𝐧𝐞𝐯𝐞𝐫𝐥𝐚𝐧𝐝 [seonghwa]

un

  Les âmes errent et courent à travers le temps durant neuf vies. Du moins c'est ce que notre professeur de mythes et légendes nous avait toujours dit. Je n'ai jamais su réellement comment interpréter cette phrase, ni de quelle manière devais-je penser sur le sujet des nombreux mythes qui existent à travers la terre. Mais s'il y a une chose dont je pouvais être certaine, c'est que les légendes n'étaient guère anodines, car, comme nous, elles naissent aussi bien qu'elles vivent.

- Suan fait un point au niveau de la taille sur la robe de Mademoiselle Garner.

- Tout de suite.

Je travaille en tant que styliste et couturière dans une grande enseigne de mode, et s'il y a bien une perspective que mon métier offre parfaitement c'est la différence.

Socialement, physiquement ou même mentalement, nous voyons des milliers de clients par an. Certains sont plus pointilleux que d'autres, quelques uns impolis ou encore arrogants, mais comme le dit si bien la règle première du commerce, le client est roi.

Et je maudis intérieurement la personne à qui a fleuri cette idée des plus absurdes. En tant qu'employée, je peux constater qu'elle était loin de travailler dans le milieu. Sans doute encore un caprice que l'on a cédé à Monsieur ou Madame un tel parce que les fonds de revenus demeuraient bien plus élevés.

Néanmoins, je suis encore heureuse de trouver quelques bonne personnes parmi ce beau monde que l'on observe à chaque coin de rue. C'est le cas de Wooyoung, un joli garçon rieur bossant en tant que barman le soir dans le bar juste à côté de mon appartement.

- Admirez qui ne demeure point en retard à son rendez-vous ponctuel.

- Toujours à l'heure quand il s'agit de décompresser un coup en ta compagnie, rétorquai-je en m'asseyant sur l'une des trois chaises hautes du comptoir.

C'est un petit endroit que nous aurions pu définir presque comme étroit, situé entre mon immeuble et un tatoueur. A l'intérieur on y comptait seulement six tables possédant un des deux côté à banquettes vertes. Une plante en guise de décoration se dressait dans le coin gauche de l'entrée, proche d'un porte parapluie.

- Comment fut la journée ?

Un gloussement m'échappa. Wooyoung était un personnage assez original. Son langage avait toujours été d'une politesse sans pareille qui sortait régulièrement des mots venus d'une autre époque. Je me suis souvent posée la question de quelle genre de famille venait-il. Avait-il été élevé chez les rares Aristocrates à encore perdurer dans notre temps ? Peut-être possédait-il une famille stricte ou était-il simplement dépourvu d'une soif incommensurable pour la littérature ancienne. Quoique qu'il en soit, j'avais toujours apprécié ce côté bien élevé de sa personnalité, même s'il lui arrivait de lâcher un ou deux jurons modernes dans la foulée.

- Qu'est-ce qu'il te fait pouffer de la sorte ? Encore un client mal léché qui aurait malencontreusement croisé ton chemin ?

- Non, c'est toi ! Riais-je.