Un troublant professeur ( La vengeance du mafieux )

Chapitre 31

Tout en observant la lune pleine et lumineuse Ivana songeait à son père et à tout ce qu'il avait dû traverser pour être libre d'aimer sa mère. La Russie était désormais devenu l'ennemie de son père et elle savait quelque part au fond d'elle que si jamais il apprenait qu'elle était ici, il livrerait combat pour la faire revenir à la raison. Néanmoins, Ivana se tenait déjà prête pour lui faire entendre raison et se battre pour son avenir. Ses projets commençaient lentement à fleurir dans son esprit notamment pour la photographie. Avec un faible soupir, elle tourna la tête dans la direction du mafieux et repensa à la conversation qu'il avait eu avec Vladimir dans la ruelle. Quelque chose n'était pas encore éclaircie pour elle et espérait bien obtenir des réponses.

— Pourquoi Vladimir a déclaré qu'ils allaient désormais me protéger comme si ce n'était pas le cas avant ?

- Il faut que tu te mettes à l'esprit que les membres de la mafia sont très dangereux Ivana. Nous sommes peut-être puissant mais nous sommes très pointilleux sur des règles rigoureuses et implacables notamment sur les personnes en qui nous donnons notre confiance.

- Tu es en train de me dire qu'ils n'ont pas confiance en moi ?

- Ils sont sur leur garde tout comme je l'ai été avant de te révéler mon identité. Tu accèdes à mon monde parce que je t'ai fait confiance si cette confiance est trahi cela fini généralement extrêmement mal.

Ivana déglutit en frissonnant légèrement car le regard de Sergueï paraissait très dur et froid.

- C'est très rassurant, lança-t-elle en se grattant les cheveux nerveusement.

Il saisit sa main au vol pour la porter à ses lèvres.

- Tu n'as rien à craindre, je ne t'ai pas fait une déclaration pour te tuer dans la nuit, s'empressa-t-il de dire un léger sourire en coin.

- Vladimir ne me fait donc pas confiance ?

- Pas totalement, il y a eu quelques problèmes par le passé qu'aucun d'entre nous a oublié.

Ivana se pinça les lèvres en remarquant dans le ton de sa voix une légère froideur qui laissait entendre qu'il parlait de son passé à lui.

- Un jour mon père a rencontré une femme alors que j'étais encore petit mais en âge de comprendre. Celle-ci a gagné la confiance de mon père parce qu'elle avait prouvé aux membres de la mafia qu'elle était ici pour demeurer aux côtés d'un ami de mon père. Le problème c'est que quelques mois plus tard, cette femme a fait comprendre à mon père que c'était pour lui qu'elle était là. Il a refusé ses avances elle est partie et a donné des informations à une mafia adverse. Ma mère s'est faite agressée trois jours plus tard.

- Mon dieu Sergueï, murmura-t-elle ne sachant pas quoi dire d'autres.

- J'étais là, reprit-il rictus aux lèvres comme si ce souvenir ne s'était et ne s'estompera jamais. Je n'ai rien pu faire pour l'aider et quand mon père est arrivé à l'hôpital j'ai compris que cette trahison allait devenir le symbole d'une règle implacable et qu'elle deviendrait la plus rude et la plus sanglante qui soit.

- Tu veux dire qu'il l'a tué ? S'enquit Ivana alors qu'il ne lui avait encore adressé un seul regard.

- Il l'a traqué comme un animal, pendant de longues semaines, il lui a rendu la vie impossible et l'a chassé de la Russie.

- En revanche si ça avait été un homme...

- Les choses auraient été différente je te le confirme. D'ailleurs l'homme qui l'a agressé en a payé de sa vie.