𝐧𝐞𝐯𝐞𝐫𝐥𝐚𝐧𝐝 [seonghwa]

cinq

D'un pas esquivant toutes traces de passants, juste après avoir clos mon lieu de travail, que je me hâtai d'atteindre la petite ruelle où, il y a des décennies de cela, nous nous étions engagés à nous retrouver, nous huit, afin de repartir loger au complet sur notre terre natale.

- Yeosang ! M'exclamai-je.

- Oh, Wooyoung ? Fit il surpris de me voir décamper jusqu'à lui avec un grand sourire.

Il m'offrît une étreinte à laquelle je répondis presque larmoyant avant de me séparer de lui légèrement soucieux.

- Où sont les autres ?

- Seulement une seule personne demeurait autorisée à traverser la dimension à l'aide du Cromer.

- Je vois.

- Comment as-tu pris connaissance de ma présence ici ?

Mes lèvres dessinèrent un sourire aux reflets aigres.

- Une amie m'a fait part d'une rencontre déviante des normes à la chevelure dorée, soutenues par un vocabulaire plus que courtois pour cette ère. Il n'y avait point cent six hommes de ton genre.

Il rit.

- Le thème discrétion est à approfondir.

- En effet.

- Bien, désormais que tu m'as retiré l'épine du pied nous pouvons y aller, dit-il en déposant, pompeux, sa main sur le haut du sablier.

- Attends !

Il eut un mouvement de recule avant de hausser son sourcil droit, égaré.

- Je...

Pour être franc, le désire de déserter ce monde m'étouffait depuis déjà belle lurette. Néanmoins, en ces dernières années à vagabonder dans les alentours de la capitale d'un pays d'Asie de l'Est, le rythme des mélodies qui s'étaient instaurées dans les chroniques de ma vie monotone avaient finit par être plaisant. Notamment ma rencontres avec Suan. Elle avait tracé ici et là d'innombrables sourires aux lueurs gai. Partir sans ne serait-ce que lui adresser un bout de papier reviendrait à me fendre le cœur. L'idée de simplement la quitter demeurait suffisamment affligeante.

Yeosang laissa un soupire ébruiter le silence nocturne qui avait englouti la civilisation.

- Wooyoung, débuta t'il sérieusement, je me doute de ce à quoi tu songes néanmoins tu ne peux guère délaisser une dernière trace de ton passage ici. Il marqua une pause avant de reprendre peiné, tu le sais parfaitement toi même, demain elle t'aura oublié.

- J'en ai conscience, répondis-je sèchement.

- Je me doute que c'est une connaissance qui t'ai chère au cœur mais-

- Diantre ! Cesse donc de te douter et retourne ce sablier avant que nous soyons tous les deux bloqués ici !

Un rictus déforma son visage neutre.

- Et bien, ce monde déteint sur quelques extrémités de ton vocabulaire.

Je réprimai un juron de s'échapper de ma cavité buccale avant de venir saisir de manière réticence la main du blond. Se schématisait alors, lorsque mes yeux se posèrent pour la dernière fois sur le bout de la ruelle donnant sur le petit bar presque écrasé par la charpente des autres bâtisses, une pointe d'amertume. Similaire à celle qui ternissait les cafés que Suan gorgeait en restant auprès de moi.

Cependant, il était trop tard pour faire machine arrière, car l'aveuglante lumière bleue qui émanait de Cromer m'indiquait que Yeosang venait de le renverser.

C'est en laissant une goute salée écorcher le sombre béton que je suppliai intérieurement la brune de ne jamais oublier les brides de nos souvenirs, même si, dès à présent, la cause demeurait perdue.