Un troublant professeur ( La vengeance du mafieux )

Chapitre 21

Des questions elle en avait plein mais ne savait pas comment les formuler. Les livres qu'elle avait lu au cours des années plus précisément ceux qui parlaient de ce sujet semblait à la fois trop proche et trop loin du monde réel. Sergueï Volkov s'imposait comme un dieu implacable et c'était à peine croyable qu'il soit cet homme qu'il décrivait, révélant l'étendu insatiable de pouvoir. Soudain elle se redressa en se rappelant des tatouages qui couvraient son corps, décrivant des ronces diaboliques qui s'entrelaçaient entre elles.

— Alors ? Je t'écoute, lança-t-il en l'extirpant de sa torpeur.

Ivana cligna des yeux un peu trop vite incapable de prononcer un mot. Il le remarqua et un sourire à peine visible toucha les lèvres dures du mafieux.

— Est-ce tu te comportes comme ces hommes décris dans ces livres ?

— Les livres sont là pour apporter aux lecteurs un incroyable moyen de faire surchauffer l'imagination qu'il possède et l'emporter dans un monde qu'il ne pourrait peut-être pas toucher dans la réalité.

— Oui tu as raison, seulement certains se rapprochent beaucoup de la réalité.

Il confirma son dire de la tête.

— Je suis un professeur, un maître qui n'a jamais pris réellement une soumise attitrée, ce qui veut dire que je n'ai jamais passé du temps avec l'une d'entre elles hormis quelques heures au club. Au quotidien j'ignore comment mes désires pourraient s'exprimer du moins je l'ignorais...

Ivana sentit des frissons courir sur son visage.

— À quoi songes-tu lorsque tu es avec moi ?

Ivana savait qu'elle était en train de jouer à un jeu très dangereux. Il avait une posture très menaçante et ses yeux parlaient en son nom. Plus elle le poussait sur le chemin de la vérité plus elle le mettait dans une position très dangereuse car il avait été clair...

Sergueï Volkov était constamment dans le contrôle chaque fois qu'il se trouvait avec elle et Ivana se demandait même comment il avait fait pour ne pas fléchir dix minutes plus tôt.

— Tu désires vraiment le savoir ?

Sa voix rauque lui provoqua de nouveaux frissons. Voulait-elle vraiment le savoir ?

Ivana prit un temps de réflexion avant de lui répondre.

— Oui, j'aimerai savoir, murmura-t-elle d'une voix qui se voulait sans nervosité apparente afin de lui montrer qu'elle n'avait pas peur.

Ses yeux aux nuances grises se mirent à fouiller les siens avec une intensité qui l'immobilisa. Dans le même temps elle s'aperçut que ses mâchoires étaient serrées. Le cœur battant à la chamade elle soutenait son regard sans flancher, se rappelant alors les caresses qu'il lui avait donné quelques minutes plus tôt.

Soudain il poussa l'assiette qu'il lui avait préparé vers elle sans la quitter des yeux. Dans son mouvement, Ivana avait remarqué une implacable détermination subtilement évincée par le contenu alléchant dans l'assiette.

— Chaque fois que je me suis retrouvé à une table avec toi je n'avais qu'un désir, t'ordonner de manger ou de le faire moi-même, lâcha-t-il d'une voix rocailleuse.

Ivana baissa les yeux à nouveau vers l'assiette puis les releva pour les braquer dans les siens.

— Ce besoin incontrôlable est apparu là où je ne l'attendais pas, reprit-il d'une voix grave, et sérieuse. Certain pourrait y voir un côté malsain voire comme une manipulation. Cela je les surnomme les ignorants car ils ne peuvent pas comprendre ce qu'un véritable dominant ressent et parfois c'est si douloureux que tu as l'impression dans tomber dans l'abîme.