il va mordre, mais il est doux comme un agneau.

Je lui lance un regard noir, ce qui le fait sourire. Heureusement que c'est mon meilleur ami et que je le considère comme mon frère, sinon il serait déjà enterré six pieds sous terre ce crétin.

— Paul et voici ma femme Callie.

Cette dernière se rapproche de son mari avant d'attraper des mugs dans le placard et de nous servir les cafés, ainsi que le chocolat chaud pour le petit. J'observe les lieux qui nous entourent, une cuisine rustique, mais fonctionnelle. Une table à manger en bois dans un style simple. Rien d'imposant, ni d'exubérant, je reporte ensuite mon attention sur le couple.

Malgré la colère que je ressens envers la jeune femme inconsciente, je suis surpris que le couple ne montre aucune peur envers nous. Paul est plutôt carré, les bras musclés, yeux et cheveux noirs. Callie quant à elle, doit faire environs un mètre soixante-dix, d'une corpulence moyenne, ni fine, ni ronde. Si on ne prend pas en compte le regard noir qu'elle nous lance, son visage est plutôt avenant avec ses grands yeux bleus et ses cheveux blonds coupés au carré. Je suis interrompu dans mon inspection, quand Erwann, déboule dans la cuisine comme une furie et se jette dans les bras de Callie, plongeant son visage dans son cou.

— Tata... Maman, va se réveiller ? demande-t-il d'une voix tremblante, avant de tourner le visage vers nous. C'est qui eux ?

Callie pose ses prunelles remplies de tendresse sur le petit bonhomme. Sa main glisse dans les cheveux du louveteau, qu'elle se met à caresser avec douceur, puis répond d'une voix douce.

— Bien sûr mon chéri. Tu sais bien que maman est forte, elle a juste besoin de se reposer un bon moment. Les messieurs l'ont aidé face au méchant loup. Paul a fait du chocolat chaud, tu en veux ?