Chapitre 10

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Natasha avait décidé de sortir avec Peter. Quelque chose d'innocent, comme une journée shopping. Elle tenait à s'excuser auprès de lui, personnellement, parce qu'elle réalisait qu'avec la guerre civile, Tony n'avait pas été le seul à être blessé. Alors, retenez-le, ce n'était pas quelques chose qu'elle faisait. C'était une exception. Le garçon était mal à l'aise dans le métro, il regardait anxieusement autour de lui. Seulement à ce moment-là, Natasha remarqua que plusieurs hommes le fixaient avidement.

Elle prit délicatement le poignet de l'adolescent et le poussa contre le mur, puis se plaça devant lui. On pouvait moins facilement le voir, et certainement pas l'atteindre. Ses épaules se détendirent un peu, et il sourit à l'espionne.

- Merci miss, dit-il.

- Appelle-moi Nat. Ou tante Tasha.

Le prochain arrêt était le leur. Ils se retrouvèrent dans la rue, proche des allées commerciales.

- Je voulais te présenter mes excuses, dit-elle soudainement, en faisant l'effort de le regarder dans les yeux. Quand on s'est battu avec ton père, ça t'a aussi blessé, et j'en suis désolée. Je voulais que tu le saches, mais si tu le répètes à quelqu'un d'autre, tu devras surveiller tes arrières.

Comme elle n'eut aucune réponse, elle se dit que peut-être le gamin était toujours énervé contre elle. Ça lui déchirait un peu le cœur, mais elle ne le montra pas. Une petite main se glissa dans la sienne, et elle tourna brusquement la tête, surprise.

- Il y a ce pull araignée que je trouve super. On pourrait en acheter deux, pour être assortis. Si tu veux, tante Tasha.

Et comme ça, avec un sourire et une phrase mignonne, Peter venait de réparer le cœur de l'espionne russe. Elle sourit, hocha la tête et le guida à travers la foule. Peter essaya plusieurs vêtements pour rire, des assemblages ridicules, et Natasha se prêta au jeu. Ils prirent quelques photos, riant et diffusant la bonne humeur dans le magasin. Jusqu'à ce que des coups de feu retentissent. Dans un geste protecteur, et avec l'instinct, la femme rousse se jeta sur Peter pour le faire s'allonger au sol.

D'autres coups de feu retentirent, brisant les tympans fragiles de Peter. Il n'avait pas ses écouteurs anti-bruits, et craignait qu'une surcharge sensorielle n'arrive. Sa respiration commençait déjà à s'accélérer. Il serra le bras de sa nouvelle tante, en dosant sa force, ce qui la fit se tendre encore plus. Son protégé, son bébé araignée était en plein milieu du danger par sa faute.

- Tu restes là, je m'en occupe d'accord ? chuchota-t-elle. Tout va bien se passer.

- Mais... je...

- Est-ce que tu me fais confiance ?

Peter ferma les yeux très forts quand la balle rebondit tout près d'eux. Il ne répondit pas à Natasha, mais l'écouta et se cacha entre les vêtements. Elle s'assura qu'il était bien couvert, puis l'abandonna pour faire face à la menace. Il essaya de se calmer, en se bouchant les oreilles, mais le bruit était toujours trop fort. L'odeur de poudre brûlée, la sueur des clients cachés comme lui et le sang. Tout était trop.

Il attendit un long moment, en pleine crise de panique, quand une main le sortit violemment de sa cachette de fortune. C'était un homme masqué, de petite taille, avec un revolver. Et un couteau. Incapable de se défendre, il se laissa trainer dans le magasin, jusqu'à la caisse, où sa tante était aux prises avec des dizaines de gars. Etait-ce une attaque ciblée, ou est-ce qu'un plus grand nombre les attendait dehors et pillaient d'autres boutiques ? Quand le couteau s'enfonça de quelques millimètres dans sa gorge, il cria de surprise et de douleur un peu.

Natasha arrêta immédiatement ce qu'elle faisait, et se retrouva à genoux devant lui, les mains derrière la tête. Elle était en colère, ça oui, mais aussi très inquiète. Peter tremblait, et pleurait. Il n'avait sûrement jamais fait face à une telle menace, et son entrainement dans le gymnase était parti. Elle voulait le rassurer, mais elle ne savait pas quoi faire. Il inspira longuement, des larmes roulant sur ses joues.

- Alors c'est toi le fils secret de Stark hein, ricana l'homme qui le tenait. Quelle bonne surprise ! On va pouvoir demander une grosse rançon.

Peter chercha du regard un moyen de s'échapper. Il n'y avait rien à proximité, et trop de civils autour. Sans compter ceux qui étaient déjà morts. Il évitait soigneusement de les regarder, pour ne pas vomir. Son pouls se stabilisait enfin, mais par parce qu'il se calmait, plutôt parce que l'adrénaline montait. Il analysa la situation. Ce gars tenait négligemment son revolver contre sa tempe. Un coup bien placé enverrait l'arme droit sur Natasha, qui, il en était sûr, pourrait tous les détruire. La distraction devrait être suffisante pour qu'il assomme son bourreau proprement et qu'il l'aide.

Visiblement, l'espionne savait exactement ce qu'il avait dans la tête si on en croyait son sourire. Elle avait dû suivre son regard, et elle se tenait prête. Rapidement, quand les hommes s'y attendaient le moins, il bougea. Un coup, et le revolver tomba par terre. Un deuxième coup, et il glissa dans la direction de la femme. Un troisième coup, et l'homme s'effondra au sol, évanoui. Ensuite, ce fut un peu flou. Il se battait du mieux qu'il pouvait, protégeant les arrières de sa tante. Jusqu'à ce que le silence revienne.

- Il y en a d'autres dehors, le prévint-elle.

- Après toi, sourit doucement, bien qu'anxieusement, Peter.

Ils sortirent dehors, dans la rue commerciale, qui était assiégé par des tas d'hommes en noir. Peut-être un gang qui voulait voler les caisses, ou alors des gens qui aimaient faire des fusillades. La rue était bloqué des deux côtés, donc aucune aide possible du SWAT ou de la police. L'espionne rousse ne fit pas de quartier, suivi de son neveu. Magasin après l'autre, ils s'occupaient de tout le monde. Jusqu'à ce que le silence revienne, et que les attaquants soient tous bien abîmés.

Natasha se précipita sur Peter dès que tout fut terminé, et l'examina sous tous les angles. Elle se le reprocherait toute sa vie s'il était blessé. Mais outre quelques égratignures, et sa coupure au niveau du cou, il était indemne. Il sanglotait un peu, la pression retombant, et sa crise de panique revenant. Ses sens étaient maltraités, et il avait eu peur. Pas pour la raison qu'elle pensait, mais parce que sans son costume, il était juste Peter Parker, et n'avait pas autant d'assurance que son homologue héroïque.

- Oh bébé araignée, tout va bien, c'est fini. On va rentrer à la maison, tu es en sécurité maintenant.

- Tante Tasha, tu vas bien ? hoqueta-t-il.

- Oui, en pleine forme. Allez, viens.

Main dans la main, ils retournèrent à la tour, sans oublier leurs achats.

Pepito StarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant