Chapitre 12

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L'année était bien entamée maintenant. Les Avengers étaient partis se réinstaller au complexe, car ils comprenaient que Peter ne voulait pas d'eux. Tony leur rendait visite tous les quinze jours dans la mesure du possible, mais il était devenu très investi dans son entreprise, et manquait de temps. Ou alors, il passait du temps avec sa famille. Qui n'était pas les Avengers. Le moral était bas, parce que c'était vide et silencieux sans l'adolescent bavard.

Ils l'apprirent de Fury, qui leur demanda de mettre la télé. Spiderman se battait dans New York contre une horde de monstres gluants, verts et potentiellement dangereux. Mais il n'était pas seul, Iron man l'aidait. Les caméras venaient de vidéos de surveillances, donc ce n'était pas très fiable. Ils formaient une bonne équipe, protégeant les arrières de l'autre, enchainant les techniques de combat. On n'entendait pas ce que les deux disaient, et avec leurs masques, Natasha ne pouvait pas lire sur leurs lèvres. Il était cependant évident que les deux parlaient.

- Devrons-nous aller les aider ? demanda Scott.

- Je ne suis pas sûre, ils ont l'air de s'en sortir, déclara Wanda.

Ils continuèrent à observer le spectacle. Spiderman se battait très bien. Il était petit, agile, et malin, n'hésitant pas à se servir de son environnement contre les créatures vertes. Jusqu'à ce qu'il soit sévèrement blessé. Il était suffisamment proche d'une caméra pour qu'ils puissent l'entendre.

- Underoos ! Merde !

- Je crois qu'il n'aime pas mes blagues, rit l'adolescent en toussant furieusement.

- Je ne peux pas te déplacer, tu vas te vider de ton sang.

- C'est bon Tony, occupe-toi de ces aliènes bizarres. Karen appelle déjà de l'aide.

- Je ne t'abandonne pas gamin, refusa l'adulte. Je ne vais nulle part.

- Tu ne m'abandonnes pas, tu vas sauver la ville. Dans la description du poste, rappelle-toi.

Même avec le masque, on pouvait dire qu'il grimaçait. Il toussa encore, et l'endroit où se trouvait sa bouche se tâcha de sang. Il appuyait du mieux qu'il pouvait sur la plaie béante dans son ventre, mais ça ne changeait rien. Il savait qu'il ne lui restait pas très longtemps, et Iron man le savait aussi. Le casque se rétracta pour dévoiler un visage en pleurs, torturé et quelque peu blessé.

- Tu es ma famille Underoos.

- Et on ne laisse jamais sa famille derrière, récita le garçon en spandex.

Les Avengers avaient des larmes aux yeux, parce que visiblement, Tony tenait beaucoup à ce justicier. Il se comportait presque comme un père. Et... au mon dieu ! Ils réalisèrent à cet instant qui se cachait sous le masque. La terreur prit place sur leurs visages. Ils en étaient sûrs, ce ne pouvait être que Peter. Ils n'arriveraient jamais à temps pour le sauver, ou lui dire au revoir. Consternés, ils restèrent figés, des larmes dévalant leurs joues. Ils virent une équipe médicale arriver, avec le docteur Cho et d'autres scientifiques personnels de Tony. Sans se départir de leur calme, ils préparèrent ce qu'il fallait, annonçant qu'ils allaient devoir l'opérer dans la rue.

Ils expliquèrent qu'ils allaient compter jusqu'à trois, puis le déplacer de la barre métallique enfoncée dans son ventre. Ils n'avaient pas les analgésiques, donc il devrait supporter la douleur. Pas de souci, assura le héros, il avait déjà vu pire. On dut lui enlever son masque, permettant au SHIELD et aux Avengers de voir son identité. Pour l'équipe, ce n'était pas une grande surprise, mais pour Nick Fury, c'était inattendu. Ils lui tendirent un morceau de tissu qu'il devait mordre très fort.

- Tony, avant que... je veux que tu saches que tu es un héros. Tu n'as pas besoin des Avengers, tu n'as pas besoin du SHIELD. Tu m'as sauvé la vie, tu m'as donné une famille. Et je sais que tu voulais m'adopter, j'ai entendu May en parler. Je serais fier d'être ton fils. Je t'aime.

Le milliardaire ne répondit rien, et ferma les yeux quand il entendit les cris de son fils. La douleur pure et simple. Il resta là, tenant la main de l'adolescent, malgré son envie de vomir. Il avait promis, il ne partira pas. Les mots de l'enfant tournaient en boucle dans sa tête, si pures, si simples, que Tony se prit à y croire. L'opération dura presque une heure avant qu'ils ne réussissent à le stabiliser. Dès que ce fut fait, ils montèrent dans le jet appelé plus tôt pour l'emmener à la baie médicale du complexe. Et si le reste du travail fut refourgué aux agents du SHIELD, et bien, ce n'était pas son problème.

Les Avengers voulaient des réponses, savoir comment le garçon allait. C'était une tempête, et Tony n'était clairement pas d'humeur. Supporter les discours de Cap, ou l'indignation des pères, très peu pour lui. Son enfant était à moitié mort merde ! Il se massait la nuque en attendant en dehors de la salle d'opération, parce que le gamin avait rechuté. Il pleurait, sa dignité s'était envolée. Après deux heures, Pepper et Rhodey arrivèrent enfin. Paniqués, ils se frayèrent un chemin dans le couloir.

- Est-ce qu'il va bien ? demanda la femme.

- Je ne sais pas, dit Tony, sa voix se brisant sur la fin. Pepper, je ne sais pas. Je... il voulait qu'on l'adopte. Il voulait que je sois son père.

- Il va s'en sortir d'accord ? Il va se battre.

- Il t'a appelé maman une fois, continua de divaguer le milliardaire. Il s'était endormi sur le canapé, et je l'ai pris pour l'emmener dans sa chambre. Il a réclamé sa mère. Je n'ai pas compris au début, puis il m'a appelé papa.

Des sanglots obstruaient sa gorge, l'empêchaient de parler correctement. Même Pepper semblait au bord du gouffre.

- Il voulait que tu viennes, alors je t'ai fait sortir de ta réunion. Tu te souviens ? Je t'ai trainé dans sa chambre, et on a dormi tous les trois. Tu pensais qu'il avait juste fait un cauchemar. Et il souriait dans son sommeil, parce que d'une manière ou d'une autre, il t'a reconnue.

Ils se turent et se mirent à pleurer en silence. Le temps s'écoula, lentement, jusqu'à ce qu'Helen sorte du bloc. Elle était littéralement en sang, mais Tony l'ignora pour demander des réponses.

- Il va bien, sourit-elle. Il veut vous voir.

Les deux adultes se précipitèrent dans l'aile de repos, et trouvèrent un Peter très affaibli, qui souriait quand même. Il accepta avec joie leurs câlins et leurs questions.

- Je savais que tu ne me laisserais pas mourir, sourit-il.

- Bien sûr que non.

- La colère de tante May et de maman est trop terrifiante.

Tony rit à gorge déployée, et Pepper eut les larmes qui remontèrent. Elle se pencha pour lui faire un bisou sur le front et replacer quelques mèches de cheveux.

- Les autres veulent venir, est-ce que je les laisse entrer ? demanda Tony.

- Bien sûr, ils font partie de la famille après tout, dit Peter. Et je les aime aussi.

Les Avengers entrèrent, et le câlinèrent. Il leur sourit, parla un peu, avant que le docteur ne revienne avec les somnifères. Le sommeil était le seul médicament avec un tel métabolisme. Il fallait juste attendre. Il était presque endormi, quand il marmonna quelque chose.

- Papa avait raison... peux vous faire confiance.

Et avec une simple phrase, il réussit l'impossible : faire pleurer tous les grands héros de cette terre.

Pepito StarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant