Un troublant professeur ( La vengeance du mafieux )

Chapitre 22

— As-tu l'intention de le dire à ton père ?

Ivana était tellement tendue qu'elle ne sentait plus ses jambes tant elles étaient raides.

Devant elle, le mafieux croisa les jambes et appuya sa tête contre le siège moelleux de son jet privé. N'ayant pas l'habitude d'un tel luxe elle ne savait plus si elle vivait dans la réalité ou dans un rêve. Son père aurait sans doute acquiescer sa décision mais non sans combattre. Le mieux qu'elle puisse faire pour le moment c'est de garder ce secret pour elle.

— Pas pour le moment mais tôt ou tard il sera au courant.

— Tu n'as pas peur de partir en Russie avec moi ? Demanda-t-il en plissant ses yeux comme deux fentes impénétrables.

Ivana frissonna car elle était bien consciente qu'elle ne savait pas tout sur lui. Il manquait des fragments.

— C'est une fois dans ton avion que tu me poses cette question ? Pourquoi ? Essayerais-tu de me faire peur ?

Le mafieux esquissa un sourire en coin chargé en mystères.

— Imagine que je ne veuille pas te laisser partir, ou pire ! Imagine que je sois en réalité un tueur sanguinaire qui t'a tendu un piège ?

Ivana ne put s'empêcher de lâcher un petit rire.

— Est-ce le cas ?

Il fit mine de réfléchir.

— Si au fond de toi tu sais que ce n'est pas le cas essaye de te détendre. Tu affiches la mine d'une femme emmenée de force.

Ivana grimaça légèrement alors que lui était peu entrain à l'humour.

— Pardon c'est juste que...tout ça est si nouveau pour moi. Je ne sais plus où donner de la tête.

L'expression du mafieux devint alors plus tendre.

— Je sais ma douce mais il faut que tu essayes de me faire confiance. Je ne laisserais rien t'arriver. Je veillerais sur toi.

Cette promesse suffit à la détendre un peu mais pas assez pour endiguer l'afflux de panique qu'elle ressentait à l'idée d'un seul scénario et à ses yeux peut-être l'un des pires.

— Je suis en train d'imaginer toutes ces femmes qui n'attendent que le retour du grand maître. Est-ce qu'elles vont m'attaquer comme des hyènes assoiffées ?

Le regard du mafieux devint sombre alors qu'elle s'était plutôt attendu à ce qu'il éclate de rire.

— Je vais me charger de ça le plus tôt possible, et non elles ne vont pas t'attaquer elles savent les risques qu'elles peuvent courir en faisant cela, répondit-il d'une voix très sombre.

Ivana inspira profondément en hochant de la tête. Intérieurement elle était en proie à des doutes et des peurs de plus en plus douloureux. Le pire c'était probablement de se sentir inférieure à ces femmes contrairement à ce qu'il avançait. Elle n'avait rien d'une blonde élancée ou une femme d'affaire richement vêtue de vêtements hors de prix. Elle était petite, les cheveux coupés salement, à la fois long et court à des endroits. Quant à ses formes, Ivana avait fini par ne plus les regardes après sa chute de poids qui l'avait traînée aux portes de la mort.

— Bon sang Ivana ! Dis-moi à quoi tu penses ! Dit-il sans lui cacher son agacement. Tu es littéralement livide et je veux savoir pourquoi.

Ivana s'empressa de secouer de la tête et joignit ses mains moites sur ses jambes.