Chapitre 10: "Ma naissance boulverse des millier d'années de tradition."

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-Impossible, répète Chiron sans quitter cet air inquiet qui me fait tourner la tête.

Un murmure de plus en plus bruyant s'élève de la foule; ma tête se fait lourde et ce fichu halo argenté brille de plus belle en m'aveuglant par la même occasion. Les gens qui chuchotent. Le feu qui crépite. La mine inquiète de Percy et Grover. Chiron qui semble choqué. Cette vague de murmures incessante. Une chaleur se développe dans mon bas ventre et je me dois d'évacuer toutes ces émotions avant de tourner de l'oeil.

-STOP! j'explose, est-ce que je pourrais enfin savoir se qu'il se passe?

Tout le monde se tait et me fixe du regard sans ciller.
Comme pour répondre à ma question, une lumière aveuglante me propulse quelques mètres plus loin; je pousse un cri de surpise et me relève en position assise avec lenteur. Posant une main en visière sur mes yeux, j'observe la lumière prendre doucement forme. Une femme, qui a pourtant l'air encore très jeune, se matérialise. Elle balaye la foule du regard et s'arrête longuement sur moi; elle me scrute de ses yeux bleus, des longs cheveux chatains lui tombent sur les épaules, tressés à l'aide de fins fils argentés. Elle porte une robe blanche à la grec et des spartiates montantes en cuir tandis qu'à son épaule pend le plus bel arc que j'ai jamais vu; il est minutieusement construit dans l'argent et gravé de lettre en grec ancien. Mes yeux s'agrandissent; je suis paralysée et ne peux me résoudre à me remettre debout.

-Dame Artémis... murmura Chiron en s'inclinant tant bien que mal avec ses quatre jambes d'équidé.

Elle le salut d'un sourire chaleureux et repose son regard bienveillant sur moi alors que les élèves s'abaissent tous au plus bas.

-Bonjour, ma fille.

Encore un peu et j'en tombais dans les pommes.

Ma quoi? Non... Impossible.

Mon poul s'accélère subitement.

C'est une grosse blague, ou un stupide cauchemar et bientôt je me réveillerai.

Je ne réponds rien et me contente de la fixer, ou plutôt de foxer le vague, les questions explosant dans l'intérieur de mon crâne. Elle se tourne alors vers la foule, ne recevant aucune réponse de ma part. D'un certain côté, à quoi s'attendait-elle?

-Je pense vous devoir des explications. À vous, comme à ma fille, elle me lance un regarde triste et lourd de sous-entendus avant de reporter son attention à la foule, je n'ai pas faillit à ma promesse. Je garde en moi, le symbole des femmes libres et de la virginité éternelle.

Elle me regarde un instant comme pour voir si je suivais. Évidemment je sais qu'Artémis est un symbole de chasteté éternelle... Ce qui confirme que cette situation est des plus improbables.

-Ta mère, a été choisie et a accepté de porter mon enfant. Pendant sa grossesse, elle m'a donc accordée de lui donner ma bénédiction pour que mon sang coule dans tes veines et que mes gêne te succèdent.

Je me relève d'un bond, oubliant la foule qui m'encercle et mettant de côté le fait que dans cette endroit, la réalité est bien différente de celle de ma vie d'avant. Je me sens révoltée, enragée, désespérée et insurgée. Effaçant de mon esprit le fait que devant moi se tint belle et bien une déesse grecque, je bombre le torse et insuffle dans mon regard toute la colère que je peux contenir présentement.

-Vous voulez dire que vous avez choisis une femme au hasard, vous lui avez fait subir les souffrance de la grossesse et de l'accouchement, pour enfin lui faire mettre au monde un enfant qui n'est même pas le siens, tout ça pour garder votre éternelle virginité? Vous ne croyez pas qu'il aurait été plus sage d'abandonner l'idée de vouloir des enfants? Quand je penses que j'ai vécu 16 ans avec une famille qui n'est même pas la mienne. Dites moi que ce n'est qu'une blague de mauvais goût.

Je me sens prise de vertiges et titube vers l'arrière en me tenant la tête. D'où m'éest donc venue cette assurance?

Elle baisse les yeux et murmure d'un air désolé;

-Je sais que j'ai été une horrible mère. Je regrette. Et je sais aussi que tu ne me pardonnera pas, Shay. Mais je ne crois pas que tu saches ce que c'est que de vouloir une fille dont le sang est le même que le siens tout en refusant la compagnie des hommes.

Elle ôte son arc de son épaule et me le tends; je la regarde en fronçant les sourcils. Croit-elle réellement se racheter avec un stupide arc?

-Prends-le, elle s'approche de moi de sa démarche légère, comme si elle ne marchait pas mais lévitait au dessus du sol, tu en auras besoin. Il se fera oublier quand tu n'en aura pas l'utilité.

Je la regarde s'approcher en secouant négativement la tête et tout le monde semble offusquer. Il est vrai que refuser une offre de la part d'une déesse ne doit pas être bien vu. Elle insiste, j'hésite, puis le prends, les mains tremblentes. Je contemple les gravures argentées qui ornent l'arc.
J'allais la remercier, mais les mots restent bloqués dans ma gorge car au fond de moi, je n'ai aucune envie de lui adresser la parole. De toute évidence, en levant la tête elle n'est plus là; disparue. Je lance un regard interrogateur à Chiron mais il me regarde intensément, une main caressant sa barbe bien taillée. La foule me scrute elle aussi sans rien dire; le silence plat. Les larmes me montent aux yeux quand alors je baisse la tête et vois ma tenue, elle se trouve avoir changé d'apparence. Mon jean troué et ensanglanté ainsi que mon sweat-shirt plein de poussière ont laissé place à une robe à la grec, comme celle d'Artémis, et des spartiates. Mes cheveux sont parfaitement coiffés en couronne autour de ma tête alors que jusque là, ils étaient semblable à une véritable nid d'oiseau. Une odeur de thym se dégage de ma personne en venant chatouiller mes narines. En voyant les autres me fixer, je ne réfléchis plus; je prends mes jambes à mon cou et cours à toute vitesse jusqu'a la plage. Ma respiration est saccadée, mon coeur bat beaucoup trop vite et dans la pénombre de la nuit je ne vois absolument rien à moins de deux mètres. Toute cette agitation me vaut une glissade dans les cailloux. La plaie de mon genoux s'ouvre à nouveau mais ça m'était égal, c'est le dernier de mes soucis. Je cours dans la fraîcheur du soir et m'écroule sur le sable humide de la plage en larme.
Je ramènemes jambes sous mon menton et mets mon visage entre mes mains.

Je pleure.

Je pleure à chaudes larmes.

Mon identité. Ma mère. Ma vie entière... Tout a été bousculé. Je veux plus que tout rentrer chez moi et recommencer à zéro, ne jamais rencontrer Percy dans ces conditions, ne jamais avoir à subir ce professeur-manticor. Mais pourrais-je revoir mes parents comme avant? Pourrais-je encore les appeler "parents" ?
Je ne sais pas. Je n'ai jamais rien su au fond.

Après un long moment à me morfondre et à me noyer dans un torrent de larmes, j'entends des pas crisser dans le sable frais, quelqu'un vient vers moi. C'est Percy. Même sans relever la tête, je le sais rien qu'à l'entente de sa démarche et à son parfum d'océan qui m'apaise comme à chaque fois. Il s'assied doucement à côté de moi en essayant de faire le moins de bruit possible et passe un bras autour de mes épaule en me rapprochant de son corps. J'arrête de sangloter après un petit instant et ferme les yeux, me laissant bercer par le bruit des vagues qui s'écrasent calmement sur la plage. Percy se rapproche de moi et dépose un doux baiser sur le haut de mon crâne. Je dégage enfin mon visage de mes mains et mets ma tête sur son épaule tandis que la fraicheur du vent me frappe le visage en gelant mes larmes. Je me surprends à en tirer cette conclusion; Percy est bel et bien le fils du Dieu des océans. Il est aussi patient et apaisant que les vagues qui s'échouent sur le sable.

Et c'est vrai, je n'ai jamais rien su.

***

Corrigé et réécrit le 19

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Corrigé et réécrit le 19.11.16

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