Jeudi 5 août 2021

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Aujourd'hui, nous devions écrire à partir d'une musique Arabesque n°1 de Claude Debussy.

Voici ce que j'ai écrit :


Sous la rangée d'arbres de la rive droite, sur les graviers du chemin qu'elle empruntait tous les matins, au milieu de sa routine si bien rodée, ses pas la guidaient.

Emmitouflée dans son long manteau, son cou délicat enroulé dans sa grande écharpe, ses petits bras serrés contre elle, elle avançait.

Les événements de la veille lui semblaient maintenant si lointains. Elle qui avait si longtemps rêvé ce moment, cette heure de gloire, voilà que 10 heures après, elle reprenait sa vie, de la même manière qu'elle l'avait toujours empruntée.

Le matin était froid sur les bords du Canal du Midi, une très légère brume semblait se déposer sur les deux rives pour en dissimuler les mystères. Ce qu'elle aimait cet endroit ! C'était un de ces lieux qui déclenchaient automatiquement son inspiration, voilà pourquoi elle y venait chaque matin avant d'entamer sa journée.

Elle marchait en rythme avec ses pensées, écoutant les sons de la ville qui se réveillait autour de cet écrin. La rocade qui se chargeait non loin de là, les étudiants qui ouvraient leurs volets dans les bâtiments non loin,... Tous ces bruits de la vie quotidienne qui la plongeaient toujours dans ce même état.

C'était cet état qu'elle cherchait toujours, ce pourquoi elle écrivait, rêvait, lisait, regardait des films, écoutait de la musique. Cette émotion qui l'étreignait quand elle finissait un bon livre, quand un film s'achevait. Elle n'avait jamais eu de mots pour le décrire, et peut-être que c'était la raison de toute la fascination qu'il exerçait sur elle.

Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle aimait profondément ressentir cet élan, et cela lui suffisait.

Elle se remémora quelques-uns des souvenirs du jour précédent et ses lèvres s'étirèrent en un beau sourire. Que c'était bon de voir ses espoirs naïfs d'enfance être satisfaits.

Sur cette pensée, elle écouta le merle chanter.

Et continua à se perdre dans le léger brouillard du matin froid, sur les bords du Canal du Midi, sous la rangée d'arbres de la rive droite, sur les graviers du chemin qu'elle empruntait tous les matins.


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J'ai obtenu la note de 1,5/6


Recueil de textes - Le Carnet des Dieux 2021Où les histoires vivent. Découvrez maintenant