O1. Lésions frigorifiques

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La cloche de l'après-midi sonna enfin, et encore une fois, ses camarades retrouvèrent leurs amis pour passer avec eux la pause qui leur était accordée.
Junko s'appuya sur sa paume de main, observant les autres discuter et rire, elle mentirais si elle disait ne pas les envier. Ça lui semblait être une idylle de pouvoir se sentir à l'aise pour parler de tout et de rien avec quelqu'un, de s'autoriser à rire et de se détendre.
Ça faisait des années qu'elle n'avait pas pu le faire.

Une légère fatigue commença à la bercer, ses cils papillonnaient et son visage tombait légèrement vers l'avant, elle aurait dû prendre le temps de boire un café ce matin finalement.

Au moins en dormant elle pourra échapper aux vingt minutes d'exclusion sociale que lui faisait ressentir cette fichue pause.

Juste un peu de repos....



«— Hey! »



Junko sursauta et ouvrit grand les yeux en entendant la voix bruyamment enjouée et le coup sur son bureau qui l'accompagnait.

Un râle de douleur passa la barre des lèvres de l'adolescente à la crinière rousse, qui venait de se cogner contre la table de la brune en s'asseyant sur celle d'à côté, Junko la regarda avec confusion.



«— Ça fait un mal de chien!
Cria la rousse comme si son arrivée n'était pas déjà assez bruyante


— Qu'es-ce que tu fais ?? »




La nouvelle arrivée effaça son expression de douleur, poir que derrière sa paire de lunettes carrée vertes ses yeux s'emplirent de malice.

Junko la reconnue immédiatement. Il s'agissait d'Hanari Togami, sa camarade de classe, et quelqu'un de difficile à louper : En plus de sa monture de lunette voyante, elle avait le teint mâte et une imposante crinière bouclée oscillant entre le brun et le roux, son uniforme dépareillé et sa voix qui porte loin font d'elle une personne dont il est aisé de se souvenir du nom.

Dans leur classe, elle était sûrement un sujet de conversation encore plus fréquent que la noiraude.
Elle prenait souvent la parole sur des choses qui pouvaient sembler futile; le premier jour de Junko dans son nouveau lycée, elle avait été témoin d'un débat enflammé entre la rouquine et un autre élève.
Au sujet de quelque chose comme l'utilité de la photographie dans la publicité si elle se souvenait bien.

Togami s'était montrée féroce, et surtout, bruyante.

Junko n'était pas friande des ragots, mais elle a définitivement entendue des élèves la surnommée "la furie à lunettes" ou "la guenon folle".

Le deuxième étant un appel peu subtil de ses origines non japonaise, souvent utilisé par les élèves aux pensées peu progressistes en matière d'inclusion ethnique.

Cette racine pas tout à fait japonaise leur faisais un point en commun.




«— Salut! Je suis dans ta classe, tu ne vois peut-être pas qui je suis mais est-ce que je peux te déranger deux secondes ?! »





Junko la dévisagea, est-ce elle avait vraiment une image si mauvaise? Au point que l'on pense automatiquement qu'elle ignorait qui sont ses camarades?
Une pointe de tristesse se logea dans sa poitrine alors qu'elle regardait sa camarade en fronçant les sourcils.
Elle finit par souffler d'agacement, elle ne pouvait rien faire pour changer son image, une étiquettes lui avait été collée et ça définissait maintenant toute son existence.

À quoi bon la reprendre.




«— Qu'es-ce que je peux faire pour toi Togami?
Demanda-t-elle en soupira


𝐓𝐇𝐄 𝐋𝐀𝐖 𝐎𝐅 𝐒𝐈𝐋𝐄𝐍𝐂𝐄  ||  ᴍɪᴛsᴜʏᴀ x ᴏᴄOù les histoires vivent. Découvrez maintenant