trois

196 43 36
                                    

J'ouvris lentement mes paupières qui furent gentiment accueillies par la luminosité tamisée de la pièce

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.



J'ouvris lentement mes paupières qui furent gentiment accueillies par la luminosité tamisée de la pièce. J'observai doucement les alentours qui ne m'étaient guère inconnus. Sous mes pieds se déroulait un sol en pierre taillée grise, ce même matériel qui dressait froidement les murs. La faible lumière se dégageait d'un objet que j'eus, premièrement, du mal à discerner jusqu'à que petit à petit ma vision s'adapte aux rayons argentés qui en émanaient.

C'était un sablier.

- Soit prête.

Ce fut les seuls mots que je pus entendre avant de soudainement me réveiller au beau milieu de ma chambre déserte. J'essuyai quelques gouttes de transpiration perlantes sur mes tempes en me redressant avant de jeter un coup d'œil à mon réveil.

03:33

Sachant pertinemment que mon sommeil ne retournerait pas vers moi à bras ouverts, je déambulai lentement jusqu'à ma fenêtre que j'ouvris avant de m'y accouder.

La brume s'était perchée sur quelques gratte-ciel visibles au loin. Le vent frappait affectueusement les feuilles mortes qui jonchaient le sol. Dans quelques jours, nous entamerons le dernier mois de l'année, le plus glaçant de tous. Je ne savais guère à quoi aller désormais rimer les vagues de mon quotidien dans la périphérie de la capitale. Le chagrin qui s'était initié en moi après la disparition soudaine de mon ami ne cessait d'accroître. Mes songes, eux, devenaient de plus en plus précis et répétés.

Mais pour la première fois depuis presque deux semaines, le cours de mon rêve avait évolué, me permettant ainsi d'obtenir quelques mots et images de plus.

C'est en levant les yeux vers le ciel parsemé de quelques nuages blancs que j'aperçus briller le croissant de lune.

Un rictus se forma sur le coin de mes lèvres lorsque je songeai de nouveau au récit que m'avait conté Wooyoung.

« « «   » » »

- Sapin à vendre !

Le premier décembre n'était plus qu'à deux jours néanmoins les articles attraient aux festivités demeuraient déjà sur le marché. C'était d'ailleurs peu surprenant de voir les gens se ruer sur les stands. Noël est une fête de famille que beaucoup apprécient célébrer. C'est un peu l'échappatoire au malheur courant du monde. Certains se font plaisir en dépensant quelques sous, d'autres voyages ou préfèrent manger grossièrement. Mais pour la plupart, cela demeure le cocon familial où le sentiment qu'une bulle de bonheur commune nous englobe dans une magie indescriptible, jusqu'à qu'elle éclate à la nouvelle année.

Lorsque que j'étais enfant, j'attendais ce mois avec impatience. J'affectionnais courir dans les allées colorées de décorations des magasins, toucher la neige artificielle et sentir l'odeur des biscuits que ma grand mère cuisinait. Néanmoins, plus je grandissais et plus cette joie se perdait. Le plaisir n'était plus le même, les moments familiaux devenaient moins chaleureux et la surprise ne figurerait plus sur la liste de souhait de Saint Nicolas.

C'est pourquoi j'aime revivre ces souvenirs à travers les bambins au sourire innocent qui errent encore dans cette illusion fantastique.

- Ma jolie demoiselle ! Débuta une voix masculine à ma gauche, dites au père noël quels sont vos souhaits pour que je puisse vous les déposer au pied du sapin.

Dans un ensemble rouge à l'allure légèrement dévergondée, le sosie de tout rêve enfantin.

Je pouffai discrètement avant de me prêter au jeu.

- Un peu de bonheur.

- Je suis certain que tu trouveras ton bonheur dans l'amour.

- L'amour ? Répétai-je confuse.

Il acquiesça silencieusement.

Voilà comment une phrase venait d'élever dans les airs des problématiques que je ne m'étais jamais posée auparavant.

L'amour.

Un sujet que je n'avais que rarement songé depuis que j'étais entrée dans le monde du travail. Mon cœur n'en ressentez pas forcément le besoin et puis mes soirées dépensées au bar étaient assez rythmées. Seulement, maintenant que le point est abordé, tout prenait à nouveau une nouvelle tournure.

- Aïe.

Je jurai intérieurement contre la caisse en bois déposée en plein milieu d'une ruelle peu empruntée. C'est d'ailleurs ce qui m'extirpa de mes pensées. Qu'est-ce qu'un caisson de marchandise faisait en plein milieu du passage ?

Le plus étonnant était qu'aucun magasin ne se façonnait dans les alentours, uniquement quelques portes d'habitation.

Et alors que je m'apprêtai à bifurquer à ma droite pour revenir sur des trottoirs plus peuplés, une lumière bleutée à l'arrière de la caisse attira dangereusement mon attention.

Je balayai du regard les environs avant de m'approcher prudemment. Mes yeux commencèrent à se plisser sous la puissance des rayons qui se dégageaient de l'objet jusqu'à que je ne sois plus qu'à quelques centimètres.

Et c'est avec effroi que je découvris un sablier, à l'identique de celui qui se dressait dans mes songes.

𝐧𝐞𝐯𝐞𝐫𝐥𝐚𝐧𝐝 [seonghwa]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant