Chapitre 7

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-J'ai beau réfléchir, je ne trouve pas le sens de cette satanée énigme ! Ça me rend complètement dingue, dis-je un jour alors qu'elle venait d'entrer dans mon appartement.

C'est là que nous bossions le plus souvent. Sinon on se posait dans sa maison que je trouvais extraordinaire, mais qui avait l'inconvénient d'être peu éclairée.

En effet, deux semaines tout juste après nos retrouvailles, elle m'avait invité dans son petit chez-soi « in game ». Etant une fan inconditionnelle, elle avait investi une somme démentielle pour s'offrir une réplique de « Cul-de-sac » sur la planète Elfgreen (qui porte bien son nom).

J'adorais y aller mais, évidement, mes fenêtres offrent plus de luminosité. Lors de ma première venu, Péri m'avait conseillé d'allumer la station olfactive de mon système et, sincèrement, elle avait raison. En plus d'être beau, le lieu sentait les fleurs, des variétés que je ne connaissais même pas, mais également l'herbe verte, les arbres et la rosée. Les odeurs étaient si enivrantes que j'avais eu envie de faire une bonne sieste sur le petit banc à l'entré de la maison. Je ne l'avais pas fait, mais le projet reste toujours d'actualité.

Dans le film les décors sont magnifiques, mais y être (même si c'est grâce à l'Oasis) c'est encore autre chose. Le monde Oasis à des planètes qui sont superbes mais certaines, comme celle-ci par exemple, ont été réalisées avec d'énormes soins et beaucoup de détails. Je pouvais me piquer avec les épines d'une fleur, ou bien, en me mettant au sol dans le potager du voisin Sam Gamegie, je pouvais regarder les insectes.

Si l'on restait la journée assis devant le perron de la maison, on pouvait voir passer Sam, Pippin, Merry, Grandpas, Gandalf et plein d'autres encore allant du Seigneur Elrond à Thorin Ecu-de-Chêne. Dans la forêt, on pouvait rencontrer des elfes, des hents, des trolls et même des gobelins.

A l'intérieur de la maison on en prenait plein les yeux également. Tout (ou presque) était identique au film. On retrouvait le livre manuscrit de Bilbo, le feu de cheminée, la cape de voyage pendue à une patère et sa canne préférée posée à côté. On pouvait même admirer «Dar», sa fidèle lame, accrochée au-dessus de la cheminée.

Tout n'était pas parfaitement identique, car sur la table de la salle à manger, celle-là même où Bilbo avait eu la « joie » de recevoir une farandole de nains, se dressait unplateau d'une partie de Donjon et Dragons. La dernière partie que l'on avait commencé et durait depuis près de 6 jours.

Une baraque comme celle-ci, avec des prestations comme elle offrait, coûtait bien plus que tout mon arsenal et appartement du Chemin de Traverse. Mais je savais qu'elle en avait les moyens, car elle travaillait anonymement à faire disparaître des avatars de l'Oasis. Pas les tuer, mais disons qu'un avatar qui a un contrat sur la tête et qui cherche à fuir pouvait la trouver pour disparaître.

Et elle était douée, c'est pour cela qu'elle était bien payée. On rigolait souvent en disant que son boulot était de cacher Charlie alors que le mien était de le trouver.

Bref, ce jour là, nous étions chez moi et elle avait apporté de bonnes nouvelles. Elle s'assit devant moi et dit :

-Tu sais, depuis un moment je me dis que l'énigme parle de Super Mario Bros.

-Vraiment ? Pourquoi ? demandais-je.

-A cause du vers qui dit « A l'abri des fuites ». Et rappelle-toi sa phrase dans sa biographie, chapitre 6, « je me rappelle encore les longues parties à colmater les fuites avec mon plombier préféré, des heures... »

-«... de jeu à en perdre le sommeil », complétais-je

Elle avait raison.

-Merde, mais c'est ça !

Ready Player One. DÉBUT DU DLCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant