Secret des Ombres tome 1: Le passé Ressurgit

Chapitre 11

Plume

Je suis accroupie au sol inspectant les alentours et l'endroit où le Wolf nous est tombé dessus hier. Revivant l'attaque et le combat, j'essaye de faire le vide dans ma tête pour analyser les lieux. Pour le moment, je n'ai pas encore retrouvé le pendentif, mais bon, c'est secondaire.

Ce que je cherche, c'est comprendre comment j'ai pu ne pas le sentir avant qu'il surgisse des fourrés. Maintenant debout, je pousse mes sens au maximum de mes capacités pour tenter de trouver des indices. Rien. Je ne trouve rien. Avançant silencieusement, j'inspecte les environs, remarquant par endroit des brindilles cassées, des fleurs écrasées. Je remonte ces petites indications que me laisse la nature, jusqu'à remarquer des empreintes de loups, mais aucune odeur. Un soupir exaspéré s'échappe de mes lèvres. Ça fait une heure que je tourne pour trouver la moindre piste pouvant m'aider à comprendre la situation.

Dépitée, je fais demi tour pour aller récupérer mon sac que j'avais laissé hier dans la forêt avec nos affaires. Lui aussi est introuvable.

Je m'attendais à quoi en même temps ? Ils ont déjà ratissé les environs.

Je décide de rentrer, quand deux odeurs me parviennent.

Keylan et un des loups qui m'a aidé hier.

Ils arrivent directement sur moi, je m'immobilise pour les attendre, en même temps tôt ou tard ils viendront me voir, autant prendre le taureau par les cornes. Ou plutôt le loup par les poils, en l'occurrence. J'observe le jeune homme qui se trouve à côté du blond, plus jeune que moi de quelques années, je pense, cheveux châtains clairs, coupés courts. Des yeux bleus qui me rappellent un peu ceux de l'homme aux cheveux blonds cendrés qui accompagnait Zander et Keylan sur le marché. Lui aussi m'observe avec curiosité, avant de me faire un grand sourire. Je reporte mon attention sur Keylan.

— Plume ! Tu as l'air en forme. Je te présente Naël.

— Plus qu'hier, en effet.

Je regarde le dit Naël.

— Merci d'être intervenu.

Je sens le poids du regard du plus jeune, qui m'inspecte avec attention, comme s'il cherchait à me décrypter. Je reste calme et ne montre rien.

— Je suppose que vous avez déjà fouillé tout le périmètre, dis-je d'une voix calme. Vous n'auriez pas trouvé mon sac à dos ?

— Nous venons de le déposer chez tes amis, justement, on te cherchait. Paul nous a dit que tu devais certainement être dans la forêt. On peut parler ?

Je hausse un sourcil et leur fais un signe de tête pour qu'ils me suivent. J'ai besoin d'un thé et je n'habite pas loin d'ici. De toute façon, ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne le découvrent. Au bout de dix minutes de marche, nous voilà tous les trois installés dans la cuisine avec des tisanes devant nous. Naël ne tient pas en place depuis qu'on a quitté la forêt, me lançant des coups d'œil réguliers. Keylan n'a pas l'air de savoir par où commencer son interrogatoire, je patiente le temps qu'il se décide. Autant répondre à leurs questions, je pourrais mieux contrôler mes réponses et ne dire que le strict minimum. J'essaye de garder une posture sereine, alors qu'en réalité cette confrontation me stresse au plus haut point.

— Tu n'as pas camouflé ton odeur aujourd'hui, dit-il en observant mon poignet nu sans mon bracelet.

— En effet. Le mélange de plantes n'a pas aimé se retrouver recouvert de sang et de mousse.

Il aurait dû tenir encore quelques semaines, avant que je n'aie besoin de le refaire. Sauf qu'avec le combat le mélange a été recouvert et ne servait plus à rien. J'avais prévu de refaire une préparation sous peu, j'essaye toujours d'en avoir d'avance, là pour le coup c'est raté. Voyant que le silence s'éternise à nouveau et que personne ne crève l'abcès, c'en est trop pour Naël qui craque dans un flot rapide et incessant.